AMBASSADE - Le ministre des Affaires étrangères Khemaies Jhinaoui a annoncé mardi 26 avril que dans le cadre des réparations dues par la Tunisie aux Etats-Unis, suite à l'assaut de leur ambassade en septembre 2012, la Tunisie envisageait de leur accorder la propriété du terrain de l'ambassade aux Etats-Unis.
La valeur totale des dégâts a été estimée par les Américains à 18 millions de dollars, a-t-il rappelé. D'après le journal Achorouk du 6 janvier dernier, il s'agissait de "12,882.927 millions de dollars pour l’ambassade" et de "5,494.888 millions de dollars pour l’école [américaine]", située à quelques centaines de mètres de là, et également saccagée.
D'une surface totale de 83.000 m², l'ambassade américaine louait jusque-là le terrain sur lequel elle est bâtie, dans le quartier Berges du lac 2.
Un prix réduit?
A raison de 12,8 millions de dollars pour 83 000 m², la donation foncière retient donc le prix de 155 dollars le mètre carré (310 dinars), soit un montant environ 10 fois moins cher que les tarifs du marché.
Une sortie de crise à moindre coût pour l'Etat tunisien donc, au détriment des Etats-Unis? Difficile de le dire de façon certaine: le bilan de l'opération reste compliqué à établir, du fait d'une certaine opacité autour la gestion de ces réparations. Impossible de savoir notamment si d'autres contreparties "accompagnent" cette cession de foncier.
Le 7 janvier, un protocole d'accord a été présenté aux députés de l'ARP, mais le texte n'est pas public. Des fuites dans la presse ont évoqué, en plus de la cession du terrain, des indemnités financières et des exonérations douanières.
Le ministère des Affaires étrangères, contacté par le HuffPost Tunisie, a refusé de communiquer sur les termes de l'accord tuniso-américain:
Pourtant un mémorandum d'entente a ainsi été signé avec les Américains le 15 mai 2015, puis deux projets de loi (l'un relatif à l'ambassade, l'autre à l'école) ont été déposés au bureau de l'assemblée le 30 décembre. Mais aucun de ces textes n'est disponibles au public (aucun accord bilatéral récent n’apparaît sur le portail officiel Legislation.tn).
Opacité
Indisponibles, et pour cause: la TAP a finalement assuré le 23 mars dernier que "des sources à l’Assemblée [lui] ont confié que le gouvernement a retiré le projet de loi relatif aux réparations à l’ambassade américaine". Pourtant, le même jour, l'agence rapportait que le député Faycel Tebini (élu La voix des agriculteurs, siégeant au sein du bloc social-démocrate) s'était alarmé de voir les travaux reprendre à l'école américaine sans que les députés se soient prononcés sur un projet de réparations.
Le député, qui est revenu à la charge le 26 avril dernier, déplore une attitude fuyante du gouvernement sur cette question: "Le ministre n'a pas vraiment répondu à ma question", regrette le député auprès du HuffPost Tunisie, promettant d'insister lors des prochaines séances de questions au gouvernement. Pour lui, le montant annoncé "par les Américains eux-même" devrait faire l'objet d'une contre-expertise, et surtout aucune cession de terrain ne peut rentrer dans le règlement de ce litige, "sinon ce serait de la colonisation", s'alarme-t-il. Et de marteler qu'aucun accord ne peut être signé par l'exécutif sans être voté par les députés.
Contactée par le HuffPost Tunisie, l'ambassade américaine n'a pas souhaité faire de commentaire, indiquant simplement espérer "convenir du règlement des questions en suspens suite à l'attaque" et nous renvoyant auprès du gouvernement tunisien pour nous pencher sur les "discussions internes relatives à cette question".
La valeur totale des dégâts a été estimée par les Américains à 18 millions de dollars, a-t-il rappelé. D'après le journal Achorouk du 6 janvier dernier, il s'agissait de "12,882.927 millions de dollars pour l’ambassade" et de "5,494.888 millions de dollars pour l’école [américaine]", située à quelques centaines de mètres de là, et également saccagée.
D'une surface totale de 83.000 m², l'ambassade américaine louait jusque-là le terrain sur lequel elle est bâtie, dans le quartier Berges du lac 2.
Un prix réduit?
A raison de 12,8 millions de dollars pour 83 000 m², la donation foncière retient donc le prix de 155 dollars le mètre carré (310 dinars), soit un montant environ 10 fois moins cher que les tarifs du marché.
Une sortie de crise à moindre coût pour l'Etat tunisien donc, au détriment des Etats-Unis? Difficile de le dire de façon certaine: le bilan de l'opération reste compliqué à établir, du fait d'une certaine opacité autour la gestion de ces réparations. Impossible de savoir notamment si d'autres contreparties "accompagnent" cette cession de foncier.
Le 7 janvier, un protocole d'accord a été présenté aux députés de l'ARP, mais le texte n'est pas public. Des fuites dans la presse ont évoqué, en plus de la cession du terrain, des indemnités financières et des exonérations douanières.
Le ministère des Affaires étrangères, contacté par le HuffPost Tunisie, a refusé de communiquer sur les termes de l'accord tuniso-américain:
"Cette question est actuellement en cours de traitement par plusieurs organismes publics et nous ne pouvons malheureusement pas en divulguer les détails"', nous ont-ils répondu.
Pourtant un mémorandum d'entente a ainsi été signé avec les Américains le 15 mai 2015, puis deux projets de loi (l'un relatif à l'ambassade, l'autre à l'école) ont été déposés au bureau de l'assemblée le 30 décembre. Mais aucun de ces textes n'est disponibles au public (aucun accord bilatéral récent n’apparaît sur le portail officiel Legislation.tn).
Opacité
Indisponibles, et pour cause: la TAP a finalement assuré le 23 mars dernier que "des sources à l’Assemblée [lui] ont confié que le gouvernement a retiré le projet de loi relatif aux réparations à l’ambassade américaine". Pourtant, le même jour, l'agence rapportait que le député Faycel Tebini (élu La voix des agriculteurs, siégeant au sein du bloc social-démocrate) s'était alarmé de voir les travaux reprendre à l'école américaine sans que les députés se soient prononcés sur un projet de réparations.
Le député, qui est revenu à la charge le 26 avril dernier, déplore une attitude fuyante du gouvernement sur cette question: "Le ministre n'a pas vraiment répondu à ma question", regrette le député auprès du HuffPost Tunisie, promettant d'insister lors des prochaines séances de questions au gouvernement. Pour lui, le montant annoncé "par les Américains eux-même" devrait faire l'objet d'une contre-expertise, et surtout aucune cession de terrain ne peut rentrer dans le règlement de ce litige, "sinon ce serait de la colonisation", s'alarme-t-il. Et de marteler qu'aucun accord ne peut être signé par l'exécutif sans être voté par les députés.
Contactée par le HuffPost Tunisie, l'ambassade américaine n'a pas souhaité faire de commentaire, indiquant simplement espérer "convenir du règlement des questions en suspens suite à l'attaque" et nous renvoyant auprès du gouvernement tunisien pour nous pencher sur les "discussions internes relatives à cette question".
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