Que serait la Tunisie sans ses femmes? Qu'elles soient pionnières, avant-gardistes ou militantes, elles auront oeuvré pour donner à la femme sa place dans la société tunisienne, dans des époques où cela n'était parfois pas évident.
En cette journée internationale des droits des femmes, le HuffPost Tunisie, vous propose de revenir sur certaines figures féminines qui ont marqué l'Histoire contemporaine de la Tunisie:
Bchira Ben Mrad
Née en 1913, Bchira Ben Mrad était une militante féministe tunisienne, fondatrice et présidente de l'Union musulmane des femmes de Tunisie.
Alors que mouvement nationaliste tunisien se met en place face au protectorat, Bchira Ben Mrad regrette l'absence des femmes dans ce mouvement; d'où l'idée de créer un cadre permettant aux femmes de s'inscrire dans ce mouvement.
Tout commence par une kermesse: Alors que des militants du mouvement nationaliste ont organisé -sans succès- une kermesse pour récolter de l'argent au profit d'étudiants nord-africains en France, elle organise avec d'autres militantes -et ce après avoir obtenu l'aval des dirigeants nationalistes- une kermesse à Dar El Fourati. Elles réussissent à réunir 9000 personnes et à récolter une importante somme d'argent.
Forte de cette réussite, elle fonde quelques jours plus tard l'Union musulmane des femmes de Tunisie, la première organisation féminine tunisienne, qui sera dissoute à l'indépendance en 1956.
Radhia Haddad
Né en 1922, Radhia Haddad a commencé son militantisme au sein de l'Union musulmane des femmes de Tunisie fondée par Bchira Ben Mrad, contre le protectorat français. Active au sein de la société civile de l'époque ainsi que dans le monde du théâtre, elle fut l'une des premières députées d'Afrique et monde arabe, représentant la circonscription de Tunis entre 1959 et 1974.
Elle fût également membre fondatrice en 1956, avec des militantes du Néo-Destour, de l'Union nationale des femmes de Tunisie, principale organisation féminine tunisienne en rupture avec l'Union musulmane des femmes de Tunisie. Elle en fût également la présidente pendant 15 ans.
Dans le cadre de l'organisation, elle encourage les femmes à apprendre à lire, à écrire, à poursuivre leurs études et à travailler. Femme de poigne qui a révolutionné la société et les mentalités, Habib Bourguiba lui dit un jour: "Je suis le président des hommes et vous la présidente des femmes"
Tawhida Ben Cheikh
Né en 1909, Tawhida Ben Cheikh a été l'une des élèves du Lycée de jeunes filles de la rue de Pacha. Elle fût également la première femme tunisienne musulmane à obtenir le bac en 1928.
Grâce à l'entremise du Docteur Brumet et de sa femme, elle va poursuivre des études de médecine à la faculté de médecine de Paris, dont elle reviendra diplômée en 1936.
Les services hospitaliers étant sous l'autorité française à l'époque, elle exerça en Tunisie la médecine privée. Après avoir été généraliste, puis pédiatre, elle se tourne vers la gynécologie. Elle contribuera à mettre en place le planning familial dont elle deviendra directrice en 1970.
Elle sera également la directrice de l'hôpital Charles Nicolle ainsi que de l'hôpital Aziza Othmana.
Majida Baklouti Boulila
Née en 1931, elle était une figure du militantisme féminin au sein du mouvement national tunisien contre le protectorat français. Arrêtée par les autorités coloniales pour son implication au niveau du Néo-Destour, elle est placée en détention alors qu'elle est enceinte. Elle meurt d'une hémorragie du post-partum au terme de sa grossesse.
Nabiha Ben Abdallah Ben Miled
Née en 1919, Nabiha Ben Abdallah épouse le docteur Ahmed Ben Miled à l'âge de 15 ans. Apprenant le métier d'infirmière à ses côtés, elle l'aida à soigner des manifestants au patio de Dar Ben Miled à Halfaouine le 09 avril 1938, lorsque les forces coloniales tirèrent sur les manifestants. Ce qu'elle vit ce jour là renforça son engagement politique.
