En Tunisie depuis le 10 septembre 2016, Olivier Poivre d'Arvor, n'est plus à présenter. L'ambassadeur de France en Tunisie, homme de culture, journaliste et humaniste comme il aime se présenter, a cassé les codes de la communication diplomatique, au profit d'une politique de proximité. C'est dans son bureau qu'il reçoit le HuffPost Tunisie (après une visite rendue le matin même à ses locaux) et explique sa démarche, ses projets pour la Tunisie et sa vision pour les Tunisiens, ses "contemporains" qu'il se plait à rencontrer. Interview.
HuffPost Tunisie: Vous pratiquez une diplomatie que l'on pourrait qualifier d'inclusive. Certains vous disent ambassadeur de Tunisie auprès de vos compatriotes français, d'autres trouvent que vous en faîtes trop. Pourquoi ce choix?
Olivier Poivre d'Arvor: Je suis bien ambassadeur de France en Tunisie et je crois fondamentalement que, quand on a une relation avec la France telle que la relation qui existe entre nos deux pays, une relation construite dans l'Histoire (un protectorat, l'indépendance...) et, à travers cette Histoire, deux sociétés qui se croisent, des rencontres... 750 000 Tunisiens qui sont en France et des écoles françaises qui existent ici... Quand on a une relation linguistique, éducative, culturelle, politique considérables... On ne peut pas considérer que ce sont deux pays étrangers qui se parlent.
D'autant plus qu'il faut rajouter un sujet supplémentaire, c'est que la Tunisie, c'est formidable et magnifique, mais elle représente aussi un partenaire de choix: quand on investit dans la Tunisie, on investit dans la région, on investit dans un modèle démocratique et une relation à l'Islam aussi; ce qui nous concerne car nous savons , aujourd'hui, que la 2ème communauté représentée en France, c'est l'Islam.
Pour toutes ces bonnes raisons, on ne peut pas pratiquer une diplomatie de distance, d'analyse et d'observation, mais une diplomatie qui est forcément une diplomatie de territoire qui implique des collectivités territoriales et qui implique que l'ambassadeur de France aille au contact des citoyens tunisiens et franco-tunisiens et comprenne le pays de plus près, non pas en lisant les journaux! Même s'ils sont bons les journaux. Ils produisent des analyses brillantes sur la démocratie. Et puis, par ailleurs, c'est un élément personnel aussi: je suis ce qu'on appelle un homme de culture, ce qui me passionne c'est les histoires, c'est les gens et pour les comprendre, il ne faut pas fréquenter les ministres ou les administrations, mais il faut rencontrer toutes les couches de la société, les plus populaires comme l'élite, de la même manière.
Plus de diplomatie culturelle et moins de celle politique, au final. Est-ce la diplomatie française qui change de méthodes ou plutôt les objectifs qui s'orientent ailleurs?
Pas du tout, je suis philosophe de formation. J'ai travaillé sur la philosophie politique et qui mieux que les philosophes pour parler de la politique. On parle bien de politique au vrai sens du terme, pas la politique politicienne parce que la France n'a pas à se mêler des choix de la Tunisie.
Simplement, aujourd'hui, la diplomatie obéit à des influences, à ce qu'on appelle le soft power et cela implique l'utilisation d'éléments culturels forts, par les moyens de communication forts. Je suis journaliste de formation, j'ai participé à la création de journaux, j'ai dirigé une chaîne du service public (France Culture), et j'ai une grande passion pour les médias sociaux. Ca serait absurde, aujourd'hui, un diplomate qui travaille avec les correspondances diplomatiques, des télégrammes diplomatiques et ignore ce que représente, dans un pays comme celui-ci, Facebook ou Twitter. Non, je suis complètement un homme politique!
On vous reconnaît, désormais, par vos publications sur les réseaux sociaux. Arrivez-vous à garder cette liberté d'aller à la rencontre des gens?
