Cette année, Jaou, l'événement qui se tient du 12 au 16 mai à Tunis a pour thème "la nation migrante". Un sujet d'actualité qui sera traduit à travers des créations d'une brochette d'artistes de différentes disciplines, articulées autour d'une quinzaine de pavillons, afin de produire un regard différent sur la migration. Parmi ces artistes figure le musicien-producteur Nikolaos Symeonidis.
Pour en savoir plus sur lui et sur son projet musical électro-acoustique qui va être présenté ce samedi 13 mai, HuffPost Tunisie est allé à sa rencontre, dans "son studio d'enregistrement" au Kram.
D'origine grec, Nikolaos Symeonidis a choisi de présenter au public tunisien un mélange sonore oscillant entre la musique électronique, la musique traditionnelle et l'acoustic. C'est un cocktail musical, soigneusement sélectionné, qui dégage une ambiance joviale et touchante, explique l'artiste.
Minutieux, Nikolaos tient à garder l'authenticité et l'essence de son produit musical. Un choix qui se reflète à travers ses instruments et ses matériels sonores où les plus récents datent des années 90. Loin des artifices et des matériels sophistiqués, il a su produire sa musique en se référant à ses machines, ses K7 et ses disquettes. Un style rétrogradé qui dégage sa sensibilité et sa passion de collection tangible. "Ce n'est pas pareil. On ne sent pas la même chose lorsqu'on touche une K7 ou un document mp3,"a-t-il indiqué.
"Lundi, je vais à Venise, pour représenter la Tunisie dans le cadre de la 57ème édition de l'incontournable Biennale de Venise,"a-t-il précisé. Son spectacle sera présenté en compagnie d'artistes tunisiens tels que Ghalia Ben Ali et Anas Gharab pour la migration et la liberté de circulation des personnes.
Revenant sur son choix de participer à Jaou, Nikolaos a précisé que sa collaboration avec les artistes tunisiens comme Mohamed Ali Kammoun, Anas Ghrab, Salah El Ouergli et Emna Jaziri l'a fortement motivé.
L'artiste a confié que son spectacle sera riche, s'y mêlent différents styles de musique, accompagnés de poèmes récités en langue arabe. "Nous préparons ce projet depuis septembre dernier," a-t-il noté en indiquant que des chansons anciennes tunisiennes seront également mixées. "Des artistes étrangers seront également présents lors du concert," a-t-il ajouté.
Sa créativité et l'originalité de son projet qui consiste à mélanger les styles musicaux et à "faire du nouveau à partir de l'ancien" est un challenge pour garder la pureté d'une musique évolutive.
Interrogé sur son avis sur le secteur musical en Tunisie, Nikolaos a estimé que l'industrie musicale n'existe presque même pas. Il a argué que l'absence d'une réelle production et de chaines de distribution en plus de la propagation du marché noir ne font qu'entraver le développement du secteur. Un problème majeur qui, selon lui, inhibe la création artistique et laisse la production des artistes tunisiens assez limitée.
"La plupart des artistes tunisiens que j'ai connus soit ils jouent "live" dans les hôtels ou ils décident de partir à l'étranger pour faire une carrière", a-t-il fustigé. La production musicale en Tunisie est éphémère, a-t-il estimé en expliquant qu'il n'y a pas vraiment de continuité. "C'est toujours des initiatives individuelles".
D'après lui, le secteur musical en Tunisie est en stade embryonnaire et les personnes qui sont derrière ce secteur manquent de volonté et n'ont pas les mêmes intentions que ceux qui oeuvrent à faire passer l'industrie musicale vers un nouveau cap. Beaucoup reste à faire pour révolutionner l'industrie musicale en Tunisie. "Ce sont seulement quelques cercles d'amis, des compagnies et certaines marques qui font des événements ici en Tunisie. C'est très limité,"a-t-il souligné en ajoutant que malgré toutes ces difficultés, la situation évolue positivement.
Pour faire face à cette "stagnation artistique", Nikolaos voit la solution en le travail coopératif entre les professionnels du métier. "Il n'est plus question de continuer à travailler individuellement, chacun pour soi. Il faut terminer avec cette mentalité, longtemps héritée en Tunisie, où chacun travaille pour son propre compte", a-t-il dit. Pour l'artiste, il est nécessaire de créer de collectifs entre les artistes (Dj, musiciens...) où ils pourront partager leurs travaux, s'entraider et produire ensemble afin de redonner un nouvel élan au secteur. "Il est vrai que le digital joue un rôle important pour faire découvrir les travaux des artistes au grand public, mais ce n'est pas assez," a-t-il conclu.
