Âgée d'une soixantaine d'années, sous son air de bonne femme, avec sa mine où le temps a laissé ses séquelles, se cache une vivacité hors pair, robuste, la peau de son corps ferme et douce malgré les rides de son visage, elle s'appelle Zeineb.
Depuis 1965, elle travaille comme "harza". Elle s'occupe du gommage, de l'épilation des clientes mais gère aussi le hammam (bain maure), d'abord à celui de la rue le Pacha, puis au hamman Na'oura, où elle travaille encore. Si les murs sont décrépis, vieillis, fatigués par l'usure, Zeineb tient, elle, debout, vivace, résistante aux effets du temps.
Dans ce monument historique de la médina, Zeineb a vu filer le train de sa vie et celui de celles qui le fréquentaient: "J'ai ouvert mes yeux sur le monde ici, c'est à la médina que j'ai appris ce métier auprès de ma mère et de ma grand-mère, les clientes ont apprécié mon message et c'est ainsi que j'ai commencé mon métier". Un métier dénigré par certains Tunisiens mais une fierté pour Zeineb, pour qui outre son utilité, il a une portée sociale dans l'animation de la vie de la médina et même historique. En effet, Zeineb est plus qu'une "harza", elle est témoin des chamboulements qui ont émaillé la médina, ses riverains, son apogée et sa décadence.
"Avant, le weekend et la veille des fêtes et le ramadan, le hammam ne désemplissait pas, les femmes venaient avec leurs enfants. À l'époque elles payaient 50 millimes. Aujourd'hui deux dinars et rares sont celles qui viennent; seules les habituées issues de milieux populaires ou quelques bourgeoises en quête d'exotisme et d'un massage à l'ancienne."
Le gain du hammam est aujourd'hui, aux meilleurs jours 30 dinars, parfois, elle rentre bredouille: "Il y a des jours particulièrement maussades", déplore-t-elle fataliste.
Zeineb, habitant Zahrouni, commence son travail tôt le matin et elle rentre tard, elle a sa propre clientèle comme une femme trouvée là bas, venue des plus modernes Jardin de El Menzah, spécialement pour elle, habituée de ses bons soins pour un massage ou épilation.
"Avant, les hammams fonctionnaient aux bois, pas comme aujourd'hui avec le gaz. Les femmes en sortaient toutes rouges, la peau adoucie et ferme. Elles venaient avec leurs progénitures se faire une beauté, boire de la bonne cidre, et manger de l'orange. C'était la belle époque,", conclut Zeineb avec une amertume ponctuée par une blague au détour. L'air toujours bienveillant et aimable malgré le temps morose.
Une solidité qui lui permis d'élever seule ses six enfants à travers son travail.
Depuis 1965, elle travaille comme "harza". Elle s'occupe du gommage, de l'épilation des clientes mais gère aussi le hammam (bain maure), d'abord à celui de la rue le Pacha, puis au hamman Na'oura, où elle travaille encore. Si les murs sont décrépis, vieillis, fatigués par l'usure, Zeineb tient, elle, debout, vivace, résistante aux effets du temps.
Grande gueule, impudique, la langue toujours aiguisée, le caractère fort et la voix imposante, comme jadis, lorsqu'elle faisait régner l'ordre par un cri, aussitôt lancé, aussitôt exécuté par une foule de femmes et d'enfants qui l'appréhendaient.
Dans ce monument historique de la médina, Zeineb a vu filer le train de sa vie et celui de celles qui le fréquentaient: "J'ai ouvert mes yeux sur le monde ici, c'est à la médina que j'ai appris ce métier auprès de ma mère et de ma grand-mère, les clientes ont apprécié mon message et c'est ainsi que j'ai commencé mon métier". Un métier dénigré par certains Tunisiens mais une fierté pour Zeineb, pour qui outre son utilité, il a une portée sociale dans l'animation de la vie de la médina et même historique. En effet, Zeineb est plus qu'une "harza", elle est témoin des chamboulements qui ont émaillé la médina, ses riverains, son apogée et sa décadence.
"Avant, le weekend et la veille des fêtes et le ramadan, le hammam ne désemplissait pas, les femmes venaient avec leurs enfants. À l'époque elles payaient 50 millimes. Aujourd'hui deux dinars et rares sont celles qui viennent; seules les habituées issues de milieux populaires ou quelques bourgeoises en quête d'exotisme et d'un massage à l'ancienne."
Le gain du hammam est aujourd'hui, aux meilleurs jours 30 dinars, parfois, elle rentre bredouille: "Il y a des jours particulièrement maussades", déplore-t-elle fataliste.
Zeineb, habitant Zahrouni, commence son travail tôt le matin et elle rentre tard, elle a sa propre clientèle comme une femme trouvée là bas, venue des plus modernes Jardin de El Menzah, spécialement pour elle, habituée de ses bons soins pour un massage ou épilation.
Malgrè la distance entre Zahrouni et son hammam, l'âge, les clientes qui désertent, le dévouement de Zeineb est intact et elle ne compte pas changer: "C'est ici que je mourrai car j'aime ce monde", lance-t-elle tout en reconnaissant que les hammams "n'ont plus d'avenir" face à la fermeture de certains à la médina.
"Avant, les hammams fonctionnaient aux bois, pas comme aujourd'hui avec le gaz. Les femmes en sortaient toutes rouges, la peau adoucie et ferme. Elles venaient avec leurs progénitures se faire une beauté, boire de la bonne cidre, et manger de l'orange. C'était la belle époque,", conclut Zeineb avec une amertume ponctuée par une blague au détour. L'air toujours bienveillant et aimable malgré le temps morose.
Une solidité qui lui permis d'élever seule ses six enfants à travers son travail.
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