"Je crois qu’il n’y a pas mieux qu’un festival documentaire pour découvrir une société. Les films, les rencontres, les débats génèrent plein d’espoir" Paul Lacoste
Le festival "Djerba doc days", qui s’est tenu du 23 au 28 mars dernier, a donné lieu à la présentation de 18 documentaires (9 longs-métrages et 9 courts-métrages). À l’issu de cette présentation, un jury composé de personnalités du domaine culturel (Taher Mguedmini, Kahena Attia, Paul Lacoste, Diane de Saint-Mathieu et Alessandro Diaco) a délibéré ce mardi. Les courts et longs métrages ont été respectivement récompensés par 4 prix.
Lauréats de la catégorie courts-métrages (annonce commentée par Kahena Attia, monteuse de renom, membre de l’Académie des Sciences, des Arts et des Lettres de Tunisie):
Lauréats de la catégorie longs métrages (commenté par Paul Lacoste, professeur à l’Université de Toulouse, réalisateur et scénariste):
La soigneuse sélection qui a donné lieu à cette délibération a permis de dévoiler, de jeunes talents ainsi que des talents plus confirmés, mais également des sujets souvent méconnus du public. Elle présentait notamment les portraits sans détour de ces tunisiens d’origine ou de passage dont on parle trop peu. Ces personnes qui se battent humblement, prennent souvent des risques pour une vie meilleure, souvent simplement pour une vie décente.
Des documentaires émouvants destinés à éveiller nos consciences – souvent à travers le constat d’une triste réalité –, mais aussi l’espoir d’un monde meilleur.
Certains de ces films nous ont éclairé sur des sujets plus historiques ou ont mis l’accent sur la nécessité d’une mémoire des traditions.
Longs-métrages présentés lors de la compétition:
Courts-métrages présentés lors de la compétition:
La projection de ces films a été nourrie de nombreuses discussions et interactions avec le public. Hichem Ben Ammar souligne, en effet, l’enjeu et l’intérêt culturel de ce festival:
"Nous ne faisons pas de l'animation culturelle pour divertir et occuper le temps libre, pour maintenir la culture au niveau des activités secondaires, superflues et décoratives. Nous pensons que la culture représente un enjeu très important car elle est le ferment d'une nouvelle vision des choses portant en elle tout un projet de société. En cela le documentaire est le levier idéal pour préserver la mémoire, pour promouvoir la connaissance, pour établir le dialogue, pour accompagner et entretenir le débat dans le cadre d'une évolution des idées et des mentalités".
Le festival "Djerba doc days", qui s’est tenu du 23 au 28 mars dernier, a donné lieu à la présentation de 18 documentaires (9 longs-métrages et 9 courts-métrages). À l’issu de cette présentation, un jury composé de personnalités du domaine culturel (Taher Mguedmini, Kahena Attia, Paul Lacoste, Diane de Saint-Mathieu et Alessandro Diaco) a délibéré ce mardi. Les courts et longs métrages ont été respectivement récompensés par 4 prix.
Lauréats de la catégorie courts-métrages (annonce commentée par Kahena Attia, monteuse de renom, membre de l’Académie des Sciences, des Arts et des Lettres de Tunisie):
- Prix de la contribution : Efriqyamere de Awatef Ridane "pour avoir traité un sujet très sensible et avoir offert le témoignage de personnes privées de leur parole",
- Prix spécial du jury: Jenni Nenni de Mouadh Belaid "ce court-métrage qui parle de la délinquance juvénile, nous a donné à suivre 2 jeunes protagonistes avec un travail de cinéma. L’image et le montage son étaient particulièrement soignés, ce film méritait donc toute notre approbation".
- 1er Prix : Cloch’art de Manel Katri "ce film est porteur d’une très grande énergie, la caméra est très libre. Les images sont complètement au service des individus et des jeunes rappeurs qui nous ont enchanté, en tant que paroliers d’une part, mais surtout en tant que jeunesse ayant le désir de vivre et de communiquer quelles que soient les générations qui sont en face".
- Mention accordée par le jury: Kabr El Nidhal de Jilani Kheder "Nous avons tenu à lui accorder cette mention car ce film est pour nous aussi très important. Il permet particulièrement à la jeunesse, donc à la caméra, de pouvoir remettre l’Histoire à jour, de pouvoir faire le deuil d’événements très lourds pour une bonne partie de notre population. Cela va nous permettre de remettre – peut-être demain, aujourd’hui ou dans les générations à venir –, les choses en place, le pays en a vraiment besoin".
Lauréats de la catégorie longs métrages (commenté par Paul Lacoste, professeur à l’Université de Toulouse, réalisateur et scénariste):
- Prix d’encouragement: "Il s’agit peut-être plus d’un encouragement social qu’artistique": Passerelles – Azouar de Karim Yaacoubi, "Le jury a été très sensible aux problèmes de ces enfants dans le film et même au delà. La parole est sensible, libre".
- Prix spécial du jury: Monument de Samy Elhaj "qui nous permet de pénétrer dans l’atelier physique et mental de l’artiste. Samy a parfaitement su se mettre dans l’état de cet artiste pour qu’on comprenne de l’intérieur la création contemporaine".
