Dans un sondage publié mardi 10 mai 2016 par Sigma Conseil et la Konrad Adenauer Stiftung sur le thème "religion et politique" en Tunisie, de nombreux chiffres intéressants apparaissent quant au rapport des Tunisiens à ces deux concepts.
Le HuffPost Tunisie a sélectionné pour vous 6 chiffres clés de cette étude:
En Tunisie, on se sent plus "Tunisiens" que "musulmans"
Selon le sondage effectué par Sigma Conseil, 52,3% des citoyens interrogés se sentent avant tout Tunisiens, 37,6% se sentent musulmans et seulement 6,8% se sentent arabes. Selon les personnes interrogés, le sentiment d'appartenance à son pays est plus fort que le sentiment d'appartenance à une religion.
Cependant, les chiffres de ce sondage vont à l'encontre de ceux publiés par l'Université du Maryland le 4 janvier 2016. Selon cette dernière, la grande majorité des Tunisiens interrogés, soit 52%, se sentent musulmans avant tout contre seulement 38% des sondés qui s'estimaient "Tunisiens" avant tout.
Identité nationale vs identité religieuse
Selon l'institut de sondage, si une majorité de citoyens se sentent Tunisiens avant d'être musulmans, pour 48,1% d'entre eux l'identité musulmane est plus importante que l'identité nationale. Seul 41,2% des sondés estiment que l'identité nationale est plus importante que celle religieuse.
Étonnant lorsqu'une majorité de citoyens s'estiment plus "tunisiens" que "musulmans".
Comment les Tunisiens perçoivent-ils l'islam politique?
78,2% des Tunisiens sondés sont d'accord pour la séparation entre la politique et la religion alors que 21,8% ne sont pas d'accord sur ce principe.
Pour une grande majorité des sondés (57%), l'islam a un impact négatif sur la politique du pays. Pour 17% seulement des sondés, l'islam a un impact positif.
Cela rejoint les chiffres publiés par l'Université du Maryland qui estimait que 73% des Tunisiens sont d'accord avec le fait que "la Tunisie va mieux lorsque la religion et la politique sont séparées".
Les citoyens et la notion d’extrémisme religieux
Selon l'étude menée par Sigma Conseil, l'expression "extrémisme religieux" est une "calomnie contre l'islam" pour 31% des sondés.
Pour 32,7% d'entre-eux l'extrémisme religieux est "mauvaise interprétation de la religion". Plus surprenant, l'expression "extrémisme religieux" représente pour 26,1% des sondés "une organisation terroriste".
Quant aux causes de l'extrémisme religieux, si la mauvaise interprétation de l'Islam (22,2%) est la cause principale selon les Tunisiens, pour 21,2% des sondés, l'extrémisme religieux trouve sa source dans la pauvreté et le chômage.
Question de timing
Le timing de publication de ce sondage de Sigma Conseil est interrogateur. En plein débat sur la question de l'égalité dans l'héritage entre hommes et femmes, ce sondage sur "la politique et la religion" semble rediriger la question vers la sphère religieuse.
En effet, plusieurs voix se sont portées sur la religion pour décrier la proposition de loi du député du bloc démocrate.
Tel est le cas du mufti de la République, Othmane Battikh qui avait affirmé que "le Coran est clair là dessus", celui-ci ne laissant "aucune place à l'interprétation" et qu'il s'agissait de "la volonté de dieu, qui ne peut être changée", rejetant ainsi toute proposition d'égalité en matière successorale, propos "dangereux ouvrant les portes au Takfir" a affirmé Mehdi Ben Gharbia à la radio Mosaïque FM.
Tel est aussi le cas de la député d'Ennahdha Yamina Zoghlami qui avait affirmé craindre que cette initiative ne mène le pays vers le chaos, ouvrant le passage devant les extrémistes.
Le HuffPost Tunisie a sélectionné pour vous 6 chiffres clés de cette étude:
En Tunisie, on se sent plus "Tunisiens" que "musulmans"
Selon le sondage effectué par Sigma Conseil, 52,3% des citoyens interrogés se sentent avant tout Tunisiens, 37,6% se sentent musulmans et seulement 6,8% se sentent arabes. Selon les personnes interrogés, le sentiment d'appartenance à son pays est plus fort que le sentiment d'appartenance à une religion.
Cependant, les chiffres de ce sondage vont à l'encontre de ceux publiés par l'Université du Maryland le 4 janvier 2016. Selon cette dernière, la grande majorité des Tunisiens interrogés, soit 52%, se sentent musulmans avant tout contre seulement 38% des sondés qui s'estimaient "Tunisiens" avant tout.
Identité nationale vs identité religieuse
Selon l'institut de sondage, si une majorité de citoyens se sentent Tunisiens avant d'être musulmans, pour 48,1% d'entre eux l'identité musulmane est plus importante que l'identité nationale. Seul 41,2% des sondés estiment que l'identité nationale est plus importante que celle religieuse.
Étonnant lorsqu'une majorité de citoyens s'estiment plus "tunisiens" que "musulmans".
Comment les Tunisiens perçoivent-ils l'islam politique?
78,2% des Tunisiens sondés sont d'accord pour la séparation entre la politique et la religion alors que 21,8% ne sont pas d'accord sur ce principe.
Pour une grande majorité des sondés (57%), l'islam a un impact négatif sur la politique du pays. Pour 17% seulement des sondés, l'islam a un impact positif.
Cela rejoint les chiffres publiés par l'Université du Maryland qui estimait que 73% des Tunisiens sont d'accord avec le fait que "la Tunisie va mieux lorsque la religion et la politique sont séparées".
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Les citoyens et la notion d’extrémisme religieux
Selon l'étude menée par Sigma Conseil, l'expression "extrémisme religieux" est une "calomnie contre l'islam" pour 31% des sondés.
Pour 32,7% d'entre-eux l'extrémisme religieux est "mauvaise interprétation de la religion". Plus surprenant, l'expression "extrémisme religieux" représente pour 26,1% des sondés "une organisation terroriste".
Quant aux causes de l'extrémisme religieux, si la mauvaise interprétation de l'Islam (22,2%) est la cause principale selon les Tunisiens, pour 21,2% des sondés, l'extrémisme religieux trouve sa source dans la pauvreté et le chômage.
Question de timing
Le timing de publication de ce sondage de Sigma Conseil est interrogateur. En plein débat sur la question de l'égalité dans l'héritage entre hommes et femmes, ce sondage sur "la politique et la religion" semble rediriger la question vers la sphère religieuse.
En effet, plusieurs voix se sont portées sur la religion pour décrier la proposition de loi du député du bloc démocrate.
Tel est le cas du mufti de la République, Othmane Battikh qui avait affirmé que "le Coran est clair là dessus", celui-ci ne laissant "aucune place à l'interprétation" et qu'il s'agissait de "la volonté de dieu, qui ne peut être changée", rejetant ainsi toute proposition d'égalité en matière successorale, propos "dangereux ouvrant les portes au Takfir" a affirmé Mehdi Ben Gharbia à la radio Mosaïque FM.
Tel est aussi le cas de la député d'Ennahdha Yamina Zoghlami qui avait affirmé craindre que cette initiative ne mène le pays vers le chaos, ouvrant le passage devant les extrémistes.
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