Pour le dernier épisode de cette saison, l’animateur Elyess Gharbi a été reçu au palais présidentiel de Carthage pour une grande interview avec le chef de l’Etat. Béji Caïd Essebsi a profité de ce passage pour revenir, en détails, sur tous les dossiers brûlants de l’actualité tunisienne.
La Tunisie de l’après révolution
Béji Caïd Essebsi a estimé que l’un des plus importants résultats de la révolution est l’avènement de l’Etat démocratique.
Pour lui, il s’agit d’une première dans l’Histoire du pays.
Répondant, très subtilement à l’ancien président provisoire de la République, Moncef Marzouki – qui a assuré lors de sa dernière apparition médiatique que les élections de 2014 n’étaient pas transparentes –, BCE a assuré que les dernières élections, de 2014, sont "transparentes et honnêtes sauf pour ceux qui subissent une maladie mentale".
Le chef de l’Etat a estimé que la Tunisie vit cependant un petit retard dans sa pratique de la démocratie et ce pour trois raisons: l’affaiblissement de l’Etat de droit qui n’est pas en train de fonctionner correctement. BCE a expliqué que la loi n’est pas appliquée comme il se doit.
Estimant que la liberté d’expression est l’un des plus importants acquis de la révolution, le chef de l’Etat a tout-de-même appelé tous les citoyens, les journalistes et les politiques à ne pas oublier que le pays passe par des circonstances inhabituelles.
L’opposition, éternel talon d’Achille du président:
Pour Caïd Essebsi, il est naturel que toute démocratie contienne une opposition.
Toutefois, il a expliqué que, selon lui, l’opposition continue à travailler comme elle le faisait au temps de Ben Ali.
Dans ce sens, le président a appelé l’opposition à travailler au sein de l’Assemblée des représentants du peuple et non pas dans la rue faisant ainsi allusion aux différentes protestations organisées par les partis de l’opposition notamment au sujet de l’initiative de la réconciliation économique et financière.
Le gouvernement d’Union nationale, une nécessité pressante:
Questionné sur les résultats des différentes rencontres qu’il a eues avec presque toutes les personnalités nationales, BCE a indiqué que sa fonction l’amène à recevoir tout le monde et d’écouter leurs propositions.
Cependant, et s’il est convaincu de la nécessité de former un gouvernement d’Union nationale, Caïd Essebsi dit être peu convaincu par ceux qui avancent des plans de sauvetage "parce que la Tunisie n’est pas à sauver!"
Expliquant que le gouvernement ne communique pas assez sur les problèmes qu’il rencontre et les réalisations qu’il accomplit (il a même dit que le gouvernement n’a pas eu raison quand il n’a pas annoncé le réel état dans lequel il a retrouvé le pays), Béji Caïd Essebsi a précisé qu’un gouvernement d’Union ne saurait réussir sa mission sans que les deux plus importantes organisations du pays, à savoir l’UTICA et l’UGTT, ne s’y joignent.
Une proposition qui semble avoir déjà été refusée par le secrétaire-général de la centrale syndicale, Houcine Abassi.
Quant aux priorités de ce futur gouvernement, et toujours selon le chef de l’Etat, elles se résument en la lutte contre le terrorisme, contre le chômage et contre la corruption.
En évoquant le volet de la corruption, BCE a tenu à préciser que le président de l’Instance nationale de lutte contre la corruption, Chawki Tabib, "exagère un peu lorsqu’il fait l’état des lieux".
Quand aux priorités qui risquent de ne pas avoir l’unanimité, selon le président, résident en l’éducation nationale et la santé publique. D’ailleurs, si changement il y a, Béji Caïd Essebsi a assuré que les réformes des deux secteurs auraient lieu peu importe la composition du nouveau gouvernement.
Questionné sur la personne qui présidera cet éventuel nouveau gouvernement, BCE s’est contenté de dire que cela peut être Habib Essid comme cela peut être une autre personnalité. Et d’ajouter que les actuels partis de la coalition au pouvoir continueront à faire partie de ladite formation niant ainsi sa volonté d’impliquer toutes les parties prenantes de la scène politique.
"En cas d’échec de cette initiative, ça ne serait pas un échec de l’initiative présidentielle mais celui de l’élite politique. Je me tiens à distance égale de tous les partis qu’ils soient de la coalition ou de l’opposition. Le président est volontaire pour parrainer cette initiative et n’a jamais fuit devant ses responsabilités" a affirmé Béji Caid Essbsi.
Selon lui "Il faut que l’on soit tous d’accord sur les priorités en faisant prôner l’union nationale. Tout le monde est contre le terrorisme, la corruption, la concrétisation de la démocratie dans le quotidien du Tunisien, la lutte contre le chômage. L’éducation et la santé sont des maux de notre société, il faut leur donner la priorité. Mais j’ai peur que tout le monde ne soit pas d’accord avec moi."
La lutte contre le terrorisme avance à grands pas:
Sur le volet de la lutte contre le terrorisme, le président de la République a assuré qu’une agence de renseignement a été déjà faite.
Précisant que l’on a aujourd’hui besoin d’une stratégie internationale et pas uniquement nationale, Caïd Essebsi a indiqué que les USA, l’Allemagne, la France et l’Angleterre sont en train d’aider efficacement la Tunisie. Il a assuré que d’ici la fin de l’année, nos frontières avec la Libye seront parfaitement sécurisées.
Même le départ d’Habib Essid de la présidence du gouvernement n’a pas été clairement annoncé par Béji Caïd Essebsi, les propos tenus par ce dernier ce soir viennent confirmer un peu plus les bruits de couloir qui ont circulé pendant tout le mois de mai sur le limogeage d’Essid, dont le HuffPost Tunisie a exposé dans un précèdent article tous les scénarios possibles à un éventuel départ.