Pour en savoir plus sur lui et sur son projet musical électro-acoustique qui va être présenté ce samedi 13 mai, HuffPost Tunisie est allé à sa rencontre, dans "son studio d'enregistrement" au Kram.
D'origine grec, Nikolaos Symeonidis a choisi de présenter au public tunisien un mélange sonore oscillant entre la musique électronique, la musique traditionnelle et l'acoustic. C'est un cocktail musical, soigneusement sélectionné, qui dégage une ambiance joviale et touchante, explique l'artiste.
En effet, ses oeuvres mettent en relief son talent de musicien puisqu'il joue également de la guitare et le baglamas, un instrument de musique grec à cordes pincées, et reflètent son riche background musical, imbibé de différentes cultures.
Minutieux, Nikolaos tient à garder l'authenticité et l'essence de son produit musical. Un choix qui se reflète à travers ses instruments et ses matériels sonores où les plus récents datent des années 90. Loin des artifices et des matériels sophistiqués, il a su produire sa musique en se référant à ses machines, ses K7 et ses disquettes. Un style rétrogradé qui dégage sa sensibilité et sa passion de collection tangible. "Ce n'est pas pareil. On ne sent pas la même chose lorsqu'on touche une K7 ou un document mp3,"a-t-il indiqué.
"Lundi, je vais à Venise, pour représenter la Tunisie dans le cadre de la 57ème édition de l'incontournable Biennale de Venise,"a-t-il précisé. Son spectacle sera présenté en compagnie d'artistes tunisiens tels que Ghalia Ben Ali et Anas Gharab pour la migration et la liberté de circulation des personnes.
"Je suis vraiment fier de représenter la Tunisie," a-t-il martelé.
Revenant sur son choix de participer à Jaou, Nikolaos a précisé que sa collaboration avec les artistes tunisiens comme Mohamed Ali Kammoun, Anas Ghrab, Salah El Ouergli et Emna Jaziri l'a fortement motivé.
L'artiste a confié que son spectacle sera riche, s'y mêlent différents styles de musique, accompagnés de poèmes récités en langue arabe. "Nous préparons ce projet depuis septembre dernier," a-t-il noté en indiquant que des chansons anciennes tunisiennes seront également mixées. "Des artistes étrangers seront également présents lors du concert," a-t-il ajouté.
Sa créativité et l'originalité de son projet qui consiste à mélanger les styles musicaux et à "faire du nouveau à partir de l'ancien" est un challenge pour garder la pureté d'une musique évolutive.
"C'est plus qu'un concert," a lancé l'artiste en précisant que le public qui sera présent lors du workshop aura la possibilité de découvrir les coulisses du projet, de toucher et essayer les machines.
Interrogé sur son avis sur le secteur musical en Tunisie, Nikolaos a estimé que l'industrie musicale n'existe presque même pas. Il a argué que l'absence d'une réelle production et de chaines de distribution en plus de la propagation du marché noir ne font qu'entraver le développement du secteur. Un problème majeur qui, selon lui, inhibe la création artistique et laisse la production des artistes tunisiens assez limitée.
"La plupart des artistes tunisiens que j'ai connus soit ils jouent "live" dans les hôtels ou ils décident de partir à l'étranger pour faire une carrière", a-t-il fustigé. La production musicale en Tunisie est éphémère, a-t-il estimé en expliquant qu'il n'y a pas vraiment de continuité. "C'est toujours des initiatives individuelles".
D'après lui, le secteur musical en Tunisie est en stade embryonnaire et les personnes qui sont derrière ce secteur manquent de volonté et n'ont pas les mêmes intentions que ceux qui oeuvrent à faire passer l'industrie musicale vers un nouveau cap. Beaucoup reste à faire pour révolutionner l'industrie musicale en Tunisie. "Ce sont seulement quelques cercles d'amis, des compagnies et certaines marques qui font des événements ici en Tunisie. C'est très limité,"a-t-il souligné en ajoutant que malgré toutes ces difficultés, la situation évolue positivement.
Pour faire face à cette "stagnation artistique", Nikolaos voit la solution en le travail coopératif entre les professionnels du métier. "Il n'est plus question de continuer à travailler individuellement, chacun pour soi. Il faut terminer avec cette mentalité, longtemps héritée en Tunisie, où chacun travaille pour son propre compte", a-t-il dit. Pour l'artiste, il est nécessaire de créer de collectifs entre les artistes (Dj, musiciens...) où ils pourront partager leurs travaux, s'entraider et produire ensemble afin de redonner un nouvel élan au secteur. "Il est vrai que le digital joue un rôle important pour faire découvrir les travaux des artistes au grand public, mais ce n'est pas assez," a-t-il conclu.
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