POLITIQUE - Si les élections présidentielles françaises trustent les médias ces derniers jours, une autre échéance -et non des moindres- suivra. Il s'agit des élections législatives qui auront lieu en juin 2017.
C'est dans ce cadre qu'Erwan Davoux, candidat Les Républicains à la 9ème circonscription des Français de l'étranger, qui regroupe 16 pays d'Afrique (dont la Tunisie, l'Algérie et le Maroc) a répondu aux questions du HuffPost Tunisie.
Originaire de Tunisie, cet enfant de Khereddine, dans la banlieue nord de Tunis a aussi été le conseiller pour l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient de Michèle Alliot-Marie au Quai d'Orsay lorsque la révolution commença à couver.
Il revient pour le HuffPost Tunisie sur cet épisode marquant des relations politiques franco-tunisiennes mais surtout sur ce qu'il considère être les priorités pour les Français de l'étranger.
HuffPost Tunisie: Vous êtes tunisien de naissance, quels liens entretenez-vous avec la Tunisie?
Erwan Davoux: Je suis né à Tunis, j'ai grandi à Kheredine et à Carthage et j'ai effectué ma scolarité au Lycée français de la Marsa (Cailloux). Je suis de la 3ème génération en Tunisie (ma grand- mère paternelle est née à Bab Souika en 1897). J'ai naturellement appris la langue arabe jeune. Et c'est un concours de circonstance qui fait que je ne dispose pas de la double-nationalité. Mon deuxième prénom à l’état civil est d’ailleurs Borhan. C'est peut-être la raison pour laquelle je me suis dressé contre le lamentable projet de déchéance de nationalité voulu par François Hollande qui visait les seuls binationaux et introduisait une discrimination en droit entre Français!
Les binationaux ont vocation à jouer un rôle de passerelle entre leurs deux pays, à faire vivre la relation bilatérale au quotidien. J'ai forgé ma conscience politique en Tunisie et le président Bourguiba a été, avec le général de Gaulle et Jacques Chirac, le grand Homme qui a suscité ma passion pour la chose publique. J'ai naturellement une immense affection pour la Tunisie et, au-delà de ma famille, j'y compte de nombreux amis. Ma famille y réside, j'y reviens naturellement très régulièrement et pas en touriste….
Vous avez été conseiller pour l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient de Michèle Alliot-Marie au Quai d'Orsay en 2011, lorsque la révolution tunisienne a éclaté. Son discours proposant "le savoir-faire de la police française" comme instrument de répression à Ben Ali est toujours dans les mémoires. Est-ce vous qui l'aviez conseillée? Auquel cas, si vous pouvez revenir sur ce moment-là: comment vous avez vécu ce discours– vous qui êtes Tunisien de naissance– de l'intérieur?
Je vous remercie pour cette question qui me permet de commencer à dévoiler le dessous des cartes de cette période si particulière. Ce qui se passait pour moi, en Tunisie en décembre 2010, était une excellente nouvelle! Bourguibiste quasiment de naissance, Ben Ali aura toujours été pour moi l’ "usurpateur".
Dès notre premier entretien, le 18 décembre, j’ai remis une note à Michèle Alliot-Marie, dont le titre était "pourquoi le statu quo est intenable dans le monde arabe". Cela concernait la Tunisie mais aussi, plus globalement, la situation dans la région.
Malheureusement, mon analyse – en véritable rupture avec la doxa qui prévalait jusqu’alors partout à Paris – était elle-aussi un peu "révolutionnaire" et s’avérera à l’époque inaudible. Seule la stabilité importait et devait être préservée… Quelques jours avant la chute du dictateur, j’ai alerté ma hiérarchie sur le durcissement de la position américaine vis-vis du régime et fait part de mon sentiment et de mon analyse à savoir que Ben Ali avait définitivement perdu la main et que nous assistions au début de la fin.
La décision malheureuse de "proposer le savoir français en matière de maintien de l'ordre" a été prise par le Ministre lui-même. Néanmoins, il faut être honnête et ne pas réécrire l’histoire, cela partait d’une bonne intention: éviter que des policiers, peu préparés à ce type de situation et se sentant menacés ne tirent sur la foule. Dans l'esprit de Michèle Alliot-Marie, il s'agissait d'éviter une hécatombe lors des manifestations, d’éviter que des manifestants ne mettent leur vie en danger en défendant leurs idées et leurs convictions. C’est un réflexe naturel d’une personnalité politique qui a été longtemps ministre de la Défense puis ministre de l’Intérieur. Mais, dans le contexte d’alors, c'était une faute politique. Lorsqu'un peuple se soulève, lorsque la Liberté est en marche, le maintien de l'ordre ne peut être la réponse…..
