Figure historique de la politique iranienne, l'ex-président Akbar Hachémi Rafsandjani, décédé dimanche, s’est toujours placé au centre de l’échiquier politique, prônant la modération et le rapprochement avec l’Occident, y compris avec le "grand satan" américain.
Ce conservateur pragmatique à la barbe éparse, né en 1934, connu pour son flegme, a été président de la République de 1989 à 1997. Il avait alors ouvert les portes du pays, entamé un programme de reconstruction après les huit années de guerre avec l’Irak (1980-1988) et un timide rapprochement avec l’Occident.
Les dernières années de son second mandat ont été marquées par des critiques du guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, contre sa politique économique jugée trop libérale et une inflation de près de 40%.
Vieux compagnon de Rafsandjani, le numéro un iranien n’avait pas hésité à critiquer publiquement sa politique qui n'aidait pas les "déshérités".
M. Rafsandjani a largement favorisé l’élection du réformateur Mohammad Khatami en 1997. Mais lorsqu’il s’est porté candidat aux législatives de 2000, les réformateurs ont mené campagne contre lui, empêchant de fait son élection et ses espoirs de prendre la tête du Parlement pour jouer un rôle plus actif.
En 2005, lorsqu’il se présente au scrutin présidentiel pour remplacer Mohammad Khatami, il est battu par l'ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad.
Après la réélection contestée de ce dernier en juin 2009, M. Rafsandjani avait publiquement relayé les "doutes" d'une partie de l'opinion sur la régularité du scrutin, puis critiqué la répression qui avait suivi, faisant des dizaines de morts et entraînant des milliers d'arrestations.
Ces positions et son soutien discret au candidat réformateur malheureux de 2009, Mir Hossein Moussavi, devenu l'une des figures de l'opposition, ont fait de l'ancien président l'une des bêtes noires de l'aile dure du régime.
En 2011, signe de sa disgrâce, il perd la présidence de l'Assemblée des experts, un organe habilité à désigner, superviser et, éventuellement, démettre le guide suprême.
Fils et fille emprisonnés
Sa fille, Faezeh, et son fils, Mehdi, ont même passé plusieurs mois en prison pour "action contre la sécurité nationale". Mehdi Hachémi a de nouveau été emprisonné en 2014 pour le même motif et pour corruption.
Indirectement critiqué par l'ayatollah Khamenei, et en butte à des attaques de plus en plus violentes des ultraconservateurs, M. Rafsandjani a ensuite adopté un profil bas, même s'il est resté président du Conseil de discernement, la plus haute autorité d'arbitrage politique et sorte de chambre de conseil auprès du guide suprême.
En 2013, sa candidature pour la présidentielle a été rejetée par le Conseil des Gardiens de la Constitution, contrôlé par les conservateurs. Il a alors apporté un soutien actif à son protégé Hassan Rohani, qui est élu haut la main, également avec le soutien de l’ex-président Khatami.
En février 2016, M. Rafsandjani avait remporté une victoire symbolique contre les conservateurs qui avaient tenté de l'isoler sur la scène politique en se faisant élire en tête des élus de Téhéran à l'Assemblée des experts, chargée de nommer et éventuellement démettre le guide suprême.
Akbar Hachémi Rafsandjani n’a cessé de dénoncer les positions des durs du régime et prôné une normalisation avec les Etats-Unis, ce qui a été rejeté par l'ayatollah Khamenei.
Né le 25 août 1934 à Rafsandjani (sud) dans une famille aisée, il est étudiant en théologie lorsqu'il se lance en politique en 1963 après l'arrestation par la police du Chah d'Iran de l'ayatollah Rouhollah Khomeiny, futur fondateur de la République islamique.
Portant le turban blanc du clergé chiite, il devient un fidèle de l'ayatollah Khomeiny. Président du Parlement, puis chef des armées à la fin de la guerre contre l'Irak, c’est lui qui avait convaincu Khomeiny d’accepter la fin de la guerre.
Il a expliqué dans plusieurs interviews qu’il avait aussi tenté de persuader le fondateur de la République islamique de normaliser les relations entre l'Iran et les Etats-Unis de son vivant, ce qu’il n’avait pas voulu faire. C'est l'ayatollah Khomeiny qui avait lancé l'expression de "grand satan" pour qualifier ce pays.
