Au sous-sol de Cogite se trouve un petit bureau isolé: le Creative Lab.
Selim, Zeineb et Noha partagent cet espace commun. Plus encore ils partagent un trait qui caractérise chacun d’entre eux: l’audace.
Audacieux car ils ont choisi un chemin à risques. Leur art est inconventionnel.
Selim, l’observateur
Selim Ayari est architecte de formation. À seulement 29 ans, il est directeur technique dans une boite de production "INPIX PROD", implantée à Cogite.
Mais ce qui le passionne vraiment, c’est le théâtre. Depuis sept ans, il suit des cours de théâtre et semble avoir trouvé sa vocation.
Il consacre chaque mois un budget de son salaire pour vivre son art.
Mais peut-il réellement en vivre? Selim a suivi des cours et a développé son talent. Il se sent prêt et veut maintenant prendre les choses en main, ne pas attendre qu’on le guide mais prendre son envol.
"J’ai les idées claires, je sais ce que je veux. L’élément manquant, c’est l’engagement de la part des jeunes, qui, comme moi, sont passionnés. Le problème c'est qu'ils veulent suivre et ne s’investissent pas assez".
Peu de gens l’ont suivi dans son idée, et ensemble, ils ont créé une troupe, propre à eux, et ont commencé à développer leur projet.
Pour Selim, la vie est une mise en scène, c’est un jeu qu’il maitrise, car pour lui, rien n’est plus grave qu’un travail monotone.
S' il a un conseil à donner aux autres, c’est de faire ce qu’ils aiment, ce qui les passionne. "Le parcours de l’œil" c’est ainsi qu’il décrit le trajet de sa vie jusqu'ici.
Zeineb, ambitieuse ou insatisfaite chronique?
Dans ce même bureau se trouve Zeineb Ben Haouala, elle est la co-fondatrice d’un réseau créatif "Foliomania".
Foliomania est une initiative qu’elle a entreprise en collaborant avec Manel Hachani, développeuse. L’idée est de rassembler en un seul endroit les graphistes. Un endroit plein d’opportunités, non seulement à travers le site, mais à travers des "master class" et des "speed-dating" qu’elle organise.
A Cogite, elle a la possibilité d’abriter ces événements, mais c’est aussi son espace de travail en tant que graphiste freelance. En effet, son projet Foliomania lui tient beaucoup à cœur, seulement, encore un point commun avec son coloc' de bureau, elle ne peut vivre de ce qui la passionne.
"La création de ce projet est d’abord un besoin personnel, besoin de donner à la communauté. C’est plus un projet social, culturel" qu'une source de revenus.
Quand elle a présenté son projet lors du programme "Culture Académie", lancé par le Goethe Institut, elle a reçu une subvention et s’est lancée.
Mais voilà, là aussi, il y a un élément manquant: "j’ai récemment organisé à Cogite, dans le cadre de Foliomania, un speed-dating entre professionnels et des étudiants à la recherche de stage, et c’était un échec total, seulement 3 étudiants sont venus, pourtant, c’était l’opportunité pour eux de se lancer dans leur domaine, ça m’a frustré, c’est pourtant pour leur bien".
Zeineb ne compte pas pour autant abandonner, elle veut que ça marche, et pour cela, elle va persévérer, comme elle dit. "Je ne suis pas beaucoup axée sur l’entrepreneuriat, et c’est ce qui manque pour mener ce projet vers le succès, quelqu’un qui veuille bien s’occuper de ce volet là. Malheureusement, avec Manel, nous n’arrivons pas à trouver la personne qui y croit autant que nous".
Noha défie les normes
Noha Habaieb qui partage leur bureau est une passionnée de bandes dessinées. Elle a suivi des études de Design graphique à Sfax pendant cinq ans, mais ne s’est pas arrêtée là car sa passion l’a hantée. Elle est partie en Belgique suivre des études en bandes dessinées. De retour à Tunis, elle s’installe, d’abord chez elle, puis à Cogite.
Elle se lance alors dans la conception de bandes dessinées. Elle travaille essentiellement pour des clients étrangers, "rares sont les entreprises tunisiennes qui sollicitent les dessinateurs, ils préfèrent les formes classiques de communication" raconte-t-elle avant d’ajouter "les dessinateurs en Tunisie n’ont pas de statut légal, nous ne sommes pas reconnus, j’ai obtenu ma patente avec mon diplôme de graphiste". Pourtant c’est une communauté qui s’élargit de plus en plus en Tunisie.
Arrivée à Liège, c’était un challenge pour elle de se surpasser, car en Tunisie, elle avait moins d’opportunités de pratiquer sa passion, contrairement à ses camarades belges. Pourtant, elle y est arrivée et là voilà de retour en Tunisie pour propager son amour pour les dessins.
En effet, parallèlement à ses activités de dessinatrice, Noha a co-créé un magazine de B.D en 2013 "lab619", une façon pour les dessinateurs de vivre leur art et le diffuser.
Quant au combat, il continue, la Tunisie est un terrain vierge où la bande dessinée trouvera un jour sa place, selon Noha.
Un collectif de théâtre, un réseau de créatifs ou des bandes-dessinés, Zeineb, Noha et Selim s'inspirent les uns des autres. Dans ce sous-sol, Creative Lab, comme ils appellent leur bureau, les a réunis.
Mais encore plus profond qu’un sous-sol, les problèmes que ces trois jeunes tunisiens rencontrent. Trébuchant dans leurs parcours à cause des mentalités ou à cause des lois, très peu continuent le chemin.
