POLITIQUE- Après avoir présenté son équipe gouvernementale, son programme et son bilan de la situation générale du pays, le chef du gouvernement désigné, Youssef Chahed, est en train de noter les remarques, les questionnements et les réclamations des députés.
Au coup d’envoi de la séance plénière, l’organisation parlementaire Al Bawsala a noté la présence de 178 députés et l’absence de seize autres dont trois qui n’ont présenté aucun objet.
Le premier vice-président de l’Assemblée des représentants du peuple, Abdelfattah Mourou, a annoncé que 129 députés présenteront des allocutions. Vers 18h30, Mourou a assuré qu’il reste une cinquantaine d’interventions ce qui fait environ quatre heures.
Voici quelques-unes des interventions de députés:
Mohsen Soudani, Ennahdha :
Votre discours a englobé tous les sujets concernant la situation générale du pays. La touche d’enthousiasme et d’honnêteté que vous y avez apportée n’a fait que consolider cette allocution. Toutefois, j’ai une petite réserve quant au bilan que vous avez présenté en partant de la date de la révolution : il est normal qu’un pays qui connaît une révolution passe par des moments critiques, la Tunisie ne fait pas l’exception.
Nous sommes dans une situation critique aujourd’hui parce que, aussi, nous avons passé de longues années dans l’oppression. Il faut certes que chacun assume ses responsabilités mais il faut que ces responsabilités soient correctement réparties.
Nous voterons pour votre gouvernement aujourd’hui alors que votre composition comprend des personnes qui, tout en étant députés à l’Assemblée nationale constituante, avaient demandé à ce que cette dernière soit dissoute. Nous voterons pour ce nouveau gouvernement même s’il y existe des personnes qui, dès qu’elles entendent parler d’Ennahdha, se mettent à lui tirer à boulets rouges.
Walid Jalled, Al Horra :
Vous avez parlé en toute spontanité, vous vous êtes éloigné de la langue de bois et vous avez choisi de nous parler en tunisien, ceci est un bon signe et un point en votre faveur. Toutefois, on aurait aimé que votre composition contienne moins de membres : le pays qui passe par une crise aurait été plus à l’aise avec moins de ministres et de secrétaires d’Etat ce qui impliquerait, obligatoirement, moins de salaires et d’avantages à payer.
Vous avez parlé du manque des ressources au niveau de la caisse de l’Etat, mais vous nous n’avez pas dit comment vous comptiez combler ce vide. Vous avez appelé toutes les parties concernées à assumer publiquement leur responsabilité. J'appelle tout le monde à avouer aux Tunisiens avoir eu tort en se basant, durant ces cinq dernières années, sur la fonction publique afin de résoudra le problème du chômage.
Il faut que les sacrifices soient partagés aujourd’hui ; tous ceux qui se sont enrichis d’un coup, les barons de la corruption, et tous ceux qui sont impliqués, et qui sont connus par nous tous, doivent répondre de leurs actes et commencer, eux aussi, à sacrifier pour la Tunisie.
Tahar Battikh, Nidaa Tounes :
Votre discours a été historique, votre choix d’aller vers les femmes et les jeunes l’est aussi. L’intérêt général du pays nous oblige, tous, à dépasser nos petites querelles personnelles et de soutenir ce gouvernement qui n’a d’autre choix à part celui de réussir.
Il faut que votre équipe réussisse à appliquer les clauses de l’accord de Carthage. Si j’ai une petite réserve, elle concerne la fusion entre le ministère de l’Environnement et celui des Affaires locales : l’environnement est devenu un réel problème en Tunisie qui ne se résout pas en la problématique des déchets.
Ali Bennour, Afek Tounes :
Malgré la spontanéité et la clarté de votre discours, je ne me sens pas du tout rassuré : ce discours est celui d’un gouvernement de guerre. Vous avez dit que nous étions tous responsables de cet état en évoquant la possibilité d’alléger la fonction publique, cependant, vous avez omis de citer les syndicalistes qui sont, tout autant que nous, responsables de cette situation catastrophique. Il faut absolument que vous trouviez un terrain d’entente avec le syndicat pour les trois années à venir sinon vous ne pourriez jamais vous en sortir.
Ali Belkhoua, Nidaa Tounes :
Le moment est purement économique en Tunisie aujourd’hui, vous avez évoqué des chiffres alarmants et cela suppose que vous ayez préparé une stratégie économique pour un résultat rapide et efficace.
Aujourd’hui, il faut que le Tunisien se sente concerné afin de combattre la corruption et tous les dépassement qui nuisent à notre pays. Pour le volet de la fonction publique, la seule manière avec laquelle nous pourrons sortir de cette crise c’est de nous concentrer sur l’investissement : il faut que le code de l’investissement soit mis en œuvre le plutôt possible et il faut que notre économie s’ouvre plus sur l’exportation.