Alors que la Tunisie traversait une période de famine, elle organisa avec son mari une soupe populaire qui dura près de 9 mois.
Membre de l'Union des femmes de Tunisie, elle en devient la présidente en 1952.
Safia Farhat
Née en 1924 à Radès, Safia Farhat est une pionnière en art plastique en Tunisie. Artiste pluridisciplinaire, elle a été peintre, céramiste, dessinatrice parmi tant d'autres talents.
Elle a participé à la réforme de l'enseignement de l'art en Tunisie avant d'être la première directrice tunisienne de l'École des Beaux-Arts de Tunis, où elle fût également enseignante.
Elle fit don à l'État tunisien du centre des arts vivants de Radès qu'elle a créée avec son mari. Celui-ci abrite le musée Safia Farhat inauguré le 09 décembre 2016.
Militante des droits des femmes, elle fût parmi les fondatrices de l'Association tunisienne des femmes démocrates.
Alia Babbou
Plus connue sous le nom de "Essaida Alia", elle a été l'une des premières figures féminines de la télévision tunisienne. Avec elle, ont été bercés des générations de Tunisiens. Dans les années 1960, elle anime l'émission "l'univers des enfants".
Avant cela, elle a produit et animé durant près de 10 années "le paradis des enfants" à la radio nationale, une des rares émissions de l'époque destinée aux jeunes.
Elle fût considérée par des générations entières de parents et d'enfants comme le rendez-vous incontournable des dimanches matins.
Gisèle Halimi
Née à la Goulette, Gisèle Halimi aura été de tous les combats pour le droit des femmes que cela soit en Tunisie ou de l'autre côté de la Méditerranée, en France.
Avocate de formation, elle a milité pour l'indépendance de la Tunisie, puis de l'Algérie où elle fût l'avocate du FLN.
Elle fonde avec Simone De Beauvoir et Jean Rostand, en France un mouvement féministe intitulé "Choisir la cause des femmes", un mouvement pour la dépénalisation de l'avortement. C'est d'ailleurs le procès de Bobigny qu'elle fera médiatiser qui contribuera à la loi Veil sur l'Interruption Volontaire de Grossesse.
En cette journée internationale des droits des femmes, le HuffPost Tunisie, vous propose de revenir sur certaines figures féminines qui ont marqué l'Histoire contemporaine de la Tunisie:
Née en 1913, Bchira Ben Mrad était une militante féministe tunisienne, fondatrice et présidente de l'Union musulmane des femmes de Tunisie.
Alors que mouvement nationaliste tunisien se met en place face au protectorat, Bchira Ben Mrad regrette l'absence des femmes dans ce mouvement; d'où l'idée de créer un cadre permettant aux femmes de s'inscrire dans ce mouvement.
Tout commence par une kermesse: Alors que des militants du mouvement nationaliste ont organisé -sans succès- une kermesse pour récolter de l'argent au profit d'étudiants nord-africains en France, elle organise avec d'autres militantes -et ce après avoir obtenu l'aval des dirigeants nationalistes- une kermesse à Dar El Fourati. Elles réussissent à réunir 9000 personnes et à récolter une importante somme d'argent.
Forte de cette réussite, elle fonde quelques jours plus tard l'Union musulmane des femmes de Tunisie, la première organisation féminine tunisienne, qui sera dissoute à l'indépendance en 1956.
Né en 1922, Radhia Haddad a commencé son militantisme au sein de l'Union musulmane des femmes de Tunisie fondée par Bchira Ben Mrad, contre le protectorat français. Active au sein de la société civile de l'époque ainsi que dans le monde du théâtre, elle fut l'une des premières députées d'Afrique et monde arabe, représentant la circonscription de Tunis entre 1959 et 1974.
Elle fût également membre fondatrice en 1956, avec des militantes du Néo-Destour, de l'Union nationale des femmes de Tunisie, principale organisation féminine tunisienne en rupture avec l'Union musulmane des femmes de Tunisie. Elle en fût également la présidente pendant 15 ans.
