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Emel Mathlouthi au programme des festivals "Nuits d'Afrique" et Carthage 2017 (INTERVIEW)

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L’auteure, compositrice et interprète tunisienne est actuellement à l’affiche de deux manifestations culturelles internationales: le festival "Nuits d’Afrique" à Montréal et le festival international de Carthage. Cette dernière participation dans son pays d’origine, jusqu’ici discutée, est, à ce jour, bel et bien confirmée par l’artiste.

"Jouer en Tunisie a toujours été le plus grand bonheur que je puisse connaître en tant qu’artiste et interprète. Mon public me manque énormément et je sais que je serai extrêmement émue et euphorique le jour de ma performance. Ce sera unique."


Affirmée comme l’une des voix les plus sollicitées de la scène arabophone de ces dernières années, Emel Mathlouthi se fait connaître grâce à la chanson "Kelmti Horra" (Ma Parole est libre) devenue l’hymne de la révolution de 2011 et réinterprétée en 2015, lors de la cérémonie du Prix Nobel de la Paix. Elle sort son premier album éponyme en 2012 et son dernier disque "Ensen" au début de l’année 2017.

À travers son style, mêlant notamment les sons rock, oriental et plus récemment électro, Emel Mathlouthi revendique diverses influences comme Bob Dylan, Marcel Khalifa, Joan Baez ou encore Cheikh Imam.

La 31e édition des Nuits d’Afrique se tiendra du 11 au 23 juillet et la 53e édition du Festival de Carthage du 13 juillet au 19 août prochains.

La chanteuse se confie au HuffPost Tunisie à l’approche de ces deux événements:

HuffPost Tunisie: Vous vous apprêtez à représenter la Tunisie à l’occasion de la 31e édition des Nuits d’Afrique, qui propose chaque année une sélection des talents les plus confirmés de la scène artistique du continent. Est-ce votre première participation? Qu’est ce que cela représente?

Emel Mathlouthi: C’est ma deuxième participation au Festival Nuits d’Afrique. Je trouve que c’est un festival très intéressant et je suis très heureuse d’y revenir, aussi Montréal est une ville qui m’a toujours très bien accueillie alors plaisir double!

Quelle sera la particularité de cette représentation?

Je ne me suis pas produite à Montréal depuis la sortie de mon nouvel album “Ensen”, du coup j’ai très hâte de présenter mes nouvelles sonorités et mon nouveau spectacle qui est à la fois intense et très personnel.

Vous annonciez dernièrement avoir été écartée de la 53e édition du Festival de Carthage pour des raisons budgétaires. Pouvez-vous nous en dire un peu plus? Qu’en est-il aujourd’hui?

J’ai été confirmée pour me produire à Carthage en avril dernier. Un mois plus tard, le comité nous a annoncé que le projet ne faisait plus partie de la programmation de cette édition. L’excuse annoncée était "pour raisons budgétaires", mais ce n’était pas crédible puisque le budget avait déjà été validé un mois plus tôt.

N’ayant pas reçu de réponses à mes premières requêtes ou plus d’explications, ni du comité, ni du ministère, au bout d’une semaine j’ai décidé de porter l’affaire à l’attention du public afin de dénoncer ces pratiques. La mobilisation a de loin dépassé toutes mes attentes et a été si massive que le comité m’a contactée de nouveau.

Parfois il y a ces petits éclats de lumière qui nous font croire que l’humain en nous parfois triomphe quand les voix s’élèvent ensemble, cela m’a beaucoup touché et ajoute une touche encore plus spéciale au concert qui désormais sera unique dans mon parcours.

Prévoyez-vous d’autres représentations tunisiennes?

Pour moi la route a toujours été sinueuse et longue, notamment pour me produire en Tunisie. J’espère vivement que Carthage ouvrira le chemin des possibilités pour que mon travail trouve plus de lumière dans mon pays. Ce sera mon premier concert depuis 2012. Malheureusement aucun autre festival n’a ouvert ses portes pour m’accueillir.

Justement, vous êtes née et avez grandi à Tunis, votre musique reflète ces origines, en vous installant en France vos textes ont été marqués par une certaine nostalgie. Éprouvez-vous un sentiment particulier en vous produisant en Tunisie?

Évidemment, comment ne pas frémir d’émotions devant chez soi. Jouer en Tunisie a toujours été le plus grand bonheur que je puisse connaître en tant qu’artiste et interprète. Mon public me manque énormément et je sais que je serai extrêmement émue et euphorique le jour de ma performance. Ce sera unique.

Votre dernier album, paru en début d’année, mélange davantage les genres. Pouvez-vous nous en dire quelques mots?

On murit d’une étape à une autre, doucement, sûrement. J’aime cette évolution, celle qu’on ne voit pas, que l’on n’identifie pas mais qui, le jour où on commence à explorer en studio, éclot d’une manière totalement spontanée et inattendue en sons en textures en défis vocaux etc. C’est ça que j’aime dans la musique, l’évolution permanente du son, de la parole, de la musicalité, de l’idée, autrement c’est le superficiel et la platitude.

Quand on écoute "Ensen", on ne peut que réaliser que c’est la même personne qui a fait "Kelmti Horra", le côté planant, un peu psychédélique et le coté rock progressif, sont toujours ressentis dans ma musique. Mais j’aime aller encore davantage dans la profondeur, ma mélancolie intérieure ne me fait pas peur. J’ai naturellement ressorti tout ça de manière plus intense et plus réfléchie sur "Ensen".

Avez-vous d’autres projets à annoncer?

Je travaille actuellement sur une nouvelle installation visuelle pour accompagner mon spectacle, l’image contient beaucoup de mystères et j’aime secouer ses codes avec les différents sons présents dans ma musique. C’est une dimension différente que j’aime explorer un peu comme donner un regard plus abstrait et plus expressif de mes chansons.

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