EDUCATION- 4105 millions de dinars c'est le coût global de la refonte de l'éducation nationale selon le "livre blanc", préparé par le ministère de l'Education et censé jeter les assises des réformes à venir dans le secteur.
Publié le 29 mai, le "livre blanc" est le fruit du dialogue national pour la réforme de l'éducation, entrepris depuis le 23 avril 2015, et qui réunit syndicats, ministères et des organisations de la société civile ( UGTT, Institut arabe des droits de l'Homme, LTDH...).
Une éducation nationale usée et usante
Disparité régionale, le principe de gratuité ébranlé, des formateurs mal formés. Pour les élèves, réussir son parcours éducatif relève plus de la chance que des conditions favorables et encourageantes.
Pour la disparité régionale, pour ne citer que quelques exemples, ils sont 45.6% seulement des élèves inscrits en première année à l'école à avoir suivi une éducation préscolaire, ils sont 44% dans la région de Kasserine contre 97% dans la circonscription de Tunis 2.
Quant à l'encombrement des classes, la région du Kef arrive en tête des régions (1.3%) où les classes contiennent plus de 50 élèves.
Le principe de la gratuité de l'enseignement public, instauré depuis l'indépendance, est vidé de son sens, comme le note le "livre blanc" avec des parents qui dépensent de plus en plus pour l'éducation de leurs enfants à travers des dépenses supplémentaires comme l'achat de parascolaires ou encore le phénomène des cours particuliers.
L'Etat ne cesse aussi d'augmenter les dépenses consacrées à l'éducation: Pour le niveau primaire, l'Etat dépense actuellement 1300 dinars par élève contre 280 dinars en 1995. Pour le secondaire, les dépenses s'élèvent à 2400 dinars en 2015 contre 475 dinars en 1995 par élève.
Le "livre blanc" s'alarme du fait que le rapport des élèves à l'apprentissage est uniquement utilitaire et s'évapore juste après le passage des examens.
Pour les filières scientifiques, ils sont 37% des élèves en filière des mathématiques à ne pas obtenir la moyenne en maths.
S'ajoute à cela, le recours à des remplaçants pour combler les absences des enseignants qui désertent certaines régions ou qui bénéficient d'un long congé. Des remplaçants, pas toujours qualifiés pour les exigences de l'enseignement.
Le rapport souligne également la recrudescence de certains phénomènes comme la violence, l'extrémisme religieux , l'addiction et les fraudes lors du passage des examens. Le manque d'infrastructure et l'état de délabrement sont également relevés comme un problème majeur dont la gravité diffère selon les régions et au sein de la même région entre les villes.
Et les solutions?
La refonte de l'éducation s'échelonnera sur cinq ans de 2016 à 2020 et elle exige à la fois des moyens financiers et une vision stratégique.
Pour l'aspect financier, le "livre blanc" suggère le recours à des sociétés privées, des organisations de la société pour épauler l'Etat, en manque de ressources.
Quant à la vision stratégique, le "livre blanc" mise sur le développement des capacités personnelles en renforçant les formations professionnelles, plus demandées par le marché de l'emploi que les diplômes et les cursus classiques.
L'objectif est de forger des élèves mieux formés, "ancrés dans leur culture arabo-musulmane et ouverts au monde extérieur et à la modernité dans le cadre d'une école républicaine conformément à l'article 39 de la Constitution.
Le projet d'apprentissage du Coran en été est-il en adéquation avec ce but? Certains en doutent, critiquant un ministre de l'Education nationale prêt à sacrifier l'école républicaine sur l'autel des calculs politiciens.
Côté syndicat, Lasaad Yaacoubi, secrétaire général du Syndicat général de l’enseignement secondaire, se considère comme étant "non concerné" par le "livre blanc" qui est "le projet de Nidaa Tounes pour la réforme éducative", a-t-il affirmé.
Et d'ajouter que le corps enseignent n'a pas été suffisamment concerté en la matière.
À peine esquissées, les réformes portées par le "livre blanc" sont sujets à polémique, ballotées entre des calculs politiques d'un côté et syndicalistes de l'autre côté.
Publié le 29 mai, le "livre blanc" est le fruit du dialogue national pour la réforme de l'éducation, entrepris depuis le 23 avril 2015, et qui réunit syndicats, ministères et des organisations de la société civile ( UGTT, Institut arabe des droits de l'Homme, LTDH...).
Une éducation nationale usée et usante
Disparité régionale, le principe de gratuité ébranlé, des formateurs mal formés. Pour les élèves, réussir son parcours éducatif relève plus de la chance que des conditions favorables et encourageantes.
