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Latifa Akharbach, ambassadeur du Maroc en Tunisie: Il est triste de voir notre concurrence comme de la prédation

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Latifa Akharbach est ambassadeur du Maroc en Tunisie, depuis octobre 2016. Journaliste de formation, elle a enseigné, pendant près de 20 ans, dans le domaine des médias. Elle a été à la tête de la Radio nationale du Maroc avant d'être désignée secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires étrangères. Elle a, ensuite, été ambassadeur en Bulgarie et en Macédoine et est, par ailleurs, la co-auteur de deux livres ayant la femme pour thématique: Femmes et médias et Femmes et politique.

Avec Carol McQueen, son homologue canadienne, Latifa Akharbach vient de lancer, un cercle réunissant les femmes diplomates en Tunisie. Projet sur lequel elle revient dans le cadre de cette interview.


HuffPost Tunisie: Longtemps la diplomatie a été une carrière masculine. Etre femme diplomate présente-t-il, pour les femmes qui ont choisi et été choisies pour pareil poste, une difficulté particulière?

Latifa Akharbach: Être femme et diplomate, c'est être dans une situation particulière. En tant qu'arabe et en tant que Marocaine, je vois cela comme un motif de fierté, parce que la diplomatie c'est un métier mais aussi un mandat où vous êtes amené à parler au nom de votre pays. Symboliquement, quand la femme est la voix de son pays, c'est une très belle promotion, c'est un sentiment de reconnaissance que l'on peut être la voix de son pays, sa voix autorisée. Il y a donc ce "supplément d'âme" dans le fait d'être diplomate femme.

Parfois on mesure, quand on est femme et ambassadeur le chemin parcouru: il fut un temps où les gens pensaient que la voix de la femme ne devait même pas être entendue; on la disait "awra" (Forme de nudité indécente). C'est un très beau démenti à cette manière rigoriste et régressive de voir la femme.

Pour être femme et diplomate, on doit être soutenue par son pays. Il doit y avoir beaucoup de volonté politique de voir des femmes occuper pareils postes. Au Maroc, on a beaucoup de chance d'avoir un soutien royal, de la part de la personne du Roi, mais aussi de l'institution royale. Ce qui nous a permis, à nous les femmes, de parcourir un nouveau rythme, d'évoluer sur la voie de l'autonomisation. Le Maroc est, d'ailleurs, le premier pays arabe à avoir autant de femmes ambassadeurs.



La fonction d'ambassadeur a toujours été masculine dans tous les pays du monde. C'est un milieu fermé. Entrer dans ce monde, c'est donc un symbole. C'est comme forcer une porte fermée à nous par le passé.


Le Maroc a toujours eu une politique de refus de la femme alibi. Dans la politique marocaine la femme n'a jamais été utilisée pour le décor. Il y a toujours des critères, mais il y a aussi un accompagnement aux compétences féminines, une volonté politique de promotion, mais aussi une attention au fait que cette promotion soit méritée. C'est une bonne gouvernance de la ressource humaine féminine.

Je ne suis pas, pour ma part, ambassadeur pour la première fois et j'ai d'autres collègues qui ont fait plusieurs mandats. Je ne suis donc pas une exception.

Vous êtes à l'origine d'un cercle qui réunira les femmes ambassadeurs en Tunisie. Quel en est le projet?

Le groupe de femmes ambassadeurs existe dans le monde. Nous venons, Carol McQueen, ambassadeur du Canada, et moi-même de le lancer en Tunisie. C'est un groupe non-officiel qui existe pour la première fois ici.

J'ai organisé le premier dîner de lancement, il y a 15 jours. Notre premier déjeuner de travail aura lieu dans deux semaines. Nous comptons inviter, à chaque fois, un ou une invité(e) tunisien (ne) avec qui on échangera dans son domaine.

Nous voudrions aussi être présentes dans le paysage social tunisien. Nous souhaitons vivre dans le pays, pas dans la bulle diplomatique.