Je n'adore que les gens! Une petite considération philosophique: l'intérêt du séjour sur terre, c'est de rencontrer ses contemporains. Mon sujet ici est de comprendre le Tunisien et sa conception des choses qui est diverse qu'il soit à Gafsa, à Tunis, à Sidi Bouzid ou à Tabarka. Cette présence sur terrain est essentielle et être connu n'est absolument pas l'objet. Pour moi, la reconnaissance passe par d'autres sujets, comme l'écriture, par exemple. Si je suis connu comme écrivain tant mieux mais ce n'est pas le sujet de ma présence ici.
Il n'y a pas de narcissisme! Je veux juste qu'on comprenne que la France ici n'est pas dans un projet cynique mais un projet de vraie alliance avec ce pays. Nous savons tous ce que la Tunisie a été capable de construire avec un si court délai: 6 ans pour installer une démocratie avec des fondamentaux qui paraissent très stables. Si l'économie est vulnérable et fragile ici, la démocratie est présente et s'est développée d'une manière remarquable. On a beaucoup à apprendre sur ce volet démocratique. Je pense que nous pouvons ramener des choses, notamment par rapport à la décentralisation, il y a les élections municipales qui se préparent. Nous pouvons, nous, vous dire comment cela s'est passé dans les années 80, la décentralisation, la présence des études territoriales. Voilà l'échange, que je veux, d'égal à égal. J'insiste là-dessus!
Il se trouve que nous sommes les premiers dans ce domaine- là, mais moi je suis heureux que la Tunisie ait plusieurs partenaires prêts à l'accompagner sur son chemin.
L'homme de lettres que vous êtes porte quel regard sur l'occupation en Algérie et ailleurs et sur la polémique que certaines plaies mal pansées continuent à susciter?
Je n'ai pas de réactions à faire sur les déclarations de candidats à la présidence de la République. Je porte un regard qui n'est pas un regard d'historien. Je crois que ces périodes de l'Histoire doivent être, par les pays qui les ont vécues ou imposées, relues par les historiens. C'est très important que ce soient les historiens qui fassent ce travail ou, dans des situations comme celles que vous vivez, par l'Instance vérité et Dignité.
On ne peut pas comparer la situation algérienne à celle tunisienne, cela va de soi. Depuis que je suis arrivé ici, cette question ne m'apparaît pas comme la question centrale en Tunisie. Même s'il y a des sujets que j'ai traités récemment comme l'ouverture des archives autour de l'assassinat de Farhat Hached. C'est pour moi quelque chose d'important que ses enfants et petits enfants puissent avoir accès à toutes les archives et savoir dans quelles circonstances et par qui leur grand-père a été assassiné. C'est une figure très importante et très centrale dans ce pays. Voilà un acte concret, mais sur le reste, je n'ai pas de considérations particulières.
Qu'est-ce que vous aimeriez voir changer en Tunisie au moyen d'une collaboration française bien ciblée?
Je n'aimerais rien changer. J'aimerais qu'ensemble, on réalise, Tunisiens et Français, qu'on a un espace commun qui est la francophonie, c'est aussi un espace qui est pour la Tunisie très essentiel. Je pense que la Tunisie, même si elle est un petit marché, est idéalement située géographiquement, que son marché intérieur ne suffit pas et il faut qu'elle exporte, qu'elle travaille avec un environnement régional, avec ses proches voisins. La question de la Libye est évidemment essentielle. Il faut que la communauté internationale et la Tunisie, d'ailleurs, qui prend une initiative importante puissent résoudre cette question-là, une question très importante pour l'économie tunisienne.
Cet environnement qui est aussi celui de l'Algérie, autre pays francophone, est aussi celui de l'Afrique francophone. Nous passons de 250 millions de francophones, à près de 700 millions en 2050.
Un atout qu'il ne faut pas perdre parce qu'il permettra de conquérir d'une manière très directe les marchés africains. C'est la stratégie du Maroc, très largement portée par le roi. Tout ce qui peut encourager la Tunisie à se revendiquer comme un pays de langue arabe avec une seconde langue qui est le français et puis d'autres langues comme l'anglais ou l'espagnol est, pour moi, très important.
D'où ce qu'on a construit ensemble avec les Tunisiens: la demande de la Tunisie d'être le premier pays du Maghreb à organiser le sommet de la francophonie qui est un rôle des plus importants.
