Un thriller et un film d'animation, une Tunisienne et un Iranien, la gravité et l'ironie : deux cinéastes, Kaouter Ben Hania et Ali Soozandeh, ont fait des débuts remarqués à Cannes avec deux façons radicalement différentes de parler du sexe et de la répression.
'Téhéran Tabou' : la schizophrénie sexuelle en Iran
Le film suit une galerie de personnages, du fils de la prostituée qu'elle emmène lors de ses passes faute de place à l'école, à une femme que son mari refuse d'autoriser à travailler, en passant par des vendeurs d'hymen artificiels. Rappelant Persepolis de Marjane Satrapi par sa forme, ce film d'animation mêle l'ironie à une certaine fraîcheur, malgré le sujet.
Corruption de magistrats contre du sexe, adultère durement réprimé, pénalisation de l'avortement, éloge de la virginité : "Téhéran Tabou", présenté à la Semaine de la critique, veut "briser le silence en Iran", explique son réalisateur Ali Soozandeh à l'AFP.
'La Belle et la meute' : le calvaire d'une victime de viol en Tunisie
Une jeune fille, Mariam, est violée par des policiers lors d'une soirée à Tunis. Aux côtés du jeune homme qui l'accompagnait, elle va passer une nuit cauchemardesque à tenter de porter plainte.
"C'est une histoire de justice, qui a quelque chose d'universel" dans le récit des difficultés à porter plainte après un viol, a expliqué la réalisatrice, Kaouther Ben Hania, à l'AFP. Le film, dans lequel la jeune fille se décide peu à peu à surmonter la honte, est inspiré d'un fait divers qui s'est déroulé en Tunisie et a donné lieu à un livre (Coupable d'avoir été violée de Meriem Ben Mohamed).
Kaouther Ben Hania, 39 ans, installée à Paris depuis 12 ans, revendique un cinéma en prise avec le réel, qui frôle le documentaire et n'hésite pas à emprunter au film de genre : certaines scènes de poursuite dans le commissariat sont dignes d'un film d'horreur.
'Téhéran Tabou' : la schizophrénie sexuelle en Iran
Dès sa première scène, "Téhéran Tabou" s'attaque à l'hypocrisie autour de la sexualité en Iran : dans une rue de Téhéran, le conducteur d'une voiture se fait faire une fellation par une prostituée, tout en sermonnant, par la fenêtre, sa fille parce qu'elle se balade avec un garçon.
Le film suit une galerie de personnages, du fils de la prostituée qu'elle emmène lors de ses passes faute de place à l'école, à une femme que son mari refuse d'autoriser à travailler, en passant par des vendeurs d'hymen artificiels. Rappelant Persepolis de Marjane Satrapi par sa forme, ce film d'animation mêle l'ironie à une certaine fraîcheur, malgré le sujet.
Corruption de magistrats contre du sexe, adultère durement réprimé, pénalisation de l'avortement, éloge de la virginité : "Téhéran Tabou", présenté à la Semaine de la critique, veut "briser le silence en Iran", explique son réalisateur Ali Soozandeh à l'AFP.
"Le manque de liberté pousse les gens à adopter deux poids, deux mesures", ajoute l'Iranien de 47 ans, installé en Allemagne. "Tant que les gens ne se demandent pas pourquoi ils participent à la persistance de ces règles, alors rien ne changera".
'La Belle et la meute' : le calvaire d'une victime de viol en Tunisie
Une jeune fille, Mariam, est violée par des policiers lors d'une soirée à Tunis. Aux côtés du jeune homme qui l'accompagnait, elle va passer une nuit cauchemardesque à tenter de porter plainte.
"La Belle et la meute" est tourné en neuf longs plans séquence minutieusement préparés, qui emmènent le spectateur d'une clinique privée où l'on s'abrite derrière les règles de procédure pour ne pas recevoir la victime, aux commissariats où, malgré la chute de la dictature de Ben Ali, la police semble agir dans l'impunité. Le film donne à voir la société patriarcale dans laquelle se débattent ces jeunes tunisiens.
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"C'est une histoire de justice, qui a quelque chose d'universel" dans le récit des difficultés à porter plainte après un viol, a expliqué la réalisatrice, Kaouther Ben Hania, à l'AFP. Le film, dans lequel la jeune fille se décide peu à peu à surmonter la honte, est inspiré d'un fait divers qui s'est déroulé en Tunisie et a donné lieu à un livre (Coupable d'avoir été violée de Meriem Ben Mohamed).
Kaouther Ben Hania, 39 ans, installée à Paris depuis 12 ans, revendique un cinéma en prise avec le réel, qui frôle le documentaire et n'hésite pas à emprunter au film de genre : certaines scènes de poursuite dans le commissariat sont dignes d'un film d'horreur.
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