Samir Dilou, Ennahdha :
Culture, Sport et Environnement : le citoyen a besoin de réformes urgentes afin qu’il ressente que l’Etat est bel et bien là. Le Tunisien a besoin de se rendre aux stades sans que cela ne déborde. Le Tunisien a besoin d’un paysage culturel bien bâtit. Les mentalités ont besoin de longues années afin de changer. Et, je tiens ici à remercier le chef du gouvernement désigné de l’avoir cité, l’Etat n’est pas le seul responsable. faut que la mentalité du Tunisien change pour que nous puissions changer. La révolution s’est déroulée depuis cinq ans, il faut qu’on arrête d’avoir peur d’appliquer la loi !
Mondher Bel Hadj Ali, Al Horra:
Le problème de la fonction publique est bien réel, en six années, nous avons redoublé la massa salariale dans la fonction publique. Je comprends que vous ne puissiez pas citer tous les responsables puisque certains d’entre eux font partie de votre équipe. Toutefois, si vous nous appelez aujourd’hui à appliquer la politique d’austérité, concrètement, cela impliquerait quoi ?
Taoufik Jomni, UPL :
Ce gouvernement est issu de l’initiative présidentielle qui est survenue afin d’essayer de faire sortir le pays de la crise par laquelle il passe. La désignation de Youssef Chahed a été un message clair pour que nous nous basions sur les compétences de nos jeunes afin que la Tunisie arrive saine et sauve à 2019, c’est-à-dire pour l’année des élections.
Or, vous vous êtes trompé en vous comportant comme un chef du gouvernement issu des résultats des élections en constituant votre gouvernement en vous basant sur des négociations individuelles et l’examen des différents CV. Vous auriez pu éviter le bras de fer en demandant conseil à tous les signataires de l’accord de Carthage.
Le résultat des courses : nous sommes devant un gouvernement dont presque personne n’est satisfait. Nous sommes dans une phase où il nous fallait des ministres spécialisés et non pas des ministres qui n’ont aucun lien avec les postes qu’on leur a accordés. Vous allez avoir le nombre de voix nécessaires pour faire passer votre gouvernement mais cela ne vous garantira pas le travail fluide et confortable dont vous avez réellement besoin aujourd’hui. Je vais respecter la décision de mon parti et je vais voter pour votre équipe. Mais je serai exigent. Il faut que votre équipe soit solidaire, interdisez-leur les plateaux médiatiques s’il le faut !
Mehrzia Laâbidi, Ennahdha :
Lors de l’ANC, on nous a dit qu’on ne réussira jamais à instaurer la démocratie en Tunisie. Certains sont même venus nous voir en nous demandant de tout laisser tomber et de partager la part du gâteau en oubliant les rêves et les ambitions. Nous avons tenu bon et nous avons réussi. Tenez bon parce que le seul chemin qui pourra vous amener à la réussite est celui de l’union nationale ! La politique c’est des résultats. Nous vous suivrons, nous observons vos résultats et nous vous demanderons des comptes. Vous aurez notre confiance !
Ahmed Saïdi :
Votre discours a été correct aussi bien au niveau de la forme qu’au niveau du fond. Les bases de l’Etat sont trois : la terre, le peuple et la souveraineté. Or, en Tunisie, la souveraineté ne cesse de connaître des coups, on vous demande de faire attention au peuple et à la solidarité du peuple. Il faut que ces appels à la haine et ces messages régionalistes cessent. Il faut que vous procédiez à la nomination des gouverneurs qui sachent comment apporter le plus au niveau des régions.
Ameur Laârayedh, Ennahdha :
Nous sommes devant un gouvernement composé de plusieurs partis politiques et soutenu par trois grandes organisations nationales. Ceci est un gouvernement d’union nationale. Il faut absolument aller vers l’harmonie entre tous les membres de cette équipe ce qui risque d’être difficile avec toutes ces différences. Cette équipe ne peut pas disposer des cents premiers jours habituels ; il faut que vous entamiez directement vos dossiers et que vous vous apprêtiez à rendre des comptes dès le premier jour de votre travail. C’est la nouveauté qu’il faut absolument que vous nous offriez.
Ons Hattab, Nidaa Tounes :
Nidaa Tounes a soutenu l’initiative présidentielle dès son annonce et ce parce que nous croyons en la nécessité de faire participer le maximum des acteurs politiques dans ce nouveau gouvernement. Cela a été notre philosophie dès le début après notre réussite aux élections de 2014. Nous avons réussi notre pari puisque ce gouvernement représente une réelle union nationale. Maintenant, il faudrait que ce gouvernement travaille sur le programme et qu’il réussisse à ramener des résultats concrets dans les plus brefs délais.