Selim, Zeineb et Noha partagent cet espace commun. Plus encore ils partagent un trait qui caractérise chacun d’entre eux: l’audace.
Audacieux car ils ont choisi un chemin à risques. Leur art est inconventionnel.
Selim, l’observateur
Selim Ayari est architecte de formation. À seulement 29 ans, il est directeur technique dans une boite de production "INPIX PROD", implantée à Cogite.
Mais ce qui le passionne vraiment, c’est le théâtre. Depuis sept ans, il suit des cours de théâtre et semble avoir trouvé sa vocation.
Il consacre chaque mois un budget de son salaire pour vivre son art.
Mais peut-il réellement en vivre? Selim a suivi des cours et a développé son talent. Il se sent prêt et veut maintenant prendre les choses en main, ne pas attendre qu’on le guide mais prendre son envol.
"J’ai les idées claires, je sais ce que je veux. L’élément manquant, c’est l’engagement de la part des jeunes, qui, comme moi, sont passionnés. Le problème c'est qu'ils veulent suivre et ne s’investissent pas assez".
Peu de gens l’ont suivi dans son idée, et ensemble, ils ont créé une troupe, propre à eux, et ont commencé à développer leur projet.
Pour Selim, la vie est une mise en scène, c’est un jeu qu’il maitrise, car pour lui, rien n’est plus grave qu’un travail monotone.
S' il a un conseil à donner aux autres, c’est de faire ce qu’ils aiment, ce qui les passionne. "Le parcours de l’œil" c’est ainsi qu’il décrit le trajet de sa vie jusqu'ici.
Zeineb, ambitieuse ou insatisfaite chronique?
Dans ce même bureau se trouve Zeineb Ben Haouala, elle est la co-fondatrice d’un réseau créatif "Foliomania".
Foliomania est une initiative qu’elle a entreprise en collaborant avec Manel Hachani, développeuse. L’idée est de rassembler en un seul endroit les graphistes. Un endroit plein d’opportunités, non seulement à travers le site, mais à travers des "master class" et des "speed-dating" qu’elle organise.
A Cogite, elle a la possibilité d’abriter ces événements, mais c’est aussi son espace de travail en tant que graphiste freelance. En effet, son projet Foliomania lui tient beaucoup à cœur, seulement, encore un point commun avec son coloc' de bureau, elle ne peut vivre de ce qui la passionne.
"La création de ce projet est d’abord un besoin personnel, besoin de donner à la communauté. C’est plus un projet social, culturel" qu'une source de revenus.
Quand elle a présenté son projet lors du programme "Culture Académie", lancé par le Goethe Institut, elle a reçu une subvention et s’est lancée.
Mais voilà, là aussi, il y a un élément manquant: "j’ai récemment organisé à Cogite, dans le cadre de Foliomania, un speed-dating entre professionnels et des étudiants à la recherche de stage, et c’était un échec total, seulement 3 étudiants sont venus, pourtant, c’était l’opportunité pour eux de se lancer dans leur domaine, ça m’a frustré, c’est pourtant pour leur bien".
Zeineb ne compte pas pour autant abandonner, elle veut que ça marche, et pour cela, elle va persévérer, comme elle dit. "Je ne suis pas beaucoup axée sur l’entrepreneuriat, et c’est ce qui manque pour mener ce projet vers le succès, quelqu’un qui veuille bien s’occuper de ce volet là. Malheureusement, avec Manel, nous n’arrivons pas à trouver la personne qui y croit autant que nous".
Noha défie les normes
Noha Habaieb qui partage leur bureau est une passionnée de bandes dessinées. Elle a suivi des études de Design graphique à Sfax pendant cinq ans, mais ne s’est pas arrêtée là car sa passion l’a hantée. Elle est partie en Belgique suivre des études en bandes dessinées. De retour à Tunis, elle s’installe, d’abord chez elle, puis à Cogite.
Elle se lance alors dans la conception de bandes dessinées. Elle travaille essentiellement pour des clients étrangers, "rares sont les entreprises tunisiennes qui sollicitent les dessinateurs, ils préfèrent les formes classiques de communication" raconte-t-elle avant d’ajouter "les dessinateurs en Tunisie n’ont pas de statut légal, nous ne sommes pas reconnus, j’ai obtenu ma patente avec mon diplôme de graphiste". Pourtant c’est une communauté qui s’élargit de plus en plus en Tunisie.
Arrivée à Liège, c’était un challenge pour elle de se surpasser, car en Tunisie, elle avait moins d’opportunités de pratiquer sa passion, contrairement à ses camarades belges. Pourtant, elle y est arrivée et là voilà de retour en Tunisie pour propager son amour pour les dessins.
En effet, parallèlement à ses activités de dessinatrice, Noha a co-créé un magazine de B.D en 2013 "lab619", une façon pour les dessinateurs de vivre leur art et le diffuser.
Quant au combat, il continue, la Tunisie est un terrain vierge où la bande dessinée trouvera un jour sa place, selon Noha.
Un collectif de théâtre, un réseau de créatifs ou des bandes-dessinés, Zeineb, Noha et Selim s'inspirent les uns des autres. Dans ce sous-sol, Creative Lab, comme ils appellent leur bureau, les a réunis.
Mais encore plus profond qu’un sous-sol, les problèmes que ces trois jeunes tunisiens rencontrent. Trébuchant dans leurs parcours à cause des mentalités ou à cause des lois, très peu continuent le chemin.
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