Ce conservateur pragmatique à la barbe éparse, né en 1934, connu pour son flegme, a été président de la République de 1989 à 1997. Il avait alors ouvert les portes du pays, entamé un programme de reconstruction après les huit années de guerre avec l’Irak (1980-1988) et un timide rapprochement avec l’Occident.
Les dernières années de son second mandat ont été marquées par des critiques du guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, contre sa politique économique jugée trop libérale et une inflation de près de 40%.
Vieux compagnon de Rafsandjani, le numéro un iranien n’avait pas hésité à critiquer publiquement sa politique qui n'aidait pas les "déshérités".
M. Rafsandjani a largement favorisé l’élection du réformateur Mohammad Khatami en 1997. Mais lorsqu’il s’est porté candidat aux législatives de 2000, les réformateurs ont mené campagne contre lui, empêchant de fait son élection et ses espoirs de prendre la tête du Parlement pour jouer un rôle plus actif.
En 2005, lorsqu’il se présente au scrutin présidentiel pour remplacer Mohammad Khatami, il est battu par l'ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad.
Après la réélection contestée de ce dernier en juin 2009, M. Rafsandjani avait publiquement relayé les "doutes" d'une partie de l'opinion sur la régularité du scrutin, puis critiqué la répression qui avait suivi, faisant des dizaines de morts et entraînant des milliers d'arrestations.
Ces positions et son soutien discret au candidat réformateur malheureux de 2009, Mir Hossein Moussavi, devenu l'une des figures de l'opposition, ont fait de l'ancien président l'une des bêtes noires de l'aile dure du régime.
En 2011, signe de sa disgrâce, il perd la présidence de l'Assemblée des experts, un organe habilité à désigner, superviser et, éventuellement, démettre le guide suprême.
Fils et fille emprisonnés
Sa fille, Faezeh, et son fils, Mehdi, ont même passé plusieurs mois en prison pour "action contre la sécurité nationale". Mehdi Hachémi a de nouveau été emprisonné en 2014 pour le même motif et pour corruption.
Indirectement critiqué par l'ayatollah Khamenei, et en butte à des attaques de plus en plus violentes des ultraconservateurs, M. Rafsandjani a ensuite adopté un profil bas, même s'il est resté président du Conseil de discernement, la plus haute autorité d'arbitrage politique et sorte de chambre de conseil auprès du guide suprême.
En 2013, sa candidature pour la présidentielle a été rejetée par le Conseil des Gardiens de la Constitution, contrôlé par les conservateurs. Il a alors apporté un soutien actif à son protégé Hassan Rohani, qui est élu haut la main, également avec le soutien de l’ex-président Khatami.
En février 2016, M. Rafsandjani avait remporté une victoire symbolique contre les conservateurs qui avaient tenté de l'isoler sur la scène politique en se faisant élire en tête des élus de Téhéran à l'Assemblée des experts, chargée de nommer et éventuellement démettre le guide suprême.
Akbar Hachémi Rafsandjani n’a cessé de dénoncer les positions des durs du régime et prôné une normalisation avec les Etats-Unis, ce qui a été rejeté par l'ayatollah Khamenei.
Né le 25 août 1934 à Rafsandjani (sud) dans une famille aisée, il est étudiant en théologie lorsqu'il se lance en politique en 1963 après l'arrestation par la police du Chah d'Iran de l'ayatollah Rouhollah Khomeiny, futur fondateur de la République islamique.
Portant le turban blanc du clergé chiite, il devient un fidèle de l'ayatollah Khomeiny. Président du Parlement, puis chef des armées à la fin de la guerre contre l'Irak, c’est lui qui avait convaincu Khomeiny d’accepter la fin de la guerre.
Il a expliqué dans plusieurs interviews qu’il avait aussi tenté de persuader le fondateur de la République islamique de normaliser les relations entre l'Iran et les Etats-Unis de son vivant, ce qu’il n’avait pas voulu faire. C'est l'ayatollah Khomeiny qui avait lancé l'expression de "grand satan" pour qualifier ce pays.
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