La Tunisie de l’après révolution
Béji Caïd Essebsi a estimé que l’un des plus importants résultats de la révolution est l’avènement de l’Etat démocratique.
Pour lui, il s’agit d’une première dans l’Histoire du pays.
Répondant, très subtilement à l’ancien président provisoire de la République, Moncef Marzouki – qui a assuré lors de sa dernière apparition médiatique que les élections de 2014 n’étaient pas transparentes –, BCE a assuré que les dernières élections, de 2014, sont "transparentes et honnêtes sauf pour ceux qui subissent une maladie mentale".
Le chef de l’Etat a estimé que la Tunisie vit cependant un petit retard dans sa pratique de la démocratie et ce pour trois raisons: l’affaiblissement de l’Etat de droit qui n’est pas en train de fonctionner correctement. BCE a expliqué que la loi n’est pas appliquée comme il se doit.
Estimant que la liberté d’expression est l’un des plus importants acquis de la révolution, le chef de l’Etat a tout-de-même appelé tous les citoyens, les journalistes et les politiques à ne pas oublier que le pays passe par des circonstances inhabituelles.
L’opposition, éternel talon d’Achille du président:
Pour Caïd Essebsi, il est naturel que toute démocratie contienne une opposition.
Toutefois, il a expliqué que, selon lui, l’opposition continue à travailler comme elle le faisait au temps de Ben Ali.
Dans ce sens, le président a appelé l’opposition à travailler au sein de l’Assemblée des représentants du peuple et non pas dans la rue faisant ainsi allusion aux différentes protestations organisées par les partis de l’opposition notamment au sujet de l’initiative de la réconciliation économique et financière.
"Aujourd’hui, l’opposition est confrontée non pas à un système autoritaire mais à un pouvoir démocratie. Elle doit agir en conséquence de cela." a t-il affirmé
Le gouvernement d’Union nationale, une nécessité pressante:
Questionné sur les résultats des différentes rencontres qu’il a eues avec presque toutes les personnalités nationales, BCE a indiqué que sa fonction l’amène à recevoir tout le monde et d’écouter leurs propositions.
Cependant, et s’il est convaincu de la nécessité de former un gouvernement d’Union nationale, Caïd Essebsi dit être peu convaincu par ceux qui avancent des plans de sauvetage "parce que la Tunisie n’est pas à sauver!"
Expliquant que le gouvernement ne communique pas assez sur les problèmes qu’il rencontre et les réalisations qu’il accomplit (il a même dit que le gouvernement n’a pas eu raison quand il n’a pas annoncé le réel état dans lequel il a retrouvé le pays), Béji Caïd Essebsi a précisé qu’un gouvernement d’Union ne saurait réussir sa mission sans que les deux plus importantes organisations du pays, à savoir l’UTICA et l’UGTT, ne s’y joignent.
Une proposition qui semble avoir déjà été refusée par le secrétaire-général de la centrale syndicale, Houcine Abassi.
Quant aux priorités de ce futur gouvernement, et toujours selon le chef de l’Etat, elles se résument en la lutte contre le terrorisme, contre le chômage et contre la corruption.
En évoquant le volet de la corruption, BCE a tenu à préciser que le président de l’Instance nationale de lutte contre la corruption, Chawki Tabib, "exagère un peu lorsqu’il fait l’état des lieux".
Quand aux priorités qui risquent de ne pas avoir l’unanimité, selon le président, résident en l’éducation nationale et la santé publique. D’ailleurs, si changement il y a, Béji Caïd Essebsi a assuré que les réformes des deux secteurs auraient lieu peu importe la composition du nouveau gouvernement.
Questionné sur la personne qui présidera cet éventuel nouveau gouvernement, BCE s’est contenté de dire que cela peut être Habib Essid comme cela peut être une autre personnalité. Et d’ajouter que les actuels partis de la coalition au pouvoir continueront à faire partie de ladite formation niant ainsi sa volonté d’impliquer toutes les parties prenantes de la scène politique.
"En cas d’échec de cette initiative, ça ne serait pas un échec de l’initiative présidentielle mais celui de l’élite politique. Je me tiens à distance égale de tous les partis qu’ils soient de la coalition ou de l’opposition. Le président est volontaire pour parrainer cette initiative et n’a jamais fuit devant ses responsabilités" a affirmé Béji Caid Essbsi.
Selon lui "Il faut que l’on soit tous d’accord sur les priorités en faisant prôner l’union nationale. Tout le monde est contre le terrorisme, la corruption, la concrétisation de la démocratie dans le quotidien du Tunisien, la lutte contre le chômage. L’éducation et la santé sont des maux de notre société, il faut leur donner la priorité. Mais j’ai peur que tout le monde ne soit pas d’accord avec moi."
La lutte contre le terrorisme avance à grands pas:
Sur le volet de la lutte contre le terrorisme, le président de la République a assuré qu’une agence de renseignement a été déjà faite.
Précisant que l’on a aujourd’hui besoin d’une stratégie internationale et pas uniquement nationale, Caïd Essebsi a indiqué que les USA, l’Allemagne, la France et l’Angleterre sont en train d’aider efficacement la Tunisie. Il a assuré que d’ici la fin de l’année, nos frontières avec la Libye seront parfaitement sécurisées.
Même le départ d’Habib Essid de la présidence du gouvernement n’a pas été clairement annoncé par Béji Caïd Essebsi, les propos tenus par ce dernier ce soir viennent confirmer un peu plus les bruits de couloir qui ont circulé pendant tout le mois de mai sur le limogeage d’Essid, dont le HuffPost Tunisie a exposé dans un précèdent article tous les scénarios possibles à un éventuel départ.
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