Qui dit diplomate dit mobilité. Est-ce toujours évident pour vous?

Moi, en tant qu'ambassadeur du Maroc, je fais ce métier avec beaucoup de fierté, beaucoup de sérénité. Car il y a une impulsion forte du Roi qui veut que la femme soit dans les postes de décision. Mais aussi parce que c'est un métier où on va à la rencontre des autres, où on change de pays, où on change de bain culturel, où on est dans une situation de négociation et d'écoute intellectuelle, c'est très "rémunérateur".

Je suis aussi contente de représenter mon pays parce que celui-ci est dans une position de stabilité politique, de consolidation de son image de pays stable et libéral. C'est un bon produit à vendre, c'est donc très motivant pour moi. Au Maroc, il y a beaucoup de chantiers de réformes et il y a beaucoup de résultats sur le terrain.

Sur le plan pratique, cela demande beaucoup de courage et de sacrifice. On vit loin de sa famille, on est toute seule dans une grande résidence. C'est pour cela qu'il faut être très soutenue par son entourage.


Mon mari travaille, il est journaliste. Il me soutient et comprend que j'aie une carrière, que je m'accomplis dans ce que je fais, quelles que soient les conditions, y compris à travers l'éloignement familial.


On ne peut pas faire ce métier quand on culpabilise ou quand on n'est pas soutenue. Parce que c'est dur, que nous avons quelques moments de chaleur familiale et beaucoup de moments de solitude. Mais je pense que la femme a des compétences en communication qui font que là où nous allons, nous recréons un réseau. Nous sommes ouvertes, nous allons vers les autres, nous ne sommes pas dans les hauteurs hiérarchiques. Nous sommes dans la proximité humaine, ce qui n'enlève rien à notre magistère intellectuel, ni à notre expertise. Je ne comprends, d'ailleurs, pas pourquoi il n'y a pas plus de femmes diplomates. Nous avons, en effet, des compétences qui collent parfaitement avec les requis du métier.

Je souhaite d'ailleurs, dans ce contexte, attirer l'attention sur les avancées des femmes africaines dans la diplomatie et dans les institutions représentatives dans les parlements. Elles sont sur le tableau mondial de la féminisation du métier. En tant qu'africaine, je perçois cette percée de la femme dans les Affaires étrangère comme un motif de fierté.

Que pensez-vous de la situation féminine en Tunisie? Des points communs avec celle marocaine?

Je peux résumer cela en un mot qui, pour moi, n'est absolument pas une formule diplomatique, c'est la proximité. La Tunisie est connue pour être un pays où il y a une élite féminine. Pour le Maroc et la Tunisie, chacun à sa manière, chacun avec ses institutions, ses mouvements historiques, on est arrivés au même résultat: une orientation très claire de la consolidation démocratique.

Je me sens très proche des Tunisiens. Parfois je me surprends à utiliser les mêmes mots pour signifier les choses. Les femmes que j'ai rencontrées, je connaissais déjà certaines d'entre elles, à travers le milieu académique. Les Tunisiennes ont une audace intellectuelle impressionnante.

À mon sens, la modernité des Tunisiens doit beaucoup à la femme tunisienne. Elle est un vecteur de valeur moderne et d'ouverture. Au Maroc, aussi la femme joue le même rôle, bien qu'on ait des textes réformés à des moments différents. C'est, au cours de la dernière période, qu'il y a eu une accélération de notre histoire citoyenne, avec ce partenariat qui a été établi avec la société civile très dynamique. Nous avons un réseau d'associations très fort. Nos associations de femmes sont très proches des vôtres. Certaines, d'ailleurs, travaillent sur les mêmes questions. Ce dynamisme de la société civile est une vraie convergence entre le Maroc et la Tunisie. On a eu, au Maroc, cette exception de travailler avec la société civile sans qu'elle perdre son autonomie et si ça a bien marché, c'est parce que les autorités publiques ont reconnu cette autonomie.

