La jeune styliste tunisienne Anissa Meddeb, a lancé sa marque Anissa Aïda en 2016, après avoir travaillé avec plusieurs maisons de prêt-à-porter. Ses créations sont marquées par "un dialogue entre orient et occident, tradition et modernité", dans un esprit minimaliste et épuré.
"Ce sont des vêtements destinés aux femmes actives, créatives, qui veulent se sentir à l’aise", explique Anissa Meddeb au HuffPost Tunisie.
Si la créatrice s’inspire de formes traditionnelles aussi bien japonaises qu’arabes, ainsi que d’art ou encore de musique, une forte empreinte tunisienne marque l’ensemble de ses collections. Répondant au concept "Inspired in Tunisia, Made in Tunisia" ("Inspiré en Tunisie, Fabriqué en Tunisie"), ces dernières sont généralement développées à New York avant d’être produites en Tunisie.
Ce souci d’une production locale va de paire avec l’utilisation de matériaux exclusivement naturels, rejoignant l’idée d’une certaine transparence dans la production: "Je suis un peu en réaction contre tout ce qui est fast fashion, Je voudrais que tout soit dans l’authenticité et la transparence. Je veux vraiment raconter une histoire, que les gens sachent où et comment les choses sont produites", commente Anissa Meddeb.
Pour sa première collection, elle a ainsi collaboré avec des artisanes pour développer un tissu, travaillé à la main en Tunisie, dans la région de Mahdia.
Une inspiration tunisienne qui se retrouve dans les matières, mais aussi dans les découpes. Le volume des vêtements s’inspire de formes traditionnelles, comme le caftan, la djellaba, le chemisier fadhila, le sarouel que l’on retrouvera décliné en jeans ou en lin, la babouche en cuir, plate ou à plateforme...
"Je veux conserver et continuer à développer cette identité tunisienne car c’est ma propre identité et c’est ce qui fait la signature de la marque", confie-t-elle.
HuffPost Tunisie Peux-tu nous parler de ton parcours? Comment l’aventure Anissa Aïda a-t-elle commencé?
Anissa Meddeb: J’ai grandi entre Paris et Tunis, j’ai fait mes études aux États-Unis à New York, à la Parsons School of Design et en 3ème année j’ai intégré la Saint Martins School à Londres.
J’ai fait des stages chez de nombreux designers, à Paris chez A.P.C., chez Marc Jacobs à New York, dans les accessoires, ce qui m’a donné un bon sens des couleurs, des associations, de comment faire ses mood boards, etc. J’ai travaillé à New York pour les ThreeASFOUR, un groupe de 3 designers, un libanais, une israélienne et une tadjike. J’ai aussi travaillé pour la marque de vêtements de sport Outdoor Voices.
Encouragée par mes mentors, j’ai lancé ma marque Anissa Aïda en mars 2016 dont j’ai présenté la première collection, en capsule chez Musk&Amber. J’ai été repérée par "Fashion Scout", un organisme basé à Londres, qui organise des concours pour les jeunes designers. Ils m’ont proposé de faire un défilé commun, en septembre 2016, dans leur espace londonien. Nous étions 4 designers, ils ont appelé cela le défilé des "Ones to Watch", nous avions chacun à montrer une quinzaine de looks.
Après cela, j’ai fait des salons pour présenter ma collection à New York, à Copenhague, au salon Who’s Next à Paris.
La collection automne-hiver 2017 se démarque avec des tonalités plutôt brunes quelles étaient tes influences cette fois?
Elle présentait en effet des couleurs plus hivernales. C’était une collection plutôt inspirée du Mali des années 70 et de deux photographes maliens, Seydou Keïta et Malick Sidibé. J’aime cette atmosphère un peu "dolce vita africana" des années 60-70.
C’est vraiment l’Afrique cette collection! C’est une collection d’hiver mais j’ai quand même mis les palmiers, etc. Je me suis vraiment inspirée de leurs photos pour la mise en scène, c’est dans un petit studio, les filles sont assises sur un petit tabouret…
Tu travailles actuellement sur la collection printemps-été 2018, quelles sont ses grandes lignes?