La réaction du Parti Socialiste (P.S) laissant penser que Michèle Alliot-Marie souhaitait l’écrasement des manifestants a été indigne. Ce PS qui s'est permis, comme à son habitude, de donner des leçons de morale et qui a été aveugle du début à la fin dans cette affaire: il abritait le RCD au sein de l'Internationale socialiste, même après la chute du dictateur. Probablement les socialistes ont-ils communiqué plus habilement?
En tout état de cause, mon analyse sur la situation en Tunisie a dû être appréciée et reconnue a posteriori puisque j'ai été promu, quelques jours plus tard, à la cellule diplomatique de l'Élysée comme chargé de mission pour le monde arabe. À cette fonction, j'ai fait tout ce qui était en mon pouvoir pour que la France contribue efficacement au succès de la transition démocratique de mon pays natal. J'ai notamment été de ceux qui ont plaidé fortement pour que la Tunisie soit invitée au G8 de Deauville, ce qui n'était pas le schéma initial…
Vous êtes aujourd'hui candidat "Les Républicains" pour la 9ème circonscription des Français établis hors de France, pourquoi ce choix et pas celui d'être candidat en France métropolitaine?
Je suis convaincu que le Maghreb et l’Afrique de l’Ouest, en tant qu’épicentres démographiques, économiques et francophones de demain, sont des régions majeures pour l’avenir de la France. Nous devons lancer des ponts et surtout renouer avec une grande politique arabe. Il en va de l’intérêt de nos concitoyens dans la région, de l’avenir de notre pays et de sa place dans le concert des Nations! Faire de l’ingérence comme le fit François Hollande en soutenant ouvertement Moncef Marzouki lors de l’élection présidentielle en Tunisie ou communiquer de manière intempestive, ce n’est pas cela que j’attends de mon pays mais une grande vision!
Je considère aussi que la France ne peut demeurer une grande puissance si elle n'est pas ouverte sur le monde et si elle ne porte pas une politique étrangère ambitieuse, indépendante et à vocation universelle. Très jeune, j'ai été sensible à la place de la France dans le monde. Le fait d'être "de Tunisie" m'a donné une approche particulière: la France est pour moi un pays qui a une Histoire singulière, qui porte des valeurs, des idées. Nous avons "Français de l'étranger", une approche singulière, un attachement viscéral à notre pays. Etre candidat à l'étranger me semble donc totalement naturel....
Mon engagement politique s'est fait de manière précoce, à l'âge de 16 ans, derrière Jacques Chirac. Je crois à la ligne politique portée qu’il a incarnée. Ne pas diviser les Français mais construire un projet politique qui rassemble. La "France est riche de sa diversité" déclarait Jacques Chirac dans son dernier message aux Français. Je veillerai à un être un pont entre la rive nord et la rive sud de la Méditerranée.
Vous avez été de la campagne d'Alain Juppé. Votre choix d'être candidat à cette circonscription aurait-il été différent s'il avait remporté la primaire?
Mon choix de me porter candidat dans cette circonscription est très ancien. Il n'est pas tributaire des contingences politiques. C'est l'affection que je porte à cette zone du monde où se trouvent toutes mes racines qui explique mon engagement total. J'ai pris tous les risques pour la représenter à l'Assemblée: j'ai démissionné de la fonction publique car cela me semblait indispensable pour prouver la sincérité de mon engagement. Ce n'est clairement pas la circonscription la plus facile pour ma famille politique mais un peu de panache ne fait jamais de mal!
Quelles seront vos priorités pour les Français établis dans cette circonscription?
La question de l’enseignement français à l’étranger est centrale!
