HÉPATITE C - Le ministre de la Santé Saïd Aïdi a annoncé jeudi 5 mai le lancement dans le courant de l'année, d'une "campagne nationale d'éradication de l'hépatite C au cours des huit prochaines années", rapporte la TAP.
Le traitement repose sur deux médicaments génériques conçus par un laboratoire tunisien, Taha Pharma, et qui "ont obtenu leur autorisation de mise sur le marché au début de l'année pour l'un et en mars pour l'autre", explique Ines Fradi, directrice de la Direction Générale de la Pharmacie, contactée par le HuffPost Tunisie.
Bras de fer
Mais ce qui pourrait passer pour une nouvelle ne rassure pas nécessairement l'association SOS hépatites Tunisie, qui mène un bras de fer avec le ministère de la Santé depuis plusieurs mois. Ce dernier a d'ailleurs profité de l'annonce de sa campagne pour tacler sans la nommer l'association.
Car comme le relève l'agence TAP, "le ministre Saïd Aïdi a indiqué que le dossier de l'hépatite C a fait l'objet au cours des dernières années de tiraillements entre des laboratoires liés à des associations bien connues dont le travail ne repose pas sur des bases scientifiques".
Le (très cher) laboratoire Gilead
L'association SOS hépatites Tunisie avait en effet lancé le 3 mars dernier un "cri de détresse" face à l'absence de mise sur le marché de traitement générique, comme prévu normalement pour le premier trimestre 2016, après que le laboratoire américain Gilead avait annoncé en août 2015 délivrer un accord de "licence volontaire" pour une liste de 101 pays en voie de développement, dont la Tunisie.
Mais les termes de la licence restent contraignants, le coût étant calculé en fonction du niveau de vie du pays, de sorte qu'il reste malgré tout peu accessible, explique Hep Coalition, plateforme de plaidoyer animée par les ONG Médecins du Monde et Treatment Action Group:
Un générique tunisien pris en charge par l'Etat
Le 22 avril à Hammamet le gouvernement a donc présenté les résultats d’une enquête nationale sur l’hépatite en Tunisie, à l'occasion de laquelle le ministre de la Santé avait même promis la fourniture gratuite de médicaments de 4e génération "bientôt", permettant "une rémission quasi-totale de cette maladie au bout d’un traitement de trois mois". Saïd Aïdi avait déjà estimé pouvoir éradiquer l'hépatite C en Tunisie en huit ans à l'aide de ce traitement.
Car entre temps le ministère de la Santé a émis un appel d'offre pour mettre au point un traitement contre cette maladie. Si la procédure n'est pas encore totalement parvenue à son terme, le ministre de la Santé a visiblement pu commencer à tourner le dos au traitement Gilead, considéré comme le plus cher de l'histoire de l'industrie pharmaceutique.
Scepticisme de l'association
Toutefois ce projet ne semble pas convaincre l'association SOS hépatite Tunisie, qui, le 4 avril, avait mis en garde contre la fabrication d’un médicament générique traitant l’hépatite C, qu'elle estimait "impropre à la vente sur le marché local", faute de brevet délivré par la société américaine mère, avait alors expliqué le secrétaire général de SOS Hépatite, Kais Ben Ahmed.
En annonçant son plan d'éradication de la maladie en 8 ans ce jeudi 5 mai, Saïd Aïdi a donc insinué que l'association SOS Hépatite Tunisie avait partie liée avec le laboratoire Gilead, et bloquait pour cela le recours à toute autre solution.
Celle-ci, contactée par le HuffPost Tunisie, n'a pas donné suite à nos questions.
Le traitement repose sur deux médicaments génériques conçus par un laboratoire tunisien, Taha Pharma, et qui "ont obtenu leur autorisation de mise sur le marché au début de l'année pour l'un et en mars pour l'autre", explique Ines Fradi, directrice de la Direction Générale de la Pharmacie, contactée par le HuffPost Tunisie.
Bras de fer
Mais ce qui pourrait passer pour une nouvelle ne rassure pas nécessairement l'association SOS hépatites Tunisie, qui mène un bras de fer avec le ministère de la Santé depuis plusieurs mois. Ce dernier a d'ailleurs profité de l'annonce de sa campagne pour tacler sans la nommer l'association.
Car comme le relève l'agence TAP, "le ministre Saïd Aïdi a indiqué que le dossier de l'hépatite C a fait l'objet au cours des dernières années de tiraillements entre des laboratoires liés à des associations bien connues dont le travail ne repose pas sur des bases scientifiques".
Le (très cher) laboratoire Gilead
L'association SOS hépatites Tunisie avait en effet lancé le 3 mars dernier un "cri de détresse" face à l'absence de mise sur le marché de traitement générique, comme prévu normalement pour le premier trimestre 2016, après que le laboratoire américain Gilead avait annoncé en août 2015 délivrer un accord de "licence volontaire" pour une liste de 101 pays en voie de développement, dont la Tunisie.
Mais les termes de la licence restent contraignants, le coût étant calculé en fonction du niveau de vie du pays, de sorte qu'il reste malgré tout peu accessible, explique Hep Coalition, plateforme de plaidoyer animée par les ONG Médecins du Monde et Treatment Action Group:
Gilead a fixé le prix du sofosbuvir à 84 000 USD pour un traitement de 12 semaines (1 000 dollars par comprimé). Il doit être utilisé avec d’autres médicaments – et certaines personnes peuvent nécessiter un traitement de 24 semaines – ce qui rend ce traitement du VHC encore plus cher. Gilead demande 900 USD pour 12 semaines de sofosbuvir dans certains pays à faible revenu.
Un générique tunisien pris en charge par l'Etat
Le 22 avril à Hammamet le gouvernement a donc présenté les résultats d’une enquête nationale sur l’hépatite en Tunisie, à l'occasion de laquelle le ministre de la Santé avait même promis la fourniture gratuite de médicaments de 4e génération "bientôt", permettant "une rémission quasi-totale de cette maladie au bout d’un traitement de trois mois". Saïd Aïdi avait déjà estimé pouvoir éradiquer l'hépatite C en Tunisie en huit ans à l'aide de ce traitement.
Car entre temps le ministère de la Santé a émis un appel d'offre pour mettre au point un traitement contre cette maladie. Si la procédure n'est pas encore totalement parvenue à son terme, le ministre de la Santé a visiblement pu commencer à tourner le dos au traitement Gilead, considéré comme le plus cher de l'histoire de l'industrie pharmaceutique.
Scepticisme de l'association
Toutefois ce projet ne semble pas convaincre l'association SOS hépatite Tunisie, qui, le 4 avril, avait mis en garde contre la fabrication d’un médicament générique traitant l’hépatite C, qu'elle estimait "impropre à la vente sur le marché local", faute de brevet délivré par la société américaine mère, avait alors expliqué le secrétaire général de SOS Hépatite, Kais Ben Ahmed.
En annonçant son plan d'éradication de la maladie en 8 ans ce jeudi 5 mai, Saïd Aïdi a donc insinué que l'association SOS Hépatite Tunisie avait partie liée avec le laboratoire Gilead, et bloquait pour cela le recours à toute autre solution.
Celle-ci, contactée par le HuffPost Tunisie, n'a pas donné suite à nos questions.
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