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Trois questions à Elyès Jouini vice-président de l'université Paris-Dauphine

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La réalisation d’un taux de croissance de 3%, prévu par la Banque Mondiale (BM) pour l’année 2017, reste tributaire de l’accélération des réformes, la garantie de la stabilisation de la situation sécuritaire, outre la mise en place d’un nouveau contrat social, a fait savoir l’économiste et vice-président de l’université Paris-Dauphine, Elyès Jouini.

Il a, également, affirmé dans une interview accordée à l’agence TAP, que le nouveau contrat social, mettra les bases d’une véritable vision de la société que nous voulons.


TAP: Dans son dernier rapport sur les "Perspectives de l’économie mondiale", publié, le 10 janvier 2017, la Banque mondiale annonce que la Tunisie devrait enregistrer un taux de croissance de 3% en 2017, 3,7 % en 2018 et 4% en 2019, croyez-vous que ces prévisions sont réalistes ?



Elyès Jouini:
Ces prévisions optimistes sont atteignables, mais cela suppose que la situation sécuritaire continue d’être sous contrôle et surtout que le gouvernement continue à œuvrer d’arrache-pied à lever les obstacles qui freinent l’investissement.
Il s’agit notamment d’adopter une politique volontariste de simplification des démarches administratives, outre la stabilisation de l’environnement économique et du climat social. Cela passe également par une plus grande mobilisation des énergies qui nécessite essentiellement la garantie de la justice sociale.


Quel conseil de point de vue économique pourriez-vous donner pour sortir de la situation économique actuelle ?


Je continue à penser que nous ne sortirons de cette situation que sur la base d’un nouveau contrat social. Il ne s’agit pas d’une feuille de route, mais d’une véritable vision de la société que nous voulons, de ce que nous entendons faire pour résorber les inégalités, pour faire en sorte que chacun contribue selon ses capacités et comment nous envisageons d’agir en faveur des plus faibles.

Ce débat n’a jamais eu lieu et nous ne pourrons pas continuer à en faire l’économie. Bien sûr, cette vision ne se concrétisera pas en quelques mois ou même en un an ou deux ans, mais elle doit nous servir de guide et de moteur pour mobiliser toutes les énergies.


Vous avez participé à la conférence sur l’investissement "Tunisia 2020"(29 et 30 novembre 2016). Comment la Tunisie pourrait assurer la concrétisation des intentions d’investissement exprimées lors de cette manifestation?


Les investissements nécessitent une confiance et une stabilité de la règlementation et de la politique fiscale. Les hésitations et le doute sont, en la matière, ses pires ennemis.

Il ne faut, toutefois, pas être dans une politique attentiste, car dans ce genre de situations, une partie des promesses sera concrétisée et certaines ne le seront pas. Nous devons donc aplanir les difficultés et mettre en place les conditions de réalisation et de réussite de ces projets.

Nous avons, au cours de cette conférence, présenté l’image d’une Tunisie dynamique dans laquelle les différents projets mis en avant sont autant de vecteurs de développement et se complètent les uns les autres.

Les investisseurs se sont engagés sur un projet ou un autre sur la base du projet lui-même, mais, également, sur la base de la vision de l’ensemble du climat d’affaires.


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