"Le Je" est le jeu de Férielle, Saif et XMed. C'est aussi le jeu de tout le monde, ceux qui figurent sur les photos et ceux qui passent devant les stations TGM. Attends! quoi?? On vous déchiffre tout ça tout de suite!
Vous avez sûrement entendu parler de l'événement Jaou!
Pour sa quatrième édition (2017), Jaou aborde un nouveau thème, la migration, (ou en d'autres termes, pourquoi nos jeunes doivent avoir un visa pour partir dans certains pays?)
Une quarantaine d'artistes, de toutes les disciplines et de différentes nationalités, y sont invités.
Parmi eux, Férielle Doulain, franco-tunisienne, directrice artistique du projet "Le Je" et Saif Chida, photographe. X Med Mathlouthi les rejoindra plus tard pour les retouches photos.
Venons-en aux faits. Avec peu de moyens mais en toute liberté, Saif est parti dans des quartiers qu'il connait bien, "Mallasin", "Jbel Jloud" et "Chrichi".
Muni de son appareil photo, son approche est humble et amicale, "Tu voudrais pas être pris en photo?" "Ta photo sera imprimée et affichée dans les stations de TGM, ça te dit?" "Vas-y, fais ce que tu veux, c'est TON jeu!".
"Surtout pas de mecs dans les cafés!" était la seule exigence de Férielle. 46 photos sur 46 panneaux, dans les stations: "Aéoroport", "Kram" et "Salambo". Chacun a pu s'exprimer, comme il le voulait, et de chaque photo ressort une pensée, une pensée à la jeunesse négligée.
Les mecs de ces quartiers posent, ils passent un bon moment et affichent leur sourire, (certains leurs fantasmes de "bad boy"). Saif prend les clichés "Ils se sont amusés, c'est le plus important, ceux qui verront les photos seront aussi amusés, ou peut-être intrigués, et nous ce qui nous amuse le plus, c'est de voir ces différentes réactions!" s'exprime Férielle au HuffPost Tunisie.
De ces rencontres, "Le Je" dessine le souffle de la jeunesse, que les uns tendent à plaindre et que d'autres dédaignent.
"Malgré tout, malgré la misère, ils sourient sincèrement, ils sont fiers de ce qu'ils sont, attachés à leur identité." raconte Saif, "et puis, la migration est directement liée au "mal du pays". Ceux qui quittent le pays ne parlent que de leur retour, de ce qu'ils veulent accomplir en Tunisie dans quelques années."
Les modèles sur les photos sont des jeunes hommes issus de quartiers populaires, qui ont accepté de poser et de voir leur portrait affiché dans les stations. Si les femmes n'y apparaissent pas, c'est tout d'abord un choix artistique pour Férielle, mais c'est aussi parce que les hommes sont plus touchés par la migration que les femmes, "Elles sont plus intelligentes," rigole Saif.
Des panneaux publicitaires sans pub, mais avec les portraits de jeunes tunisiens dans leur quartier. Des photos visibles dans les stations très fréquentées de la capitale, accessibles et visibles par tous. Un "je" beau dans sa simplicité.
Vous avez sûrement entendu parler de l'événement Jaou!
Pour sa quatrième édition (2017), Jaou aborde un nouveau thème, la migration, (ou en d'autres termes, pourquoi nos jeunes doivent avoir un visa pour partir dans certains pays?)
Une quarantaine d'artistes, de toutes les disciplines et de différentes nationalités, y sont invités.
Parmi eux, Férielle Doulain, franco-tunisienne, directrice artistique du projet "Le Je" et Saif Chida, photographe. X Med Mathlouthi les rejoindra plus tard pour les retouches photos.
Venons-en aux faits. Avec peu de moyens mais en toute liberté, Saif est parti dans des quartiers qu'il connait bien, "Mallasin", "Jbel Jloud" et "Chrichi".
Muni de son appareil photo, son approche est humble et amicale, "Tu voudrais pas être pris en photo?" "Ta photo sera imprimée et affichée dans les stations de TGM, ça te dit?" "Vas-y, fais ce que tu veux, c'est TON jeu!".
"Surtout pas de mecs dans les cafés!" était la seule exigence de Férielle. 46 photos sur 46 panneaux, dans les stations: "Aéoroport", "Kram" et "Salambo". Chacun a pu s'exprimer, comme il le voulait, et de chaque photo ressort une pensée, une pensée à la jeunesse négligée.
Les mecs de ces quartiers posent, ils passent un bon moment et affichent leur sourire, (certains leurs fantasmes de "bad boy"). Saif prend les clichés "Ils se sont amusés, c'est le plus important, ceux qui verront les photos seront aussi amusés, ou peut-être intrigués, et nous ce qui nous amuse le plus, c'est de voir ces différentes réactions!" s'exprime Férielle au HuffPost Tunisie.
De ces rencontres, "Le Je" dessine le souffle de la jeunesse, que les uns tendent à plaindre et que d'autres dédaignent.
"Malgré tout, malgré la misère, ils sourient sincèrement, ils sont fiers de ce qu'ils sont, attachés à leur identité." raconte Saif, "et puis, la migration est directement liée au "mal du pays". Ceux qui quittent le pays ne parlent que de leur retour, de ce qu'ils veulent accomplir en Tunisie dans quelques années."
Les modèles sur les photos sont des jeunes hommes issus de quartiers populaires, qui ont accepté de poser et de voir leur portrait affiché dans les stations. Si les femmes n'y apparaissent pas, c'est tout d'abord un choix artistique pour Férielle, mais c'est aussi parce que les hommes sont plus touchés par la migration que les femmes, "Elles sont plus intelligentes," rigole Saif.
Des panneaux publicitaires sans pub, mais avec les portraits de jeunes tunisiens dans leur quartier. Des photos visibles dans les stations très fréquentées de la capitale, accessibles et visibles par tous. Un "je" beau dans sa simplicité.
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