Je ne suis pas là pour dire qui sera le président de la République en 2019, je ne suis pas là pour dire qui gagnera les élections en 2017, mais je sais que la Tunisie, quel qu'en sera le dirigeant, organisera ce sommet qui permettra à cinquante chefs d'Etats et de gouvernements importants, qui représentent une puissance économique non négligeable et qui représentent une langue (qui sera en 2050 la 3ème langue la plus parlée au monde) de se réunir à Tunis, d'organiser des rencontres économiques. c'est, me semble-t-il, un des champs de développement économique importants pour la Tunisie.
Avez-vous un projet de livre en vue?
Il faut avoir le temps pour ça. Je travaille beaucoup et, heureusement... chaque jour de la semaine. Et puis, il ne faut pas tout écrire, tout le temps. Il faut se retirer un peu, il faut attendre. Ici, je suis nourri, à chaque instant: j'ai beaucoup d'émotions dans ce pays. Je suis très impressionné parce que vous êtes, parce que sont les Tunisiennes et les Tunisiens (la question du genre est importante ici), impressionné par les femmes, les hommes, la jeunesse, impressionné par le mouvement qui a été le vôtre depuis 2011, mais aussi par l'Histoire qui a conduit à tout ça. Je suis très admiratif de ce qui a été construit par l'indépendance.
Ca se transforme en émotions qui m'accompagnent du matin jusqu'au soir et qui, parfois, m'empêchent de dormir et qui font qu'à la clé il y aura quelque chose. On ne m'a pas envoyé ici pour ça! Ca ne serait pas mal perçu mais ce n'est pas l'objet de ma mission. Je fais donc une parenthèse!
HuffPost Tunisie: Vous pratiquez une diplomatie que l'on pourrait qualifier d'inclusive. Certains vous disent ambassadeur de Tunisie auprès de vos compatriotes français, d'autres trouvent que vous en faîtes trop. Pourquoi ce choix?
Olivier Poivre d'Arvor: Je suis bien ambassadeur de France en Tunisie et je crois fondamentalement que, quand on a une relation avec la France telle que la relation qui existe entre nos deux pays, une relation construite dans l'Histoire (un protectorat, l'indépendance...) et, à travers cette Histoire, deux sociétés qui se croisent, des rencontres... 750 000 Tunisiens qui sont en France et des écoles françaises qui existent ici... Quand on a une relation linguistique, éducative, culturelle, politique considérables... On ne peut pas considérer que ce sont deux pays étrangers qui se parlent.
Ces deux pays ont des valeurs, une Histoire et des ressortissants, en commun. Dès lors , il n'y a pas la France et la Tunisie, chacune d'un côté.
D'autant plus qu'il faut rajouter un sujet supplémentaire, c'est que la Tunisie, c'est formidable et magnifique, mais elle représente aussi un partenaire de choix: quand on investit dans la Tunisie, on investit dans la région, on investit dans un modèle démocratique et une relation à l'Islam aussi; ce qui nous concerne car nous savons , aujourd'hui, que la 2ème communauté représentée en France, c'est l'Islam.
Pour toutes ces bonnes raisons, on ne peut pas pratiquer une diplomatie de distance, d'analyse et d'observation, mais une diplomatie qui est forcément une diplomatie de territoire qui implique des collectivités territoriales et qui implique que l'ambassadeur de France aille au contact des citoyens tunisiens et franco-tunisiens et comprenne le pays de plus près, non pas en lisant les journaux! Même s'ils sont bons les journaux. Ils produisent des analyses brillantes sur la démocratie. Et puis, par ailleurs, c'est un élément personnel aussi: je suis ce qu'on appelle un homme de culture, ce qui me passionne c'est les histoires, c'est les gens et pour les comprendre, il ne faut pas fréquenter les ministres ou les administrations, mais il faut rencontrer toutes les couches de la société, les plus populaires comme l'élite, de la même manière.
Plus de diplomatie culturelle et moins de celle politique, au final. Est-ce la diplomatie française qui change de méthodes ou plutôt les objectifs qui s'orientent ailleurs?
