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Invité à la Radio nationale, Moncef Marzouki rue dans les brancards

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Invité à la Radio nationale sur l'émission "Happy Day" de Hatem Ben Ammara, l'ancien président de la République Moncef Marzouki n'a pas mâché ses mots face à la situation que traverse la Tunisie.

La loi de finances 2017 en ligne de mire

Le leader du parti Al Irada et ancien président de la République Moncef Marzouki a profité de son invitation sur la Radio nationale pour descendre en flamme le projet de loi de finances 2017: "Le grand problème de cette loi, c'est qu'elle fait porter le fardeau à l'ensemble de la classe moyenne et pauvre" a-t-il affirmé.

Il cite comme exemple la hausse des prix de l'eau et de l'électricité: "Concernant l'eau et l'électricité(...)que va supporter les classes moyenne et pauvre(...) cela va rapporter à l'État 175 millions de dinars (...), ce n'est rien en comparaison avec l'évasion fiscale, avec les entreprises qui ne payent pas leurs taxes, devant la corruption fiscale, il s'agit d'une goutte d'eau".



"Ce budget a été refusé par tous les partis et par l'UGTT" a-t-il renchéri.

Hausse des dettes de l'État durant son mandat: "Un mensonge" rétorque-t-il

Interrogé par l'animateur sur l'explosion de la dette publique sous son mandat, Moncef Marzouki a affirme que cela était "un mensonge": "Regardons les chiffres, c'est tout le contraire. En 2012 et en 2013, le pourcentage des dettes étaient moindres, et elle a augmenté petit à petit, et c'est eux qui sont entrain de faire couler le pays avec les dettes" a-t-il indiqué, en référence aux gouvernements qui se sont succédé depuis les élections de 2014.

Concernant le recrutements des fonctionnaires publics sous le règne de la Troïka, l'ancien président de la République indique qu'il s'agit aussi d' "un mensonge": Les gens, durant les 3 années où on était au pouvoir ont travaillé essentiellement sur la base de rumeurs et de mensonges" a-t-il martelé.

LIRE AUSSI: L'explosion du nombre des fonctionnaires sous la Troïka remise à l'ordre du jour par une étude de l'INS (TABLEAUX COMPARATIFS)


"Aujourd'hui il apparaît clairement que le pourcentage de la dette a augmenté d'une façon effarante en 2015 et en 2016, il apparaît clairement que le taux de croissance était en 2012 et en 2013 entre 2% et 3%, aujourd'hui il est à 0%" a indiqué Moncef Marzouki.

Cependant, Moncef Marzouki a affirmé: "Moi et Ennahdha sommes responsables de ce qui s'est passé (...). On aurait pu, dès les 3 premiers mois de la révolution, porter un coup fatal à la corruption (...) Mais pour de nombreuses raisons, dont le fait qu'elle (Ennahdha) n'a pas voulu prendre ses responsabilités, on a laissé ce cancer prospérer", a-t-il affirmé.



Selon lui, pour combatte la corruption il faudrait "rebâtir à nouveau le pays" que ce soit au niveau "de l'administration, de la presse, des partis politiques, il faut restructurer tout le pays et c'est ce qu'il faut faire" a-t-il indiqué appelant à "une véritable révolution au sein de la révolution" qui doit être basée "sur les valeurs et la morale" tout en repensant "cette union nationale, car l'union nationale ce n'est pas se mettre d'accord avec mes amis, mais avec mes adversaires".

"Ces gens-là ont échoué"

Revenant sur le rendement des gouvernements qui se sont succédé depuis les élections de 2014, l'ancien président de la République affirme: "Ces gens là ont échoués lamentablement, et leur corruption apparaît au grand jour, tout comme leur irresponsabilité, et les choses iront en empirant".

Le but sur ces deux prochaines années est le suivant, selon lui: "Il faut que sur la durée restante (du mandat), ils n'empirent pas la situation du pays".