J’ai fait toute ma scolarité dans lycée Français à l’étranger, j’ai été membre fondateur de l’association des Anciens élèves des Lycées Français du Monde (ALFM). Ces questions me tiennent à cœur. François Hollande a supprimé la gratuité pour les classes de lycée et, dans le même temps, l’Etat s’est désengagé. La conséquence logique est que la part supportée par les familles dans les frais de scolarité est de plus en plus importante (environ 70% aujourd’hui)! Scolariser ses enfants à l’étranger lorsque l’on est français n’est pas un privilège mais un droit. Pour parvenir à une baisse des frais de scolarité, je crois indispensable de réformer profondément le fonctionnement de l’Agence pour l’Enseignement Français à l’Etranger (AEFE). Les familles, les associations de parents d’élèves doivent être davantage associées. Le système des bourses doit être revu: bénéficier d’une bourse lorsque l’on remplit les critères est un droit, cela ne peut être tributaire des moyens disponibles ou pas. Il faut par ailleurs veiller aux effets de seuil pervers qui ont pour effet d’évincer totalement certaines familles alors qu’elles ne bénéficient pas de l’aide d’entreprise aux expatriés.
Nous ne devons pas "perdre" les élèves étrangers méritants et talentueux qui ont effectué leur scolarité dans un lycée français et qui voient se hérisser des barrières administratives lorsqu’ils veulent poursuivre leurs études supérieures en France. Je souhaite faire exactement le contraire de ce que prévoyait la "circulaire Guéant" qui a donné un signal extrêmement négatif! Ceux qui ont du talent et des compétences particulières sont bienvenus en France.
L’autre priorité est de mettre fin au matraquage fiscale qu’ont subi les Français de l’étranger durant ce quinquennat en supprimant l’assujettissement à la Contribution Sociale Généralisée CSG et la contribution pour la réduction de la dette sociale CRDS. Autre mesure importante: définir la résidence en France comme une résidence principale et non comme une résidence secondaire taxée comme telle (lors de la revente, pour les impôts locaux, pour l’imposition sur les loyers…)
Tout en siégeant à Paris, je veillerai à me rendre très régulièrement dans chacun des pays de la circonscription avec toujours une prédilection particulière pour mon pays natal!
C'est dans ce cadre qu'Erwan Davoux, candidat Les Républicains à la 9ème circonscription des Français de l'étranger, qui regroupe 16 pays d'Afrique (dont la Tunisie, l'Algérie et le Maroc) a répondu aux questions du HuffPost Tunisie.
Originaire de Tunisie, cet enfant de Khereddine, dans la banlieue nord de Tunis a aussi été le conseiller pour l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient de Michèle Alliot-Marie au Quai d'Orsay lorsque la révolution commença à couver.
Il revient pour le HuffPost Tunisie sur cet épisode marquant des relations politiques franco-tunisiennes mais surtout sur ce qu'il considère être les priorités pour les Français de l'étranger.
HuffPost Tunisie: Vous êtes tunisien de naissance, quels liens entretenez-vous avec la Tunisie?
Erwan Davoux: Je suis né à Tunis, j'ai grandi à Kheredine et à Carthage et j'ai effectué ma scolarité au Lycée français de la Marsa (Cailloux). Je suis de la 3ème génération en Tunisie (ma grand- mère paternelle est née à Bab Souika en 1897). J'ai naturellement appris la langue arabe jeune. Et c'est un concours de circonstance qui fait que je ne dispose pas de la double-nationalité. Mon deuxième prénom à l’état civil est d’ailleurs Borhan. C'est peut-être la raison pour laquelle je me suis dressé contre le lamentable projet de déchéance de nationalité voulu par François Hollande qui visait les seuls binationaux et introduisait une discrimination en droit entre Français!
Les binationaux ont vocation à jouer un rôle de passerelle entre leurs deux pays, à faire vivre la relation bilatérale au quotidien. J'ai forgé ma conscience politique en Tunisie et le président Bourguiba a été, avec le général de Gaulle et Jacques Chirac, le grand Homme qui a suscité ma passion pour la chose publique. J'ai naturellement une immense affection pour la Tunisie et, au-delà de ma famille, j'y compte de nombreux amis. Ma famille y réside, j'y reviens naturellement très régulièrement et pas en touriste….
Vous avez été conseiller pour l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient de Michèle Alliot-Marie au Quai d'Orsay en 2011, lorsque la révolution tunisienne a éclaté. Son discours proposant "le savoir-faire de la police française" comme instrument de répression à Ben Ali est toujours dans les mémoires. Est-ce vous qui l'aviez conseillée? Auquel cas, si vous pouvez revenir sur ce moment-là: comment vous avez vécu ce discours– vous qui êtes Tunisien de naissance– de l'intérieur?