Pas du tout, je suis philosophe de formation. J'ai travaillé sur la philosophie politique et qui mieux que les philosophes pour parler de la politique. On parle bien de politique au vrai sens du terme, pas la politique politicienne parce que la France n'a pas à se mêler des choix de la Tunisie.
Je ne suis pas un culturel ni un artiste. Je suis totalement un diplomate.
Simplement, aujourd'hui, la diplomatie obéit à des influences, à ce qu'on appelle le soft power et cela implique l'utilisation d'éléments culturels forts, par les moyens de communication forts. Je suis journaliste de formation, j'ai participé à la création de journaux, j'ai dirigé une chaîne du service public (France Culture), et j'ai une grande passion pour les médias sociaux. Ca serait absurde, aujourd'hui, un diplomate qui travaille avec les correspondances diplomatiques, des télégrammes diplomatiques et ignore ce que représente, dans un pays comme celui-ci, Facebook ou Twitter. Non, je suis complètement un homme politique!
On vous reconnaît, désormais, par vos publications sur les réseaux sociaux. Arrivez-vous à garder cette liberté d'aller à la rencontre des gens?
Je n'adore que les gens! Une petite considération philosophique: l'intérêt du séjour sur terre, c'est de rencontrer ses contemporains. Mon sujet ici est de comprendre le Tunisien et sa conception des choses qui est diverse qu'il soit à Gafsa, à Tunis, à Sidi Bouzid ou à Tabarka. Cette présence sur terrain est essentielle et être connu n'est absolument pas l'objet. Pour moi, la reconnaissance passe par d'autres sujets, comme l'écriture, par exemple. Si je suis connu comme écrivain tant mieux mais ce n'est pas le sujet de ma présence ici.
Il n'y a pas de narcissisme! Je veux juste qu'on comprenne que la France ici n'est pas dans un projet cynique mais un projet de vraie alliance avec ce pays. Nous savons tous ce que la Tunisie a été capable de construire avec un si court délai: 6 ans pour installer une démocratie avec des fondamentaux qui paraissent très stables. Si l'économie est vulnérable et fragile ici, la démocratie est présente et s'est développée d'une manière remarquable. On a beaucoup à apprendre sur ce volet démocratique. Je pense que nous pouvons ramener des choses, notamment par rapport à la décentralisation, il y a les élections municipales qui se préparent. Nous pouvons, nous, vous dire comment cela s'est passé dans les années 80, la décentralisation, la présence des études territoriales. Voilà l'échange, que je veux, d'égal à égal. J'insiste là-dessus!
Je suis vraiment un humaniste et cette relation d'égal à égal que j'essaie de construire, je crois qu'elle permet d'offrir un visage simple, pas hautain, pas dominateur de ce pays qu'est la France, qui est un pays parmi d'autres dans une Union européenne et qui n'entend pas du tout établir une forme d'hégémonie, ni politique, ni culturelle, ni économique.
Il se trouve que nous sommes les premiers dans ce domaine- là, mais moi je suis heureux que la Tunisie ait plusieurs partenaires prêts à l'accompagner sur son chemin.
L'homme de lettres que vous êtes porte quel regard sur l'occupation en Algérie et ailleurs et sur la polémique que certaines plaies mal pansées continuent à susciter?
Je n'ai pas de réactions à faire sur les déclarations de candidats à la présidence de la République. Je porte un regard qui n'est pas un regard d'historien. Je crois que ces périodes de l'Histoire doivent être, par les pays qui les ont vécues ou imposées, relues par les historiens. C'est très important que ce soient les historiens qui fassent ce travail ou, dans des situations comme celles que vous vivez, par l'Instance vérité et Dignité.
Nos historiens pourraient travailler sur cette période de la colonisation. C'est ce travail-là qui m'intéresse pour établir les faits, ce qui a été violent, les exactions... Ce sont les faits qui comptent.
On ne peut pas comparer la situation algérienne à celle tunisienne, cela va de soi. Depuis que je suis arrivé ici, cette question ne m'apparaît pas comme la question centrale en Tunisie. Même s'il y a des sujets que j'ai traités récemment comme l'ouverture des archives autour de l'assassinat de Farhat Hached. C'est pour moi quelque chose d'important que ses enfants et petits enfants puissent avoir accès à toutes les archives et savoir dans quelles circonstances et par qui leur grand-père a été assassiné. C'est une figure très importante et très centrale dans ce pays. Voilà un acte concret, mais sur le reste, je n'ai pas de considérations particulières.