On a beaucoup de chantiers d'autonomisation de la femme menés, dans le cadre du dialogue et de l'action commune. Trois protagonistes donc: la société civile, à travers les associations de femmes, les partis politiques et les pouvoirs publics et, donc, l'institution royale.

Pour le Code de la Famille, on a eu une polarisation en 2003. il y a eu une marche d'un million contre un projet de loi présenté par un ministre qui s'appelait le "Plan d'intégration de la femme dans le développement". Un million contre, donc, et plus d'un million pour. C'est grâce à l'autorité du Roi, comme autorité religieuse mais aussi comme Chef de l'Etat, qu'on a pu discuter avec les conservateurs, les religieux, et on est sortis avec un Code de la Famille très avancé.

Une "représentation féminine" existe aussi dans la famille royale marocaine. Elle est visible au devant de la scène. Est-ce voulu pour casser certains codes limitant l'action et le statut de la femme?

La Princesse Lalla Salma est une femme issue de la classe moyenne, elle est ingénieur en systèmes informatiques. Devenue princesse par le mariage, elle incarne le modèle de la femme marocaine cultivée, libre, engagée, proche des gens.

Le fait que ce rôle ait été dévolu à la princesse par le Roi a renvoyé un symbole de modernité, de citoyenneté agissante et un message signifiant que, pour appartenir à la société, il ne faut pas être dans une tour d'ivoire.

La Princesse est très populaire. Elle a créé une association engagée dans la lutte contre le cancer qui a beaucoup fait pour les marocaines. Ca a participé, d'une manière spectaculaire, à la sensibilisation des femmes au dépistage; celui-ci est d'ailleurs gratuit et a permis de sauver des vies.

L'image de la Princesse tenant dans ses bras des enfants malades a touché la société marocaine. Ce n'est pas du "people", mais vraiment de l'engagement social. Sous le nouveau règne notre vie de femmes a changé.

Y a-t-il des projets réunissant des femmes de l'un et l'autre pays que vous avez ou que vous comptez lancer?

Il y a beaucoup de liens entre nos associations, depuis toujours. Dans les années 80, il y a eu une très belle initiative qui était un collectif d'associations maghrébines qui a réuni des associations du Maroc, de la Tunisie et de l'Algérie. Des études d'intérêt ont été menées, dans ce cadre.

Ce réseau existe entre nos pays. C'est étonnant ce qu'il y a comme échange associatif entre nous. Cette proximité est la plus grande de notre région, pace que l'on est, culturellement, très proches. Nous pratiquons cette même politique libérale, notamment sur le plan économique.

Il y a des rencontres et des échanges qui nous réunissent aussi, pas seulement dans le cadre maghrébin, mais aussi méditerranéen et africain.


Nous sommes un binôme qui fonctionne très bien, qui a le courage de lancer des débats, d'attirer l'attention sur le chantier qui reste à faire, pour que soit atteinte la citoyenneté reconnue des femmes.


Une autre très belle convergence: Ce n'est , dans notre région, qu'au Maroc et en Tunisie, que l'on a des femmes à la tête du patronat. Ce n'est pas un hasard! Madame Bouchamaoui et Madame Ben Salah- Cheqroune, sont des femmes fortes qui incarnent, parfaitement, l'émergence des femmes tunisiennes et marocaines grâce à leur compétence, leur audace, leur force de travail. Elles portent un très beau message de l'habilité des femmes en Tunisie et au Maroc et de leur capacité à être des acteurs très efficaces du changement social et du progrès.

Ces situations similaires, c'est aussi des défis en communs. Lesquels?

Oui, pour moi et pas uniquement dans deux pays, mais dans le monde arabe, le défi, c'est de consolider la culture de l'égalité, de l'équité de genre.


Car, même avec des Codes de la famille bien modernes dans les principes, la société peut être censeur, parfois. Il faut, donc, installer une véritable culture de l'égalité.