Au coup d’envoi de la séance plénière, l’organisation parlementaire Al Bawsala a noté la présence de 178 députés et l’absence de seize autres dont trois qui n’ont présenté aucun objet.
Le premier vice-président de l’Assemblée des représentants du peuple, Abdelfattah Mourou, a annoncé que 129 députés présenteront des allocutions. Vers 18h30, Mourou a assuré qu’il reste une cinquantaine d’interventions ce qui fait environ quatre heures.
Voici quelques-unes des interventions de députés:
Mohsen Soudani, Ennahdha :
Votre discours a englobé tous les sujets concernant la situation générale du pays. La touche d’enthousiasme et d’honnêteté que vous y avez apportée n’a fait que consolider cette allocution. Toutefois, j’ai une petite réserve quant au bilan que vous avez présenté en partant de la date de la révolution : il est normal qu’un pays qui connaît une révolution passe par des moments critiques, la Tunisie ne fait pas l’exception.
Nous sommes dans une situation critique aujourd’hui parce que, aussi, nous avons passé de longues années dans l’oppression. Il faut certes que chacun assume ses responsabilités mais il faut que ces responsabilités soient correctement réparties.
Nous voterons pour votre gouvernement aujourd’hui alors que votre composition comprend des personnes qui, tout en étant députés à l’Assemblée nationale constituante, avaient demandé à ce que cette dernière soit dissoute. Nous voterons pour ce nouveau gouvernement même s’il y existe des personnes qui, dès qu’elles entendent parler d’Ennahdha, se mettent à lui tirer à boulets rouges.
Walid Jalled, Al Horra :
Vous avez parlé en toute spontanité, vous vous êtes éloigné de la langue de bois et vous avez choisi de nous parler en tunisien, ceci est un bon signe et un point en votre faveur. Toutefois, on aurait aimé que votre composition contienne moins de membres : le pays qui passe par une crise aurait été plus à l’aise avec moins de ministres et de secrétaires d’Etat ce qui impliquerait, obligatoirement, moins de salaires et d’avantages à payer.
Vous avez parlé du manque des ressources au niveau de la caisse de l’Etat, mais vous nous n’avez pas dit comment vous comptiez combler ce vide. Vous avez appelé toutes les parties concernées à assumer publiquement leur responsabilité. J'appelle tout le monde à avouer aux Tunisiens avoir eu tort en se basant, durant ces cinq dernières années, sur la fonction publique afin de résoudra le problème du chômage.
Il faut que les sacrifices soient partagés aujourd’hui ; tous ceux qui se sont enrichis d’un coup, les barons de la corruption, et tous ceux qui sont impliqués, et qui sont connus par nous tous, doivent répondre de leurs actes et commencer, eux aussi, à sacrifier pour la Tunisie.
Tahar Battikh, Nidaa Tounes :
Votre discours a été historique, votre choix d’aller vers les femmes et les jeunes l’est aussi. L’intérêt général du pays nous oblige, tous, à dépasser nos petites querelles personnelles et de soutenir ce gouvernement qui n’a d’autre choix à part celui de réussir.
Il faut que votre équipe réussisse à appliquer les clauses de l’accord de Carthage. Si j’ai une petite réserve, elle concerne la fusion entre le ministère de l’Environnement et celui des Affaires locales : l’environnement est devenu un réel problème en Tunisie qui ne se résout pas en la problématique des déchets.
Ali Bennour, Afek Tounes :
Malgré la spontanéité et la clarté de votre discours, je ne me sens pas du tout rassuré : ce discours est celui d’un gouvernement de guerre. Vous avez dit que nous étions tous responsables de cet état en évoquant la possibilité d’alléger la fonction publique, cependant, vous avez omis de citer les syndicalistes qui sont, tout autant que nous, responsables de cette situation catastrophique. Il faut absolument que vous trouviez un terrain d’entente avec le syndicat pour les trois années à venir sinon vous ne pourriez jamais vous en sortir.
Ali Belkhoua, Nidaa Tounes :
Le moment est purement économique en Tunisie aujourd’hui, vous avez évoqué des chiffres alarmants et cela suppose que vous ayez préparé une stratégie économique pour un résultat rapide et efficace.
Aujourd’hui, il faut que le Tunisien se sente concerné afin de combattre la corruption et tous les dépassement qui nuisent à notre pays. Pour le volet de la fonction publique, la seule manière avec laquelle nous pourrons sortir de cette crise c’est de nous concentrer sur l’investissement : il faut que le code de l’investissement soit mis en œuvre le plutôt possible et il faut que notre économie s’ouvre plus sur l’exportation.
