Plusieurs hommes d'affaires soupçonnés de corruption ont été arrêtés en Tunisie, un coup de filet largement salué qui fait espérer à beaucoup une opération "Mains propres", six ans après la chute de la dictature.
Si la révolution de 2011 a en grande partie été motivée par le népotisme du régime de Zine El Abidine Ben Ali, la corruption reste un fléau au point d'être devenue "endémique" de l'aveu même de responsables. Elle est perçue comme un puissant frein à la relance économique.
C'est en vertu de l'état d'urgence en vigueur depuis un an et demi que trois hommes d'affaires et un responsable douanier ont été placés mardi soir en résidence surveillée pour être interrogés dans le plus grand secret, a indiqué à l'AFP un haut responsable sous le couvert de l'anonymat.
Un cinquième arrestation, celle de Kheireddine Meddeb, également présenté comme un "homme d'affaires", a par la suite été annoncée par ce haut responsable mercredi. Il n'a pas fourni d'autres précisions.
S'agissant des quatre premiers, le richissime Chafik Jarraya, l'ex-candidat à la présidence Yassine Chennoufi, l'homme d'affaires Nejib Ben Ismaïl et un gradé de la Douane, Ridha Ayari, "sont impliqués dans des affaires de corruption et soupçonnés de complot contre la sûreté de l'Etat par leur incitation et le financement présumé de mouvements de protestation à El-Kamour et dans d'autres régions", a précisé la même source.
Le site désertique d'El-Kamour, dans la région de Tataouine (sud), est le théâtre depuis plusieurs semaines d'un sit-in qui a dégénéré en affrontements avec les forces de l'ordre. Lundi, un jeune manifestant est mort écrasé, "accidentellement" selon les autorités par un véhicule de la gendarmerie, ce qui a provoqué une flambée de violences.
'La guerre a commencé'
La nouvelle des quatre arrestations a été largement saluée dans les médias et sur les réseaux sociaux, même si certains ont espéré qu'il ne s'agisse pas de "poudre aux yeux".
"La guerre contre la grande corruption a commencé", s'est réjoui en Une le quotidien La Presse en allusion à "l'opération coup de poing de Youssef Chahed", le chef du gouvernement.
"Bravo (...) et on ne lâche rien!", s'est enthousiasmé un animateur de la radio nationale, qualifiant ces arrestations de bouffée d'"air frais" dans la morosité ambiante.
'Premier pas'
En fonction depuis l'été dernier, Youssef Chahed a promis que la lutte contre la corruption serait une de ses priorités, mais il s'est trouvé "systématiquement freiné dans son élan", a jugé l'International Crisis Group (ICG) dans un récent rapport sur l'impact de la corruption et du clientélisme sur la transition démocratique.
Les arrestations "nous ont à la fois surpris et réjouis", a dit à l'AFP Youssef Belgacem, de l'ONG anti-corruption I-Watch.
"S'il s'agit d'un vrai changement dans sa politique, alors Chahed ne trouvera que du soutien chez le peuple tunisien", a de son côté réagi sur Twitter le constitutionnaliste et militant politique Jaouhar Ben Mbarek.
Le gouvernement "a une volonté de fer dans la lutte contre la corruption", a assuré le secrétaire d'Etat chargé des affaires foncières, Mabrouk Kourchid, sur Nessma TV. "Et si le gouvernement doit tomber en raison de cette bataille (...), nous l'acceptons", a-t-il ajouté.
Lors d'une audition publique vendredi de l'Instance vérité et dignité, chargée d'enquêter sur les violations des droits de l'Homme du passé, Imed Trabelsi, neveu de l'ex-Première dame de Tunisie, a décrit un système à l'époque bien huilé grâce à la complicité de douaniers, de hauts fonctionnaires et de ministres.
Si la révolution de 2011 a en grande partie été motivée par le népotisme du régime de Zine El Abidine Ben Ali, la corruption reste un fléau au point d'être devenue "endémique" de l'aveu même de responsables. Elle est perçue comme un puissant frein à la relance économique.
