Il hurle pour se faire entendre depuis le box des accusés insonorisé d'un tribunal du Caire. Le photographe Mahmoud Abdel Shakour a le sentiment "d'avoir été oublié" trois ans après son arrestation au plus fort de la répression en Egypte.
Le photojournaliste de 29 ans, primé à l'étranger pour son travail et connu sous le pseudonyme de Shawkan, avait été interpellé le 14 août 2013, alors qu'il couvrait au Caire la sanglante dispersion d'un sit-in de l'opposition islamiste par les forces de sécurité.
Pour les défenseurs des droits de l'Homme, le cas de Shawkan est l'un des nombreux exemples de la répression qui sévit en Egypte depuis la destitution par l'armée du président islamiste Mohamed Morsi en juillet 2013.
Des centaines de partisans du président Morsi avaient été tués le 14 août 2013, jour le plus meurtrier de l'histoire moderne de l'Egypte et l'un des plus sanglants dans la région depuis le Printemps arabe en 2011. Dix policiers ont également péri.
"Je suis désespéré, je me sens impuissant. Le temps passe et je suis toujours en prison", hurle Shawkan depuis la cage des accusés lors de son procès le 9 août.
Après des mois de détention provisoire, lui et 738 co-accusés sont jugés pour meurtre de policiers et résistance aux forces de l'ordre durant la dispersion du sit-in. Ils risquent la peine de mort.
"J'ai l'impression d'avoir été oublié en prison", déplore le photographe, lauréat en 2016 d'un prix prestigieux décerné par le Comité pour la protection des journalistes (CPJ).
"J'aurais voulu me réjouir, mais je ne peux pas. Reprenez le prix et redonnez-moi ma liberté!", lance Shawkan. "Chaque jour, je perds un peu plus espoir".
Lors d'une audience, le jeune homme s'est plaint d'être détenu dans une cellule mal ventilée qui rend insupportable la chaleur de l'été. Sa famille assure en outre qu'il ne peut pas recevoir en prison les soins nécessaires pour traiter l'hépatite C dont il souffre.
Aucune preuve
Shawkan couvrait la dispersion du sit-in pour l'agence photo Demotix. Trois journalistes ont été tués ce jour-là, dont le caméraman de la chaîne d'information Sky News Michael Deane.
"Il n'y a aucune preuve l'incriminant. Au contraire, on a de quoi prouver qu'il travaillait comme journaliste indépendant", affirme à l'AFP son avocat Karim Abdel Radi.
"C'est la pire période pour être journaliste en Egypte", assène de son côté Sherif Mansour, du CPJ, une ONG basée à New-York.
Ainsi, le chef du syndicat de la presse et deux de ses adjoints sont actuellement poursuivis en justice pour avoir abrité dans les locaux de l'institution deux journalistes accusés par les autorités d'avoir appelé à manifester contre le gouvernement.
Quelques mois après l'arrestation de Shawkan, l'Egypte avait déclenché un tollé international avec l'arrestation fin 2013 de trois reporters d'Al-Jazeera, dont un Australien et un Canadien. Traduits en justice, ils ont été condamnés à la prison avant d'être graciés par le président.
Un co-accusé de M. Shawkan, un journaliste de l'antenne arabophone d'Al-Jazeera, Abdallah ElShamy, avait été libéré en juin 2014 pour raisons de santé et avait quitté le pays, après cinq mois de grève de la faim.
Le président Abdel Fattah al-Sissi, l'ex-chef de l'armée architecte de la destitution de M. Morsi, est régulièrement accusé par les organisations de défense des droits de l'Homme d'avoir instauré un régime ultra-répressif.
Des milliers d'opposants islamistes croupissent toujours en prison, tandis que des centaines ont été condamnés à mort en première instance. La répression cible également l'opposition laïque et de gauche, qui compte des dizaines de partisans derrière les barreaux.
"Je n'arrive pas à dormir la nuit, en sachant que mon fils est victime d'injustice", confie la mère de Shawkan, Reda Mahrous, les larmes aux yeux sur le lit du photographe, près de son portrait.
A son poignet, un bracelet vert fabriqué par son fils en prison. "Tous les jours, je fais son lit, j’attends qu'il frappe à la porte. Mais ça n'arrive jamais."