Je vous remercie pour cette question qui me permet de commencer à dévoiler le dessous des cartes de cette période si particulière. Ce qui se passait pour moi, en Tunisie en décembre 2010, était une excellente nouvelle! Bourguibiste quasiment de naissance, Ben Ali aura toujours été pour moi l’ "usurpateur".
Dès notre premier entretien, le 18 décembre, j’ai remis une note à Michèle Alliot-Marie, dont le titre était "pourquoi le statu quo est intenable dans le monde arabe". Cela concernait la Tunisie mais aussi, plus globalement, la situation dans la région.
La décision malheureuse de "proposer le savoir-français en matière de maintien de l'ordre" a été prise par le Ministre lui-même. Néanmoins, il faut être honnête et ne pas réécrire l’histoire, cela partait d’une bonne intention...
Malheureusement, mon analyse – en véritable rupture avec la doxa qui prévalait jusqu’alors partout à Paris – était elle-aussi un peu "révolutionnaire" et s’avérera à l’époque inaudible. Seule la stabilité importait et devait être préservée… Quelques jours avant la chute du dictateur, j’ai alerté ma hiérarchie sur le durcissement de la position américaine vis-vis du régime et fait part de mon sentiment et de mon analyse à savoir que Ben Ali avait définitivement perdu la main et que nous assistions au début de la fin.
La décision malheureuse de "proposer le savoir français en matière de maintien de l'ordre" a été prise par le Ministre lui-même. Néanmoins, il faut être honnête et ne pas réécrire l’histoire, cela partait d’une bonne intention: éviter que des policiers, peu préparés à ce type de situation et se sentant menacés ne tirent sur la foule. Dans l'esprit de Michèle Alliot-Marie, il s'agissait d'éviter une hécatombe lors des manifestations, d’éviter que des manifestants ne mettent leur vie en danger en défendant leurs idées et leurs convictions. C’est un réflexe naturel d’une personnalité politique qui a été longtemps ministre de la Défense puis ministre de l’Intérieur. Mais, dans le contexte d’alors, c'était une faute politique. Lorsqu'un peuple se soulève, lorsque la Liberté est en marche, le maintien de l'ordre ne peut être la réponse…..
La réaction du Parti Socialiste (P.S) laissant penser que Michèle Alliot-Marie souhaitait l’écrasement des manifestants a été indigne. Ce PS qui s'est permis, comme à son habitude, de donner des leçons de morale et qui a été aveugle du début à la fin dans cette affaire: il abritait le RCD au sein de l'Internationale socialiste, même après la chute du dictateur. Probablement les socialistes ont-ils communiqué plus habilement?
Dans le contexte d’alors, c'était une faute politique. Lorsqu'un peuple se soulève, lorsque la Liberté est en marche, le maintien de l'ordre ne peut être la réponse…..
En tout état de cause, mon analyse sur la situation en Tunisie a dû être appréciée et reconnue a posteriori puisque j'ai été promu, quelques jours plus tard, à la cellule diplomatique de l'Élysée comme chargé de mission pour le monde arabe. À cette fonction, j'ai fait tout ce qui était en mon pouvoir pour que la France contribue efficacement au succès de la transition démocratique de mon pays natal. J'ai notamment été de ceux qui ont plaidé fortement pour que la Tunisie soit invitée au G8 de Deauville, ce qui n'était pas le schéma initial…
Vous êtes aujourd'hui candidat "Les Républicains" pour la 9ème circonscription des Français établis hors de France, pourquoi ce choix et pas celui d'être candidat en France métropolitaine?
Je suis convaincu que le Maghreb et l’Afrique de l’Ouest, en tant qu’épicentres démographiques, économiques et francophones de demain, sont des régions majeures pour l’avenir de la France. Nous devons lancer des ponts et surtout renouer avec une grande politique arabe. Il en va de l’intérêt de nos concitoyens dans la région, de l’avenir de notre pays et de sa place dans le concert des Nations! Faire de l’ingérence comme le fit François Hollande en soutenant ouvertement Moncef Marzouki lors de l’élection présidentielle en Tunisie ou communiquer de manière intempestive, ce n’est pas cela que j’attends de mon pays mais une grande vision!