Nous devons apprendre à agir en égaux, réfléchir en égaux, travailler ensemble en égaux. C'est par la culture de l'égalité que l'on peut rejeter les stéréotypes qui sont, des fois, présents dans les médias, ou dans des réflexions chosifiant la femme. Tout en ayant de bons Codes de la Famille et de la femme, une bonne représentation aux parlements, il y en a qui continuent à faire des blagues sexistes, des films et des spots publicitaires qui touchent à la dignité de la femme ou à enseigner, aux jeunes, à l'école, que la femme est la subalterne de l'homme.

La culture de l'égalité est un défi commun. C'est le grand chantier qui nous reste à faire. Tous devons participer à cela, surtout l'école, car celle-ci n'est pas seulement un lieu pour l'enseignement mais un lieu de socialisation.

En Tunisie, comme chez nous, les manuels scolaires ont été révisés et purgés des stéréotypes. Mais il y a encore beaucoup à faire. L'école est un lieu important, car on peut, dès le début, y inculquer cette culture de l'égalité. Il y aussi les mosquées, la presse... Il faut que la société puisse s'approprier les principes d'égalité de genre. On n'y est pas encore!

Il y a des vagues de conservatisme qui menacent cela. En Tunisie, malgré l'avant-gardisme des lois, à un moment, en plein contexte postrévolutionnaire, s'est posée la question: Est -ce que la femme est complémentaire de l'homme.

Au Maroc aussi, on a des débats publics qui ne sont pas tabous comme l'égalité homme/ femme dans l'héritage, la succession des terres, l'avortement permis seulement dans certains cas (pour sauvegarder la santé et la dignité de la femme). Exactement comme en Tunisie, le Maroc est un pays où on débat beaucoup et le débat est consubstantiel à la démocratie. Mais après, ces lois, il faut les respecter! C'est par le débat inclusif que l'on peut faire évoluer les choses.

On vous dit femme de culture. Vous verra-t-on favoriser une forme de diplomatie culturelle?

Je ne fais pas que de la culture, mais j'accorde beaucoup d'importance à ce qu'elle peut représenter comme échanges pour nos deux pays. La culture est le meilleur rapprochement que l'on n'ait jamais inventé. Ca aide à la culture mutuelle, car ce n'est pas parce que nous parlons la même langue ou que l'on a une histoire proche, que l'on n'a rien à faire en matière culturelle. Au contraire, ces éléments communs nous poussent à être plus créatifs.


La culture permet de faciliter notre débat et l'emmène vers des niveaux avancés. On a des figures intellectuelles qui sont sources d'analyses et de recherches et la mise en commun de ceci bénéficie à nos deux pays. J'appelle cela une "interfécondation".


Le fait que nos intellectuels soient libres, les vôtres aussi, élargit le champ des échanges. Et l'horizon de nos échanges est large puisque nos sociétés sont confrontées aux mêmes questionnements: authenticité et modernité, rapport aux autres, situation des femmes... C'est la mise en commun de nos intelligences qui peut nous produire une pensée à nous, les Maghrébins.

En tant qu'ambassadeur, je souhaite me mettre au service de cette mise en relation, travailler avec mes vis-à-vis tunisiens, pour que notre agenda culturel soit plus ambitieux, plus diversifié, plus dense. Avec tout ce que nous avons, dans nos deux pays, comme chercheurs, comme personnalités marquantes, ça serait dommage de ne pas le faire.

La diplomatie n'est pas, pour moi, une série de visites de ministres ou de hauts officiels. Ca, c'est le SMIC et le reste, l'essentiel, c'est de s'immerger dans le pays d'accueil, d'aller vers les gens, les écouter, être dans l'état d'esprit menant à la mutualisation des bonnes pratiques. Vu la proximité de nos pays, cela peut être aisé.

Mon souhait, dans ce cadre, est montrer aux Tunisiens les nouvelles expressions de la culture marocaine. Il y a une créativité nouvelle au Maroc, il y a des jeunes qui visent l'universel, qui considèrent qu'être marocain est un tremplin vers les autres. Il ne se conçoivent pas par antinomie par rapport aux autres. Ils font de la culture un pont qui n'enferme pas le soi dans une vision égocentrée. Une réelle "movida" a lieu.

