Kamel parle de son métier avec fierté et regret: Son enthousiasme, il le puise dans sa profession-passion. Son amertume résulte, quant à elle, d'un constat effarant, pour lui l'épris de patrimoine: Il n'y a personne à qui passer la flamme.
Kamel est menuisier, il est également spécialisé dans la restauration des plafonds de bois et très attaché, dans sa production, à l'aspect "ancien" du métier.
Dans son atelier, Kamel fabrique, depuis quarante ans environ, des objets décoratifs et d'autres du quotidien: tables basses (Mida), étagères ornementées (Marfaâ), bancs (Maqêed)... Ici, le passé reprend vie entre les machines et les outils d'un atelier chargé d'histoire.
Cet atelier était, dans un autre temps, la maison d'un dignitaire de la médina. En témoigne le plafond où l'on peut percevoir les traces de sa nouvelle compartimentation. Plafond de bois de couleur, voute sculptée, applique en bois ornementé, mur de pierres...
Dans ce qui n'est pas un atelier ordinaire, Kamel a refusé d'amener le moindre changement. "J'ai eu la visite d'experts spécialistes en patrimoine qui m'ont évoqué la possibilité de restauration de mon atelier. J'ai refusé. J'aime savoir que ces lieux ont une histoire et j'aimerais la préserver", justifie-t-il.
L'atelier de Kamel a aussi été un des lieux de tournage d'un feuilleton culte de la télévision tunisienne "Al Khottab âal Beb". "Après le succès du feuilleton, les gens ont commencé à venir visiter mon atelier. De Tunisie ou d'ailleurs, ils sont venus, ici, voir, de près, un lieu découvert à la télévision", explique Kamel.
Outre les traces d'un passage télévisé remarqué et celles d'une époque historique qu'il n'a pas connue, ce lieu recèle une histoire familiale esquissée par son père et poursuivie par lui. "Cet atelier a été, avec mon père, un lieu d'apprentissage de la vie. Les jeunes du quartier y venaient apprendre un métier. C'est ce que mon père leur proposait à la place du désoeuvrement", poursuit-il, précisant que des voisins à lui, aujourd'hui médecins ou juges, ont appris, avec son père, le métier de menuisier, l'été, en tant que saisonniers".
Kamel a, quant à lui, choisi d'en faire sa profession après son bac et a été formé par les "meilleurs artisans d'Italie et de France".
C'est ce qui lui fait regretter le fait que les centres de formation spécialisés ont fermé leurs portes. "Les jeunes s'orientent désormais vers d'autres métiers, comme la menuiserie aluminium ou tout ce qui touche à l'électronique. Ils sont sur leurs smartphones et tablettes et n'ont plus d'intérêt ou très peu pour ce qui est manuel". C'est tout un savoir-faire qui pourrait ne plus avoir de repreneur, si l'intérêt pour les métiers en lien avec le patrimoine ne se ravive pas, regrette l'artisan.
Quant à ses clients, un intérêt récent pour le design tunisien les ramène à lui, dans son atelier de la rue Saida Ajoula où, dans un monde hors du monde, il exécute des gestes ancestraux acquis en héritage et perpétués par amour.
Kamel est menuisier, il est également spécialisé dans la restauration des plafonds de bois et très attaché, dans sa production, à l'aspect "ancien" du métier.
Dans son atelier, Kamel fabrique, depuis quarante ans environ, des objets décoratifs et d'autres du quotidien: tables basses (Mida), étagères ornementées (Marfaâ), bancs (Maqêed)... Ici, le passé reprend vie entre les machines et les outils d'un atelier chargé d'histoire.
Cet atelier était, dans un autre temps, la maison d'un dignitaire de la médina. En témoigne le plafond où l'on peut percevoir les traces de sa nouvelle compartimentation. Plafond de bois de couleur, voute sculptée, applique en bois ornementé, mur de pierres...
Dans ce qui n'est pas un atelier ordinaire, Kamel a refusé d'amener le moindre changement. "J'ai eu la visite d'experts spécialistes en patrimoine qui m'ont évoqué la possibilité de restauration de mon atelier. J'ai refusé. J'aime savoir que ces lieux ont une histoire et j'aimerais la préserver", justifie-t-il.
L'atelier de Kamel a aussi été un des lieux de tournage d'un feuilleton culte de la télévision tunisienne "Al Khottab âal Beb". "Après le succès du feuilleton, les gens ont commencé à venir visiter mon atelier. De Tunisie ou d'ailleurs, ils sont venus, ici, voir, de près, un lieu découvert à la télévision", explique Kamel.
Outre les traces d'un passage télévisé remarqué et celles d'une époque historique qu'il n'a pas connue, ce lieu recèle une histoire familiale esquissée par son père et poursuivie par lui. "Cet atelier a été, avec mon père, un lieu d'apprentissage de la vie. Les jeunes du quartier y venaient apprendre un métier. C'est ce que mon père leur proposait à la place du désoeuvrement", poursuit-il, précisant que des voisins à lui, aujourd'hui médecins ou juges, ont appris, avec son père, le métier de menuisier, l'été, en tant que saisonniers".
Kamel a, quant à lui, choisi d'en faire sa profession après son bac et a été formé par les "meilleurs artisans d'Italie et de France".
C'est ce qui lui fait regretter le fait que les centres de formation spécialisés ont fermé leurs portes. "Les jeunes s'orientent désormais vers d'autres métiers, comme la menuiserie aluminium ou tout ce qui touche à l'électronique. Ils sont sur leurs smartphones et tablettes et n'ont plus d'intérêt ou très peu pour ce qui est manuel". C'est tout un savoir-faire qui pourrait ne plus avoir de repreneur, si l'intérêt pour les métiers en lien avec le patrimoine ne se ravive pas, regrette l'artisan.
Quant à ses clients, un intérêt récent pour le design tunisien les ramène à lui, dans son atelier de la rue Saida Ajoula où, dans un monde hors du monde, il exécute des gestes ancestraux acquis en héritage et perpétués par amour.
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