Je considère aussi que la France ne peut demeurer une grande puissance si elle n'est pas ouverte sur le monde et si elle ne porte pas une politique étrangère ambitieuse, indépendante et à vocation universelle. Très jeune, j'ai été sensible à la place de la France dans le monde. Le fait d'être "de Tunisie" m'a donné une approche particulière: la France est pour moi un pays qui a une Histoire singulière, qui porte des valeurs, des idées. Nous avons "Français de l'étranger", une approche singulière, un attachement viscéral à notre pays. Etre candidat à l'étranger me semble donc totalement naturel....
Mon engagement politique s'est fait de manière précoce, à l'âge de 16 ans, derrière Jacques Chirac. Je crois à la ligne politique portée qu’il a incarnée. Ne pas diviser les Français mais construire un projet politique qui rassemble. La "France est riche de sa diversité" déclarait Jacques Chirac dans son dernier message aux Français. Je veillerai à un être un pont entre la rive nord et la rive sud de la Méditerranée.
Vous avez été de la campagne d'Alain Juppé. Votre choix d'être candidat à cette circonscription aurait-il été différent s'il avait remporté la primaire?
Mon choix de me porter candidat dans cette circonscription est très ancien. Il n'est pas tributaire des contingences politiques. C'est l'affection que je porte à cette zone du monde où se trouvent toutes mes racines qui explique mon engagement total. J'ai pris tous les risques pour la représenter à l'Assemblée: j'ai démissionné de la fonction publique car cela me semblait indispensable pour prouver la sincérité de mon engagement. Ce n'est clairement pas la circonscription la plus facile pour ma famille politique mais un peu de panache ne fait jamais de mal!
Quelles seront vos priorités pour les Français établis dans cette circonscription?
La question de l’enseignement français à l’étranger est centrale!
J’ai fait toute ma scolarité dans lycée Français à l’étranger, j’ai été membre fondateur de l’association des Anciens élèves des Lycées Français du Monde (ALFM). Ces questions me tiennent à cœur. François Hollande a supprimé la gratuité pour les classes de lycée et, dans le même temps, l’Etat s’est désengagé. La conséquence logique est que la part supportée par les familles dans les frais de scolarité est de plus en plus importante (environ 70% aujourd’hui)! Scolariser ses enfants à l’étranger lorsque l’on est français n’est pas un privilège mais un droit. Pour parvenir à une baisse des frais de scolarité, je crois indispensable de réformer profondément le fonctionnement de l’Agence pour l’Enseignement Français à l’Etranger (AEFE). Les familles, les associations de parents d’élèves doivent être davantage associées. Le système des bourses doit être revu: bénéficier d’une bourse lorsque l’on remplit les critères est un droit, cela ne peut être tributaire des moyens disponibles ou pas. Il faut par ailleurs veiller aux effets de seuil pervers qui ont pour effet d’évincer totalement certaines familles alors qu’elles ne bénéficient pas de l’aide d’entreprise aux expatriés.
J'ai forgé ma conscience politique en Tunisie et le président Bourguiba a été, avec le général de Gaulle et Jacques Chirac, le grand Homme qui a suscité ma passion pour la chose publique.
Nous ne devons pas "perdre" les élèves étrangers méritants et talentueux qui ont effectué leur scolarité dans un lycée français et qui voient se hérisser des barrières administratives lorsqu’ils veulent poursuivre leurs études supérieures en France. Je souhaite faire exactement le contraire de ce que prévoyait la "circulaire Guéant" qui a donné un signal extrêmement négatif! Ceux qui ont du talent et des compétences particulières sont bienvenus en France.
L’autre priorité est de mettre fin au matraquage fiscale qu’ont subi les Français de l’étranger durant ce quinquennat en supprimant l’assujettissement à la Contribution Sociale Généralisée CSG et la contribution pour la réduction de la dette sociale CRDS. Autre mesure importante: définir la résidence en France comme une résidence principale et non comme une résidence secondaire taxée comme telle (lors de la revente, pour les impôts locaux, pour l’imposition sur les loyers…)
Tout en siégeant à Paris, je veillerai à me rendre très régulièrement dans chacun des pays de la circonscription avec toujours une prédilection particulière pour mon pays natal!
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