Certains Tunisiens estiment que les difficultés par lesquelles passe la Tunisie ont profité au Maroc. Que pensez-vous de cette forme de "rivalité" nouvelle?

Je trouve que la concurrence est un phénomène sain et inévitable et, pour nos pays qui ont choisi le libéralisme économique, la concurrence est une règle du jeu.


Je serais triste, si cette concurrence était perçue de la part des Tunisiens comme une prédation.


J'ai confiance dans la transition économique de la Tunisie. Les attaques terroristes ont engendré des problèmes économiques. Mais qui n'aurait pas eu, dans pareilles circonstances, ces problèmes? Je suis sure que la société et l'Etat tunisiens ont suffisamment de ressources, en eux, suffisamment de compétences, pour que la transition économique se passe dans de bonnes conditions.
Quant au tourisme, cela serait faux de croire que nous avons profité de la situation de la Tunisie. J'ai même entendu dire que "le Maroc détourne les touristes". Le Maroc est un pays de tradition touristique, exactement comme la Tunisie et cela fait des années que nous avons une infrastructure de renommée mondiale. Nous n'avons pas attendu 2011, date de la révolution tunisienne, pour le faire.


Nous sommes concurrentiels avec la Tunisie sur une partie uniquement des profils de tourisme que nous exploitons.


Nous avons développé une offre touristique plus diversifiée, pas uniquement balnéaire. Nous avons le tourisme de luxe, sportif, patrimonial. Ce qui permet au Maroc d'accueillir dix millions trois cent mille touristes et ce n'est pas assez! Car nous avons l'infrastructure adéquate, mais nous souffrons de l'impact négatif de l'image médiatique, celle donnée par certains médias occidentaux qui ont la fâcheuse habitude d'associer certains faits à l'Afrique du nord.

Le Maroc et la Tunisie, ensemble, peuvent, dans une réelle complémentarité, réinventer la conquête des marchés en Afrique subsaharienne, par exemple. Car au Maroc, comme en Tunisie, on est une porte vers les marchés européens. La Méditerranée que nous avons en commun peut, elle aussi, être vecteur de connectivité.

En ce lendemain de 8 Mars, un clin d'oeil particulier à une Tunisienne qui vous aurait marquée?

Il y en a beaucoup! Mais je souhaite citer une personne: Maya Jeribi.

Cette femme que je n'ai pas encore rencontrée mais dont je connais le parcours a une crédibilité politique extraordinaire. Elle a su donner un bel exemple de don de soi à son pays. Elle a quitté le leadership de son parti, dans un bel exercice démocratique.


Maya Jeribi représente, pour moi, l'excellence féminine.


Je souhaite aussi mentionner qu'au Maroc, nous avons aussi des femmes qui ont marqué l'Histoire, dans le passé, et qui la marquent encore. Elles sont dans les mémoires collectives pour ce qu'elles ont représenté comme mobilisation citoyenne, comme militance pour les valeurs humaines, comme expertise.

J'ai, d'ailleurs, une pensée très émue pour une femme marocaine d'exception: feu Zoulikha Nasri, la conseillère de sa Majesté le Roi. Pour moi, et pour toujours, elle sera le modèle pour qui j'ai un exercice d'admiration, pratiqué envers elle de son vivant et qui restera aussi vif après son départ.


J'ai été marquée par son expertise, son humanité, son autorité intellectuelle, son don de soi pour son pays. Elle avait le sens du sacrifice citoyen et avait une crédibilité qui a résulté de son travail.


Elle a eu une contribution importante, dans le cadre de la lutte contre la pauvreté et, plus particulièrement, celle des femmes. On a besoin de ces modèles pour avancer et pour les opposer à ceux qui veulent, au nom de je ne sais quelles idées, nous ramener à des visions passéistes.

Nous sommes hommes et femmes coresponsables du progrès dans nos familles et dans nos sociétés.

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