C'est en vertu de l'état d'urgence en vigueur depuis un an et demi que trois hommes d'affaires et un responsable douanier ont été placés mardi soir en résidence surveillée pour être interrogés dans le plus grand secret, a indiqué à l'AFP un haut responsable sous le couvert de l'anonymat.
Un cinquième arrestation, celle de Kheireddine Meddeb, également présenté comme un "homme d'affaires", a par la suite été annoncée par ce haut responsable mercredi. Il n'a pas fourni d'autres précisions.
S'agissant des quatre premiers, le richissime Chafik Jarraya, l'ex-candidat à la présidence Yassine Chennoufi, l'homme d'affaires Nejib Ben Ismaïl et un gradé de la Douane, Ridha Ayari, "sont impliqués dans des affaires de corruption et soupçonnés de complot contre la sûreté de l'Etat par leur incitation et le financement présumé de mouvements de protestation à El-Kamour et dans d'autres régions", a précisé la même source.
Le site désertique d'El-Kamour, dans la région de Tataouine (sud), est le théâtre depuis plusieurs semaines d'un sit-in qui a dégénéré en affrontements avec les forces de l'ordre. Lundi, un jeune manifestant est mort écrasé, "accidentellement" selon les autorités par un véhicule de la gendarmerie, ce qui a provoqué une flambée de violences.
'La guerre a commencé'
Les autorités ont mis en garde contre "le danger" d'un dérapage de la situation, et certains responsables ont assuré que des hommes politiques et des hommes d'affaires -sans les nommer- incitaient les habitants du sud à manifester.
La nouvelle des quatre arrestations a été largement saluée dans les médias et sur les réseaux sociaux, même si certains ont espéré qu'il ne s'agisse pas de "poudre aux yeux".
"La guerre contre la grande corruption a commencé", s'est réjoui en Une le quotidien La Presse en allusion à "l'opération coup de poing de Youssef Chahed", le chef du gouvernement.
"Bravo (...) et on ne lâche rien!", s'est enthousiasmé un animateur de la radio nationale, qualifiant ces arrestations de bouffée d'"air frais" dans la morosité ambiante.
Beaucoup sur les réseaux sociaux ont en outre espéré le lancement d'une opération "Mains propres" semblable à celle ayant provoqué des milliers d'arrestations en Italie dans les années 1990.
'Premier pas'
En fonction depuis l'été dernier, Youssef Chahed a promis que la lutte contre la corruption serait une de ses priorités, mais il s'est trouvé "systématiquement freiné dans son élan", a jugé l'International Crisis Group (ICG) dans un récent rapport sur l'impact de la corruption et du clientélisme sur la transition démocratique.
Les arrestations "nous ont à la fois surpris et réjouis", a dit à l'AFP Youssef Belgacem, de l'ONG anti-corruption I-Watch.
"Nous espérons que c'est le premier pas sérieux dans la guerre contre la corruption et les corrompus, et pas une tentative de calmer les manifestations à Tataouine et ailleurs", a-t-il ajouté. "La liste des barons de la corruption est encore longue."
"S'il s'agit d'un vrai changement dans sa politique, alors Chahed ne trouvera que du soutien chez le peuple tunisien", a de son côté réagi sur Twitter le constitutionnaliste et militant politique Jaouhar Ben Mbarek.
Le gouvernement "a une volonté de fer dans la lutte contre la corruption", a assuré le secrétaire d'Etat chargé des affaires foncières, Mabrouk Kourchid, sur Nessma TV. "Et si le gouvernement doit tomber en raison de cette bataille (...), nous l'acceptons", a-t-il ajouté.
Ce coup de filet inédit intervient quelques jours après le témoignage édifiant du membre le plus connu du clan Trabelsi, qui avait mis de larges pans de l'économie sous coupe réglée pendant la dictature.
Lors d'une audition publique vendredi de l'Instance vérité et dignité, chargée d'enquêter sur les violations des droits de l'Homme du passé, Imed Trabelsi, neveu de l'ex-Première dame de Tunisie, a décrit un système à l'époque bien huilé grâce à la complicité de douaniers, de hauts fonctionnaires et de ministres.
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