- Dromad’or : Derrière la vague de Fethi Saïdi "C’est un film assez déroutant consacré aux habitants d’un quartier très populaire de Tunis (NDLR : Kabaria), prés d’une décharge. Déroutant car il a plusieurs protagonistes tous absolument passionnants". Un Prix qui sera généreusement remis selon la volonté de son réalisateur Fethi Saïdi, aux familles qui ont fait l’objet de son film afin de les aider notamment dans leur combat pour connaître le sort de leurs enfants disparus. Un geste salué par le fondateur du festival Hichem Ben Ammar remarquant que "le film est documentaire est avant tout de la noblesse".
Ex-aequo avec Journal fimé: un jour à Tunis de Nader Samir Ayache "ce film nous a dérouté et il est d’une liberté extrêmement prometteuse".
La soigneuse sélection qui a donné lieu à cette délibération a permis de dévoiler, de jeunes talents ainsi que des talents plus confirmés, mais également des sujets souvent méconnus du public. Elle présentait notamment les portraits sans détour de ces tunisiens d’origine ou de passage dont on parle trop peu. Ces personnes qui se battent humblement, prennent souvent des risques pour une vie meilleure, souvent simplement pour une vie décente.
Des documentaires émouvants destinés à éveiller nos consciences – souvent à travers le constat d’une triste réalité –, mais aussi l’espoir d’un monde meilleur.
Certains de ces films nous ont éclairé sur des sujets plus historiques ou ont mis l’accent sur la nécessité d’une mémoire des traditions.
Longs-métrages présentés lors de la compétition:
- Ton fils est un homme - Weldek rajel (2016), de Heyfel Ben Youssef nous mène à la rencontre de jeunes tunisiens émigrés en France confrontés à la désillusion d’un futur idéalisé.
- Attitude (2016) de Ines Ben Othmane s’intéresse à ces groupes fanatiques de football appelés "Ultras" et à la violence dans les stades en promenant sa caméra à Sfax, Sousse, Bizerte, Tunis et Kairouan.
- Derrière la vague (2016) de Fethi Saïdi, nous fait vivre le quotidien éprouvant de familles d’immigrés clandestins tunisiens dont elles sont aujourd’hui sans nouvelles.
- Eau, climat et développement (2017) de Adel Bakri dénonce le manque d’eau alarmant et la précarité de certaines régions, cloisonnant leurs habitants. Certains sont contraints à déserter, d’autres se battent pour rester sur leur terre.
- Abdelhamid Bouchenak fait revivre la cité punique de Kerkouane avec son documentaire-fiction Jadis Kerkouane (2016).
- Dans Journal filmé: un jour à Tunis (2017), Nader Samir Ayache nous propose son autoportrait filmé.
- Lost in Tunisia – Se perdre en elle (2016) de Elyes Baccar tente quant à lui de définir l’image de la femme tunisienne.
- Monument (2016) de Samy Elhaj, souligne l’importance de l’art contemporain à travers le portrait de l’artiste Omar Bey.
- Passerelles – Azouar (2017) de Karim Yaacoubi nous mène à la rencontre bouleversante d’enfants exclus ou abandonnés recueillis dans un centre.
Courts-métrages présentés lors de la compétition:
- Chaddekh (2017) de Intissar Aoun met en lumière les rituels traditionnels de préparation de la mariée djerbienne.
- Cloch’art (2016) de Manel Katri, suit la quête de reconnaissance de jeunes rappeurs tunisiens passionnés.
- Efriqyamere (2016) de Awatef Ridane sort de l’ombre la détresse d’immigrés clandestins venus d’Afrique Subsaharienne et détenus en Tunisie.
- Glaneuses (2016) de Charfeddine Ferjani et Sana Ben Zaghdane, s’intéresse à ces ramasseuses de coquillages indignés contre l’interdiction de leur activité.
- Dans Jenni Nenni (2016), Mouadh Belaid croise le triste chemin d’enfants des rues à Sousse.
- Kabr El Nidhal (2017) de Jilani Kheder, ravive la mémoire du martyr youssefiste El Haj Ali Kheder.
- Khnagtouna (2016) de Zied Haddad rappelle le mouvement de protestation djerbien de 2015, contre le débordement des déchets sur l’île.
- La Cathédrale Saint-Vincent-de-Paul (2016) de Houcem Slouli et Mariem Zayetti dresse un portrait du monument situé à Tunis.
- Waada (2016) de Inès Arsi met en scène l’histoire du sanctuaire Sidi Ali Mekki de Ghar El Melh.
La projection de ces films a été nourrie de nombreuses discussions et interactions avec le public. Hichem Ben Ammar souligne, en effet, l’enjeu et l’intérêt culturel de ce festival:
"Nous ne faisons pas de l'animation culturelle pour divertir et occuper le temps libre, pour maintenir la culture au niveau des activités secondaires, superflues et décoratives. Nous pensons que la culture représente un enjeu très important car elle est le ferment d'une nouvelle vision des choses portant en elle tout un projet de société. En cela le documentaire est le levier idéal pour préserver la mémoire, pour promouvoir la connaissance, pour établir le dialogue, pour accompagner et entretenir le débat dans le cadre d'une évolution des idées et des mentalités".
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