Selon lui, une alternative est nécessaire: "L'alternative sera la famille sociale-démocrate qui est capable de sortir le pays" de la situation actuelle, a-t-il affirmé.

Moncef Marzouki et les rumeurs

Revenant sur les rumeurs qui ont accompagné son passage à Carthage, l'ancien président de la République s'est dit "surpris": "Je ne sais pas ce qu'ils vont encore inventer; que je viens de Mars peut-être?".

"Quand on me racontait les rumeurs sur moi au Palais, je rigolais", a-t-il affirmé.



"Ces histoire de 'homs', de 'bar', d'alcool, ou du Qatar (...) les malveillant y croient et les innocents en sont victimes, et moi j'ai été victime de ces rumeurs" a-t-il rétorqué.

Quant à une médaille de Bourguiba qu'aurait offerte Moncef Marzouki au roi Mohamed VI, l'ancien président de la République nie: "Il n'y pas de médaille de Bourguiba que j'aurai offerte à quelqu'un. Il y a des insignes et des médailles qu'on offre aux président d'autres pays(...) mais je n'ai jamais donné aucune médaille qui appartient au peuple tunisien" a-t-il précisé.

"L'armée nous a sauvés d'un coup d'État"

"Le coup d'État, ce n'est pas seulement un militaire qui vient, prend le pouvoir et fait sortir les chars comme cela a failli se passer en Turquie, il s'agit seulement d'une technique de coup d'État" a affirmé Moncef Marzouki, avant d'ajouter: "Notre armée, nous a sauvés d'un coup d'État".

Rappelant que les techniques du coup d'État ont mué comme c'est le cas en Amérique Latine, il affirme: "Les coups d'États sont devenus aujourd'hui constitutionnels, c'est à dire, que l'opposition fait sortir les gens dans la rue, ce qui freine l'État qui a sa légitimité, ce qui fait des campagnes de communications, ce qui fait sombrer l'économie, ce qui crée une situation de crise et qui au bout du compte confisque le pouvoir. C'est ce qui s'est passé en Tunisie".



"Après avoir vu le coup d'État en Égypte, j'ai directement dit que c'est ce qui arrivera à la Tunisie, et c'est ce qui est arrivé" a-t-il indiqué avant de s'expliquer.

"Les gens ont appelé l'armée à intervenir, ils ont cerné l'Assemblée Nationale Constituante, ils ont appelé à la rébellion(...), les médias ont passé leurs journées à monter les gens contre le pouvoir, ils ne reconnaissaient plus le pouvoir légitimement (élu), ils ont dit qu'ils allaient attaquer le 06 septembre les institutions de souveraineté et en prendre possession" a-t-il expliqué.

"Les protestations appelant à prendre possession des institutions de souveraineté, à empêcher l'Assemblée Constituante de travailler, qui ont appelé le président de la République élu à s'en aller, Caid Essebsi a même appelé à créer un conseil présidentiel et a dit que Marzouki et les siens doivent s'en aller, de quel droit?" a-t-il continué.

"Il y a eu un coup d'État au sens large du terme (qui se mettait en place) et Dieu merci, on a été sauvés car on a eu une armée nationale qui s'est dressée et a protégé les instances constitutionnelles, et un peuple éveillé" qui a évité qu'il ne se passe la même chose qu'en Égypte a indiqué Moncef Marzouki.


Youssef Chahed? Connait pas, Béji Caid Essebsi appelé à s'excuser

Interrogé sur le chef du Gouvernement Youssef Chahed, l'ancien président de la République rétorque: "Qui c'est celui là Youssef Chahed? Je ne le connais pas".



Quant à Béji Caid Essebsi, Moncef Marzouki l'appelle directement à s'excuser auprès des Tunisiens: "Si seulement les promesses que tu as faites au peuple avait été vraies, et maintenant qu'il apparaît que ce sont des mensonges, il faut que tu t'excuses au peuple".



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