Dans le cadre de l'organisation, elle encourage les femmes à apprendre à lire, à écrire, à poursuivre leurs études et à travailler. Femme de poigne qui a révolutionné la société et les mentalités, Habib Bourguiba lui dit un jour: "Je suis le président des hommes et vous la présidente des femmes"
Né en 1909, Tawhida Ben Cheikh a été l'une des élèves du Lycée de jeunes filles de la rue de Pacha. Elle fût également la première femme tunisienne musulmane à obtenir le bac en 1928.
Grâce à l'entremise du Docteur Brumet et de sa femme, elle va poursuivre des études de médecine à la faculté de médecine de Paris, dont elle reviendra diplômée en 1936.
Les services hospitaliers étant sous l'autorité française à l'époque, elle exerça en Tunisie la médecine privée. Après avoir été généraliste, puis pédiatre, elle se tourne vers la gynécologie. Elle contribuera à mettre en place le planning familial dont elle deviendra directrice en 1970.
Elle sera également la directrice de l'hôpital Charles Nicolle ainsi que de l'hôpital Aziza Othmana.
Née en 1931, elle était une figure du militantisme féminin au sein du mouvement national tunisien contre le protectorat français. Arrêtée par les autorités coloniales pour son implication au niveau du Néo-Destour, elle est placée en détention alors qu'elle est enceinte. Elle meurt d'une hémorragie du post-partum au terme de sa grossesse.
Née en 1919, Nabiha Ben Abdallah épouse le docteur Ahmed Ben Miled à l'âge de 15 ans. Apprenant le métier d'infirmière à ses côtés, elle l'aida à soigner des manifestants au patio de Dar Ben Miled à Halfaouine le 09 avril 1938, lorsque les forces coloniales tirèrent sur les manifestants. Ce qu'elle vit ce jour là renforça son engagement politique.
Alors que la Tunisie traversait une période de famine, elle organisa avec son mari une soupe populaire qui dura près de 9 mois.
Membre de l'Union des femmes de Tunisie, elle en devient la présidente en 1952.
Née en 1924 à Radès, Safia Farhat est une pionnière en art plastique en Tunisie. Artiste pluridisciplinaire, elle a été peintre, céramiste, dessinatrice parmi tant d'autres talents.
Elle a participé à la réforme de l'enseignement de l'art en Tunisie avant d'être la première directrice tunisienne de l'École des Beaux-Arts de Tunis, où elle fût également enseignante.
Elle fit don à l'État tunisien du centre des arts vivants de Radès qu'elle a créée avec son mari. Celui-ci abrite le musée Safia Farhat inauguré le 09 décembre 2016.
Militante des droits des femmes, elle fût parmi les fondatrices de l'Association tunisienne des femmes démocrates.
Plus connue sous le nom de "Essaida Alia", elle a été l'une des premières figures féminines de la télévision tunisienne. Avec elle, ont été bercés des générations de Tunisiens. Dans les années 1960, elle anime l'émission "l'univers des enfants".
Avant cela, elle a produit et animé durant près de 10 années "le paradis des enfants" à la radio nationale, une des rares émissions de l'époque destinée aux jeunes.
Elle fût considérée par des générations entières de parents et d'enfants comme le rendez-vous incontournable des dimanches matins.
Née à la Goulette, Gisèle Halimi aura été de tous les combats pour le droit des femmes que cela soit en Tunisie ou de l'autre côté de la Méditerranée, en France.
Avocate de formation, elle a milité pour l'indépendance de la Tunisie, puis de l'Algérie où elle fût l'avocate du FLN.
Elle fonde avec Simone De Beauvoir et Jean Rostand, en France un mouvement féministe intitulé "Choisir la cause des femmes", un mouvement pour la dépénalisation de l'avortement. C'est d'ailleurs le procès de Bobigny qu'elle fera médiatiser qui contribuera à la loi Veil sur l'Interruption Volontaire de Grossesse.
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