La collection Printemps-été 2018 va être une continuation de mes premières collections, toujours sur le thème d’un dialogue entre culture, tradition et modernité, dans des dégradés de bleu, de gris avec quelques accents de rouge, le zen et l’épuré.
J’aime beaucoup le jean, que j’ai particulièrement utilisé dans la collection printemps-été 2016 et que je prévois de beaucoup réutiliser pour cette collection printemps-été 2018. L’avantage du jean est qu’il est produit en Tunisie.
Récemment j’ai fait un voyage au Japon, qui a renforcé ma passion pour cette culture, les motifs des habits traditionnels m’ont beaucoup inspirée. La collection reste donc minimaliste mais travaillée avec l’apparition de certains imprimés justement.
Il y aura toujours le fameux sac du voyageur "traveler’s bag" et un autre sac à main en cuir mais aussi des accessoires amovibles, des cols et des manches amovibles.
Que penses-tu de la scène créative tunisienne actuelle?
Dans le monde de l’art et du design pas mal de choses se passent en Tunisie, les créateurs locaux font des choses intéressantes. Ça bouge de plus en plus, de manière générale, et j’encourage ce mouvement.
J’étais récemment à un congrès de femmes entrepreneurs avec la délégation tunisienne, c’était vraiment beau de voir ce que font toutes ces femmes, que ce soit dans le social, l’entrepreneuriat, la mode, le design.
Dans le design j’aime beaucoup Flaÿou, qui ont récemment repris des jeux traditionnels tunisiens et même des sacs du marché mais aussi la galerie de design Noa, ou encore le concept store Mooja.
Quels sont tes projets, que souhaites-tu développer en particulier?
Mon projet est vraiment de développer mes collections et l’e-commerce que je vais lancer rapidement.
Je mise toujours sur la présence de mes collections dans des magasins multimarques, le "direct-to-consumer", les pop-up, c’est cette relation de proximité avec le client qui m’intéresse le plus.
J’aimerais garder des pièces très fortes, pour conserver l’identité de la marque, et en même temps des pièces plus faciles à porter, confortables dans la vie de tous les jours.
La nouvelle collection Anissa Aïda sera notamment présentée à la London Fashion Week.
"Ce sont des vêtements destinés aux femmes actives, créatives, qui veulent se sentir à l’aise", explique Anissa Meddeb au HuffPost Tunisie.
Si la créatrice s’inspire de formes traditionnelles aussi bien japonaises qu’arabes, ainsi que d’art ou encore de musique, une forte empreinte tunisienne marque l’ensemble de ses collections. Répondant au concept "Inspired in Tunisia, Made in Tunisia" ("Inspiré en Tunisie, Fabriqué en Tunisie"), ces dernières sont généralement développées à New York avant d’être produites en Tunisie.
Ce souci d’une production locale va de paire avec l’utilisation de matériaux exclusivement naturels, rejoignant l’idée d’une certaine transparence dans la production: "Je suis un peu en réaction contre tout ce qui est fast fashion, Je voudrais que tout soit dans l’authenticité et la transparence. Je veux vraiment raconter une histoire, que les gens sachent où et comment les choses sont produites", commente Anissa Meddeb.
Pour sa première collection, elle a ainsi collaboré avec des artisanes pour développer un tissu, travaillé à la main en Tunisie, dans la région de Mahdia.
Une inspiration tunisienne qui se retrouve dans les matières, mais aussi dans les découpes. Le volume des vêtements s’inspire de formes traditionnelles, comme le caftan, la djellaba, le chemisier fadhila, le sarouel que l’on retrouvera décliné en jeans ou en lin, la babouche en cuir, plate ou à plateforme...
"Je veux conserver et continuer à développer cette identité tunisienne car c’est ma propre identité et c’est ce qui fait la signature de la marque", confie-t-elle.
HuffPost Tunisie Peux-tu nous parler de ton parcours? Comment l’aventure Anissa Aïda a-t-elle commencé?
Anissa Meddeb: J’ai grandi entre Paris et Tunis, j’ai fait mes études aux États-Unis à New York, à la Parsons School of Design et en 3ème année j’ai intégré la Saint Martins School à Londres.