Samir Dilou, Ennahdha :
Culture, Sport et Environnement : le citoyen a besoin de réformes urgentes afin qu’il ressente que l’Etat est bel et bien là. Le Tunisien a besoin de se rendre aux stades sans que cela ne déborde. Le Tunisien a besoin d’un paysage culturel bien bâtit. Les mentalités ont besoin de longues années afin de changer. Et, je tiens ici à remercier le chef du gouvernement désigné de l’avoir cité, l’Etat n’est pas le seul responsable. faut que la mentalité du Tunisien change pour que nous puissions changer. La révolution s’est déroulée depuis cinq ans, il faut qu’on arrête d’avoir peur d’appliquer la loi !
Mondher Bel Hadj Ali, Al Horra:
Le problème de la fonction publique est bien réel, en six années, nous avons redoublé la massa salariale dans la fonction publique. Je comprends que vous ne puissiez pas citer tous les responsables puisque certains d’entre eux font partie de votre équipe. Toutefois, si vous nous appelez aujourd’hui à appliquer la politique d’austérité, concrètement, cela impliquerait quoi ?
Taoufik Jomni, UPL :
Ce gouvernement est issu de l’initiative présidentielle qui est survenue afin d’essayer de faire sortir le pays de la crise par laquelle il passe. La désignation de Youssef Chahed a été un message clair pour que nous nous basions sur les compétences de nos jeunes afin que la Tunisie arrive saine et sauve à 2019, c’est-à-dire pour l’année des élections.
Or, vous vous êtes trompé en vous comportant comme un chef du gouvernement issu des résultats des élections en constituant votre gouvernement en vous basant sur des négociations individuelles et l’examen des différents CV. Vous auriez pu éviter le bras de fer en demandant conseil à tous les signataires de l’accord de Carthage.
Le résultat des courses : nous sommes devant un gouvernement dont presque personne n’est satisfait. Nous sommes dans une phase où il nous fallait des ministres spécialisés et non pas des ministres qui n’ont aucun lien avec les postes qu’on leur a accordés. Vous allez avoir le nombre de voix nécessaires pour faire passer votre gouvernement mais cela ne vous garantira pas le travail fluide et confortable dont vous avez réellement besoin aujourd’hui. Je vais respecter la décision de mon parti et je vais voter pour votre équipe. Mais je serai exigent. Il faut que votre équipe soit solidaire, interdisez-leur les plateaux médiatiques s’il le faut !
Mehrzia Laâbidi, Ennahdha :
Lors de l’ANC, on nous a dit qu’on ne réussira jamais à instaurer la démocratie en Tunisie. Certains sont même venus nous voir en nous demandant de tout laisser tomber et de partager la part du gâteau en oubliant les rêves et les ambitions. Nous avons tenu bon et nous avons réussi. Tenez bon parce que le seul chemin qui pourra vous amener à la réussite est celui de l’union nationale ! La politique c’est des résultats. Nous vous suivrons, nous observons vos résultats et nous vous demanderons des comptes. Vous aurez notre confiance !
Ahmed Saïdi :
Votre discours a été correct aussi bien au niveau de la forme qu’au niveau du fond. Les bases de l’Etat sont trois : la terre, le peuple et la souveraineté. Or, en Tunisie, la souveraineté ne cesse de connaître des coups, on vous demande de faire attention au peuple et à la solidarité du peuple. Il faut que ces appels à la haine et ces messages régionalistes cessent. Il faut que vous procédiez à la nomination des gouverneurs qui sachent comment apporter le plus au niveau des régions.
Ameur Laârayedh, Ennahdha :
Nous sommes devant un gouvernement composé de plusieurs partis politiques et soutenu par trois grandes organisations nationales. Ceci est un gouvernement d’union nationale. Il faut absolument aller vers l’harmonie entre tous les membres de cette équipe ce qui risque d’être difficile avec toutes ces différences. Cette équipe ne peut pas disposer des cents premiers jours habituels ; il faut que vous entamiez directement vos dossiers et que vous vous apprêtiez à rendre des comptes dès le premier jour de votre travail. C’est la nouveauté qu’il faut absolument que vous nous offriez.
Ons Hattab, Nidaa Tounes :
Nidaa Tounes a soutenu l’initiative présidentielle dès son annonce et ce parce que nous croyons en la nécessité de faire participer le maximum des acteurs politiques dans ce nouveau gouvernement. Cela a été notre philosophie dès le début après notre réussite aux élections de 2014. Nous avons réussi notre pari puisque ce gouvernement représente une réelle union nationale. Maintenant, il faudrait que ce gouvernement travaille sur le programme et qu’il réussisse à ramener des résultats concrets dans les plus brefs délais.
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