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Saint-Pétersbourg : Quelle est l'exposition de la Russie face au terrorisme lié au conflit syrien?

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INTERNATIONAL - Si Vladimir Poutine a rappelé que les "circonstances ne sont pas claires" concernant l'explosion dans le métro de Saint-Pétersbourg ayant fait plusieurs morts ce lundi 3 avril, le spectre d'une attaque portant le sceau de l'État islamique, quelques jours après celle de Londres, plane depuis longtemps sur le cœur de la Russie.

Daech avait en effet appelé à frapper le pays après le début de son intervention en soutien aux forces de Bachar al-Assad en Syrie en septembre 2015. La Russie avait depuis été victime de plusieurs attaques, mais toutes situées au sein des instables républiques russes du Caucase. Les services de sécurité russes ont par ailleurs annoncé à plusieurs reprises avoir démantelé des cellules jihadistes qui s'apprêtaient à frapper Moscou et Saint-Pétersbourg.

Et les services russes avaient bien des raisons de s'inquiéter. Malgré son agenda en Syrie, consistant davantage à réinstaller Bachar al-Assad qu'à rayer l'EI de la carte, la Russie est le pays ayant fourni le plus de combattants à l'organisation jihadiste. Par ailleurs, l'attentat commis sur vol A321 dans le Sinaï égyptien (224 morts), et revendiqué par la branche égyptienne de l'EI, confirmait que les cadres de l'EI avaient bien la Russie dans le viseur. Pour autant, les places symboliques de la culture et du pouvoir russe, que représentent Moscou et Saint-Pétersbourg, semblaient épargnées.

Expérience dans le terrorisme islamiste

Depuis 30 ans, la Russie est exposée au terrorisme islamiste, lié notamment au conflit en Tchétchénie. Le métro moscovite en a été victime, frappé par les "veuves noires", kamikazes femmes du Caucase voulant venger les combattants islamistes tombés sous les balles de l'armée russe. Pour autant, il s'agissait là d'une menace intérieure, ne répondant pas aux codes et aux agendas du jihadisme international comme ce fut le cas récemment pour Paris, Bruxelles ou les multiples attaques ayant touché la Turquie.

Une exposition très forte qui avait conduit Poutine à renforcer son arsenal anti-terroriste. "En juin dernier, Vladimir Poutine a signé une nouvelle loi anti-terroriste qui restreint les libertés individuelles et élargit les possibilités pour les organes de sécurité d'intervenir dans les communications privées", rappelait Slate en août 2016.

L'illisible activité russe en Syrie

Si la Russie fait bien partie des pays ciblés par Daech, son agenda en Syrie a pu nourrir l'impression d'une relégation au second plan dans les priorités de l'organisation jihadiste. Depuis sa participation (dans son volet officiel) aux opérations en Syrie, Moscou a alterné entre frappes visant l'EI, et soutien appuyé à Bachar al-Assad. Un soutien du dictateur russe présenté comme une lutte contre les autres groupes islamistes (Fatah al Cham issu de la branche locale d'al-Qaida ou le groupe salafiste Ahrar al-Sham) comme c'était le cas notamment lors de la bataille d'Alep. Position russe qui avait conduit à l'assassinat de l'ambassadeur russe à Ankara.

Dans sa communication, le Kremlin a pourtant toujours fait en sorte d'apparaître comme l'ennemi numéro 1 de Daech, allant jusqu'à disputer aux Américains la mort d'Abou Mohammed al-Adnani, propagandiste en chef de l'organisation jihadiste.

Côté occidental, plusieurs responsables et observateurs chevronnés du conflit syrien ont répété à maintes reprises que les frappes de l'aviation russe ne visaient pas l'EI. Daech "a été épargné par l'acharnement russe contre l'opposition à Assad et elle a pu relancer sa progression sur différents fronts de Syrie", écrivait encore récemment sur son blog Jean-Pierre Filiu. Avant cela, des relations troubles entre une entreprise énergétique russe et l'EI via l'entremise d'un proche de Bachar al-Assad au également nourri le soupçon d'un double jeu de la Russie.

Malgré ces éléments pouvant faire passer Moscou pour un allié tacite de ces jihadistes, la Russie est bien considérée comme un ennemi à abattre par l'EI. "Ecoute, Poutine nous allons venir en Russie et vous tuer dans vos maisons. Frères, menez le djihad, tuez-les, combattez-les", avait lancé l'organisation au mois d'août. Sur le terrain, des appareils russes ont plusieurs fois été ciblés (et certains abattus) par les soldats jihadistes. "Le 12 novembre, dix terroristes ont été arrêtés à Moscou et à Saint-Pétersbourg", expliquaient les services secrets russes, évoquant notamment des "bombes artisanales". Un mode opératoire qui a, trop souvent, endeuillé la Russie.

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