Le photojournaliste de 29 ans, primé à l'étranger pour son travail et connu sous le pseudonyme de Shawkan, avait été interpellé le 14 août 2013, alors qu'il couvrait au Caire la sanglante dispersion d'un sit-in de l'opposition islamiste par les forces de sécurité.
Pour les défenseurs des droits de l'Homme, le cas de Shawkan est l'un des nombreux exemples de la répression qui sévit en Egypte depuis la destitution par l'armée du président islamiste Mohamed Morsi en juillet 2013.
Des centaines de partisans du président Morsi avaient été tués le 14 août 2013, jour le plus meurtrier de l'histoire moderne de l'Egypte et l'un des plus sanglants dans la région depuis le Printemps arabe en 2011. Dix policiers ont également péri.
"Je suis désespéré, je me sens impuissant. Le temps passe et je suis toujours en prison", hurle Shawkan depuis la cage des accusés lors de son procès le 9 août.
Après des mois de détention provisoire, lui et 738 co-accusés sont jugés pour meurtre de policiers et résistance aux forces de l'ordre durant la dispersion du sit-in. Ils risquent la peine de mort.
"J'ai l'impression d'avoir été oublié en prison", déplore le photographe, lauréat en 2016 d'un prix prestigieux décerné par le Comité pour la protection des journalistes (CPJ).
"J'aurais voulu me réjouir, mais je ne peux pas. Reprenez le prix et redonnez-moi ma liberté!", lance Shawkan. "Chaque jour, je perds un peu plus espoir".
Lors d'une audience, le jeune homme s'est plaint d'être détenu dans une cellule mal ventilée qui rend insupportable la chaleur de l'été. Sa famille assure en outre qu'il ne peut pas recevoir en prison les soins nécessaires pour traiter l'hépatite C dont il souffre.
Aucune preuve
Shawkan couvrait la dispersion du sit-in pour l'agence photo Demotix. Trois journalistes ont été tués ce jour-là, dont le caméraman de la chaîne d'information Sky News Michael Deane.
"Il n'y a aucune preuve l'incriminant. Au contraire, on a de quoi prouver qu'il travaillait comme journaliste indépendant", affirme à l'AFP son avocat Karim Abdel Radi.
"C'est la pire période pour être journaliste en Egypte", assène de son côté Sherif Mansour, du CPJ, une ONG basée à New-York.
Ainsi, le chef du syndicat de la presse et deux de ses adjoints sont actuellement poursuivis en justice pour avoir abrité dans les locaux de l'institution deux journalistes accusés par les autorités d'avoir appelé à manifester contre le gouvernement.
Quelques mois après l'arrestation de Shawkan, l'Egypte avait déclenché un tollé international avec l'arrestation fin 2013 de trois reporters d'Al-Jazeera, dont un Australien et un Canadien. Traduits en justice, ils ont été condamnés à la prison avant d'être graciés par le président.
Un co-accusé de M. Shawkan, un journaliste de l'antenne arabophone d'Al-Jazeera, Abdallah ElShamy, avait été libéré en juin 2014 pour raisons de santé et avait quitté le pays, après cinq mois de grève de la faim.
Le président Abdel Fattah al-Sissi, l'ex-chef de l'armée architecte de la destitution de M. Morsi, est régulièrement accusé par les organisations de défense des droits de l'Homme d'avoir instauré un régime ultra-répressif.
Des milliers d'opposants islamistes croupissent toujours en prison, tandis que des centaines ont été condamnés à mort en première instance. La répression cible également l'opposition laïque et de gauche, qui compte des dizaines de partisans derrière les barreaux.
"Je n'arrive pas à dormir la nuit, en sachant que mon fils est victime d'injustice", confie la mère de Shawkan, Reda Mahrous, les larmes aux yeux sur le lit du photographe, près de son portrait.
A son poignet, un bracelet vert fabriqué par son fils en prison. "Tous les jours, je fais son lit, j’attends qu'il frappe à la porte. Mais ça n'arrive jamais."
Retrouvez les articles du HuffPost Tunisie sur notre page Facebook.