J’ai fait des stages chez de nombreux designers, à Paris chez A.P.C., chez Marc Jacobs à New York, dans les accessoires, ce qui m’a donné un bon sens des couleurs, des associations, de comment faire ses mood boards, etc. J’ai travaillé à New York pour les ThreeASFOUR, un groupe de 3 designers, un libanais, une israélienne et une tadjike. J’ai aussi travaillé pour la marque de vêtements de sport Outdoor Voices.
Encouragée par mes mentors, j’ai lancé ma marque Anissa Aïda en mars 2016 dont j’ai présenté la première collection, en capsule chez Musk&Amber. J’ai été repérée par "Fashion Scout", un organisme basé à Londres, qui organise des concours pour les jeunes designers. Ils m’ont proposé de faire un défilé commun, en septembre 2016, dans leur espace londonien. Nous étions 4 designers, ils ont appelé cela le défilé des "Ones to Watch", nous avions chacun à montrer une quinzaine de looks.
Après cela, j’ai fait des salons pour présenter ma collection à New York, à Copenhague, au salon Who’s Next à Paris.
La collection automne-hiver 2017 se démarque avec des tonalités plutôt brunes quelles étaient tes influences cette fois?
Elle présentait en effet des couleurs plus hivernales. C’était une collection plutôt inspirée du Mali des années 70 et de deux photographes maliens, Seydou Keïta et Malick Sidibé. J’aime cette atmosphère un peu "dolce vita africana" des années 60-70.
C’est vraiment l’Afrique cette collection! C’est une collection d’hiver mais j’ai quand même mis les palmiers, etc. Je me suis vraiment inspirée de leurs photos pour la mise en scène, c’est dans un petit studio, les filles sont assises sur un petit tabouret…
Tu travailles actuellement sur la collection printemps-été 2018, quelles sont ses grandes lignes?
La collection Printemps-été 2018 va être une continuation de mes premières collections, toujours sur le thème d’un dialogue entre culture, tradition et modernité, dans des dégradés de bleu, de gris avec quelques accents de rouge, le zen et l’épuré.
J’aime beaucoup le jean, que j’ai particulièrement utilisé dans la collection printemps-été 2016 et que je prévois de beaucoup réutiliser pour cette collection printemps-été 2018. L’avantage du jean est qu’il est produit en Tunisie.
Récemment j’ai fait un voyage au Japon, qui a renforcé ma passion pour cette culture, les motifs des habits traditionnels m’ont beaucoup inspirée. La collection reste donc minimaliste mais travaillée avec l’apparition de certains imprimés justement.
Il y aura toujours le fameux sac du voyageur "traveler’s bag" et un autre sac à main en cuir mais aussi des accessoires amovibles, des cols et des manches amovibles.
Que penses-tu de la scène créative tunisienne actuelle?
Dans le monde de l’art et du design pas mal de choses se passent en Tunisie, les créateurs locaux font des choses intéressantes. Ça bouge de plus en plus, de manière générale, et j’encourage ce mouvement.
J’étais récemment à un congrès de femmes entrepreneurs avec la délégation tunisienne, c’était vraiment beau de voir ce que font toutes ces femmes, que ce soit dans le social, l’entrepreneuriat, la mode, le design.
Dans le design j’aime beaucoup Flaÿou, qui ont récemment repris des jeux traditionnels tunisiens et même des sacs du marché mais aussi la galerie de design Noa, ou encore le concept store Mooja.
Quels sont tes projets, que souhaites-tu développer en particulier?
Mon projet est vraiment de développer mes collections et l’e-commerce que je vais lancer rapidement.
Je mise toujours sur la présence de mes collections dans des magasins multimarques, le "direct-to-consumer", les pop-up, c’est cette relation de proximité avec le client qui m’intéresse le plus.
J’aimerais garder des pièces très fortes, pour conserver l’identité de la marque, et en même temps des pièces plus faciles à porter, confortables dans la vie de tous les jours.
La nouvelle collection Anissa Aïda sera notamment présentée à la London Fashion Week.
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