Qu'est-ce que vous aimeriez voir changer en Tunisie au moyen d'une collaboration française bien ciblée?
Je n'aimerais rien changer. J'aimerais qu'ensemble, on réalise, Tunisiens et Français, qu'on a un espace commun qui est la francophonie, c'est aussi un espace qui est pour la Tunisie très essentiel. Je pense que la Tunisie, même si elle est un petit marché, est idéalement située géographiquement, que son marché intérieur ne suffit pas et il faut qu'elle exporte, qu'elle travaille avec un environnement régional, avec ses proches voisins. La question de la Libye est évidemment essentielle. Il faut que la communauté internationale et la Tunisie, d'ailleurs, qui prend une initiative importante puissent résoudre cette question-là, une question très importante pour l'économie tunisienne.
Cet environnement qui est aussi celui de l'Algérie, autre pays francophone, est aussi celui de l'Afrique francophone. Nous passons de 250 millions de francophones, à près de 700 millions en 2050.
La force de la Tunisie aujourd'hui ce sont la capacité de ses ingénieurs, l'éducation du pays mais c'est aussi le bilinguisme et ce bilinguisme relatif parfois et parfois menacé par la qualité de l'enseignement et par cette difficulté, des fois, d'être francophone et arabophone est un atout considérable.
Un atout qu'il ne faut pas perdre parce qu'il permettra de conquérir d'une manière très directe les marchés africains. C'est la stratégie du Maroc, très largement portée par le roi. Tout ce qui peut encourager la Tunisie à se revendiquer comme un pays de langue arabe avec une seconde langue qui est le français et puis d'autres langues comme l'anglais ou l'espagnol est, pour moi, très important.
D'où ce qu'on a construit ensemble avec les Tunisiens: la demande de la Tunisie d'être le premier pays du Maghreb à organiser le sommet de la francophonie qui est un rôle des plus importants.
Je ne suis pas là pour dire qui sera le président de la République en 2019, je ne suis pas là pour dire qui gagnera les élections en 2017, mais je sais que la Tunisie, quel qu'en sera le dirigeant, organisera ce sommet qui permettra à cinquante chefs d'Etats et de gouvernements importants, qui représentent une puissance économique non négligeable et qui représentent une langue (qui sera en 2050 la 3ème langue la plus parlée au monde) de se réunir à Tunis, d'organiser des rencontres économiques. c'est, me semble-t-il, un des champs de développement économique importants pour la Tunisie.
Avez-vous un projet de livre en vue?
Il faut avoir le temps pour ça. Je travaille beaucoup et, heureusement... chaque jour de la semaine. Et puis, il ne faut pas tout écrire, tout le temps. Il faut se retirer un peu, il faut attendre. Ici, je suis nourri, à chaque instant: j'ai beaucoup d'émotions dans ce pays. Je suis très impressionné parce que vous êtes, parce que sont les Tunisiennes et les Tunisiens (la question du genre est importante ici), impressionné par les femmes, les hommes, la jeunesse, impressionné par le mouvement qui a été le vôtre depuis 2011, mais aussi par l'Histoire qui a conduit à tout ça. Je suis très admiratif de ce qui a été construit par l'indépendance.
Parce que je ne suis pas qu'un être froid qui fait des analyses sur l'évolution de la démocratie dans le monde arabe et musulman, je suis traversé par ces doutes, ces inquiétudes, par cette forme de vulnérabilité mais aussi d'espoir, d'insatisfaction, d'exigence.
Ca se transforme en émotions qui m'accompagnent du matin jusqu'au soir et qui, parfois, m'empêchent de dormir et qui font qu'à la clé il y aura quelque chose. On ne m'a pas envoyé ici pour ça! Ca ne serait pas mal perçu mais ce n'est pas l'objet de ma mission. Je fais donc une parenthèse!
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