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Tunisie: Le sit-in des journalistes du journal "Attounissia" dure depuis un mois

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MÉDIAS- Les journalistes du quotidien arabophone "Attounissia" continuent à mener leur sit-in au local de leur journal pour réclamer leurs droits suite à leur mise e chômage "sans préavis" par le propriétaire du journal, fustigeant par ailleurs le "mutisme total" du gouvernement. Cette bataille est celle "de tout le secteur", estiment-ils dans une déclaration à l'AFP.

L'arrivée du mois de Ramadan ne les a pas dissuadés de poursuivre leur action. ils organisent des repas de rupture du jeûne. Des journalistes travaillant dans d'autres médias les rejoignent en signe de solidarité.

Vingt-et-un journalistes et trois techniciens de "Attounissia", un quotidien lancé fin 2011 dans la foulée de la révolution, observent un sit-in depuis le 12 mai, date à laquelle ils disent avoir trouvé fermé leur local.

"Nous n'avons reçu aucun millime depuis quatre mois, et (le directeur) Nasreddine Ben Saïda a fermé les bureaux du journal sans préavis", a affirmé à l'AFP Jihane Laghmari, jusque-là responsable du service politique.


"Nous en avons informé le gouvernement mais il n'y a aucune réaction de sa part. C'est le mutisme total", a-t-elle ajouté.


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Les journalistes ont accroché des banderoles arborant les slogans "Le salaire est un droit et l'Etat est muet devant les voleurs" ou encore "Affamer les gens pour les soumettre" ont été déployées devant le siège du journal.

Une réunion de crise a eu lieu début juin entre les dirigeants du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) et de la Fédération tunisienne des directeurs de journaux (FTDJ). Un plan d’action a été prévu, à l'issue de la réunion, pour aider financièrement les 50 salariés et tenter de redresser la situation financière du journal afin que journalistes puissent garder leur travail.

"Le patron d'Attounissia a fermé le journal et n'a pas payé ses employés depuis février alors qu'il prépare le lancement d'une nouvelle revue", a avancé à l'AFP, Néji Bghouri, président du SNJT.

"Le gouvernement doit prouver son soutien aux médias par des actions et non par des paroles. (...) Il faut que l'Etat intervienne rapidement pour que les patrons des groupes de presse appliquent la loi", a clamé M. Bghouri.

D'après lui, de juin 2015 à mai 2016, environ 160 cas de "licenciements arbitraires" ont été recensés dans les médias, et quelque 300 employés n'ont pas perçu tous leurs salaires.


"Les entreprises de presse sont au bord de la faillite; ils étaient 205 en 2011, ils sont désormais 45. La moitié ne passeront pas le cap de 2016", a déclaré au HuffPost Tunisie. Taeib Zaher, président du FTDJ.


"Face aux problèmes qui persistent avec la fin des abonnements publics, à la publicité publique et en absence d'un fonds de soutien à la presse écrite, tant réclamé, les médias sont asphyxiés", a-t-il renchéri. Conséquence? "La presse indépendante disparaît au profit de la presse à scandale, un mélange d'argent sale et de diffamation à outrance car la nature a horreur du vide", a-t-il conclu.

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