Pour la disparité régionale, pour ne citer que quelques exemples, ils sont 45.6% seulement des élèves inscrits en première année à l'école à avoir suivi une éducation préscolaire, ils sont 44% dans la région de Kasserine contre 97% dans la circonscription de Tunis 2.
Quant à l'encombrement des classes, la région du Kef arrive en tête des régions (1.3%) où les classes contiennent plus de 50 élèves.
Le principe de la gratuité de l'enseignement public, instauré depuis l'indépendance, est vidé de son sens, comme le note le "livre blanc" avec des parents qui dépensent de plus en plus pour l'éducation de leurs enfants à travers des dépenses supplémentaires comme l'achat de parascolaires ou encore le phénomène des cours particuliers.
L'Etat ne cesse aussi d'augmenter les dépenses consacrées à l'éducation: Pour le niveau primaire, l'Etat dépense actuellement 1300 dinars par élève contre 280 dinars en 1995. Pour le secondaire, les dépenses s'élèvent à 2400 dinars en 2015 contre 475 dinars en 1995 par élève.
Cette hausse de dépenses n'est pas suivie par de meilleures réussites scolaires, au contraire. Le "livre blanc "signale une baisse générale du niveau scolaire des élèves avec l'arrêt de cursus (4% des chômeurs quittent les bancs des lycées lors du secondaire), d'autres s'orientent vers des filières qui ne leur correspondent pas, beaucoup peinent à apprendre les langues étrangères et même la langue arabe est non maitrisée par la majorité des élèves.
Le "livre blanc" s'alarme du fait que le rapport des élèves à l'apprentissage est uniquement utilitaire et s'évapore juste après le passage des examens.
Un nivellement général qualitatif qui se traduit lors de l'année de baccalauréat: plus de 70% des élèves en filière littéraire ne décrochent pas 10/20 comme moyenne générale. 65.5% d'entre eux n'obtiennent pas 10/20 en philosophie (matière principale) et 72.6% ne décrochent pas la moyenne en langue française.
Pour les filières scientifiques, ils sont 37% des élèves en filière des mathématiques à ne pas obtenir la moyenne en maths.
Si le niveau des élèves est désenchantant, celui des enseignements ne l'est pas moins, relève le rapport. En cause, la suppression des établissements jadis spécialisées dans la préparation et la formation du corps enseignent au profit d'un recrutement dicté par les réclamations d'embauche avec notamment l'amnistie générale qui a permis le recrutement de beaucoup d'enseignants, dépourvus d'outils pédagogiques car ils ont perdu le savoir faire durant les années de chômage. Ils sont en décalage par conséquent à l'évolution du secteur, souligne le "livre blanc".
S'ajoute à cela, le recours à des remplaçants pour combler les absences des enseignants qui désertent certaines régions ou qui bénéficient d'un long congé. Des remplaçants, pas toujours qualifiés pour les exigences de l'enseignement.
Le rapport souligne également la recrudescence de certains phénomènes comme la violence, l'extrémisme religieux , l'addiction et les fraudes lors du passage des examens. Le manque d'infrastructure et l'état de délabrement sont également relevés comme un problème majeur dont la gravité diffère selon les régions et au sein de la même région entre les villes.
Et les solutions?
La refonte de l'éducation s'échelonnera sur cinq ans de 2016 à 2020 et elle exige à la fois des moyens financiers et une vision stratégique.
Pour l'aspect financier, le "livre blanc" suggère le recours à des sociétés privées, des organisations de la société pour épauler l'Etat, en manque de ressources.
Quant à la vision stratégique, le "livre blanc" mise sur le développement des capacités personnelles en renforçant les formations professionnelles, plus demandées par le marché de l'emploi que les diplômes et les cursus classiques.
L'objectif est de forger des élèves mieux formés, "ancrés dans leur culture arabo-musulmane et ouverts au monde extérieur et à la modernité dans le cadre d'une école républicaine conformément à l'article 39 de la Constitution.
Le projet d'apprentissage du Coran en été est-il en adéquation avec ce but? Certains en doutent, critiquant un ministre de l'Education nationale prêt à sacrifier l'école républicaine sur l'autel des calculs politiciens.
Côté syndicat, Lasaad Yaacoubi, secrétaire général du Syndicat général de l’enseignement secondaire, se considère comme étant "non concerné" par le "livre blanc" qui est "le projet de Nidaa Tounes pour la réforme éducative", a-t-il affirmé.
Et d'ajouter que le corps enseignent n'a pas été suffisamment concerté en la matière.
À peine esquissées, les réformes portées par le "livre blanc" sont sujets à polémique, ballotées entre des calculs politiques d'un côté et syndicalistes de l'autre côté.
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