CINÉMA- Les immigrés syriens rescapés, ballotés entre les frontières de l'Europe, une réalité qui fait la Une des médias de temps à autre, seulement quand le tragique atteint son apogée, devient criant et sujet à polémique. Autrement, il est banalisé.
Alors un documentaire peignant cette réalité, quoi d'original par rapport aux multiples reportages télévisés? Comment transformer une réalité devenue aussi ordinaire, en un travail exceptionnel singulier, artistique?
C'est le pari du film "Moon in the Skype" du réalisateur syrien Ghatfan Ghanoom, filmé au quatre coins du monde; la Syrie, la Finlande, la Grèce, sur les pas des Syriens, fuyant leur pays en guerre et aspirant à rejoindre l'Europe. Une Europe qui n'en veut pas, débordée par la crise des migrants.
Entre les politiques et les raisons d'État qui dictent leur expulsion et les cris de l'humain, le documentaire retrace leur calvaire avec une focalisation sur la ligne de la frontière entre la Macédoine et la Grèce. Sortant de la Grèce, les immigrés racontent comment ils empruntent la route de la Macédoine pour aller en Serbie, la porte vers l'Europe occidentale.
Dans cet univers noirci, des sourires ont pu être arraché du public, les témoignages loin de sombrer pour certains dans le misérabilisme, raconte leur clavaire avec ironie. Des récits pimentés d'anecdotes, signe d'une grande lucidité et de recul.
Un des témoins raconte comment la police macédonienne interroge les Syriens, étonnés qu'il veulent partir en Serbie "un pays qui déteste les musulmans", les préjugés ethniques et religieux sont présents et la volonté du réalisateur de les démonter est palpable. Dans plusieurs scènes, on voit des personnages faire la signe de la croix. Un d'eux a trainé avec lui une grande croix: "J'ai voulu user des signes de l'occident, des symboles qu'ils connaissent, ceux relatifs au christianisme, les interpeller à travers ces signes", a déclaré Ghatfan Ghanoom au HuffPost Tunisie.
Un parti pris
Alors que le régime syrien est fortement critiqué dans le documentaire, le réalisateur n'esquisse nullement les massacres de Daech. "Daech, les Frères musulmans ou autres, sont des mouvements à éradiquer mais ils sont le fruit d'un régime dictatorial", affirme-il au HuffPost Tunisie. Un manquement sciemment fait, infidèle à la réalité dans sa complexité.
Début réussi de FIFAK 2016 réussi avec un film qui ne laisse pas indifférent.
Alors un documentaire peignant cette réalité, quoi d'original par rapport aux multiples reportages télévisés? Comment transformer une réalité devenue aussi ordinaire, en un travail exceptionnel singulier, artistique?
C'est le pari du film "Moon in the Skype" du réalisateur syrien Ghatfan Ghanoom, filmé au quatre coins du monde; la Syrie, la Finlande, la Grèce, sur les pas des Syriens, fuyant leur pays en guerre et aspirant à rejoindre l'Europe. Une Europe qui n'en veut pas, débordée par la crise des migrants.
Entre les politiques et les raisons d'État qui dictent leur expulsion et les cris de l'humain, le documentaire retrace leur calvaire avec une focalisation sur la ligne de la frontière entre la Macédoine et la Grèce. Sortant de la Grèce, les immigrés racontent comment ils empruntent la route de la Macédoine pour aller en Serbie, la porte vers l'Europe occidentale.
Une route minée de dangers, des familles la traversent. Avant ils ont dû payer des centaines d'euros aux passeurs pour au final être de nouveau refoulés en Grèce. Mais avant la police macédonienne double leur peine, certains racontent comment ils ont été violentés, d'autres, dépouillés...eux qui n'ont plus que leurs épargnes pour espérer s'en sortir. Une épargne convoitée par la police de la frontière macédonienne et les passeurs. À propos de ces derniers, un Syrien raconte: "Ce sont des criminels, ils nous ont pillés, nous en sommes conscients mais eux seuls connaissent la route".
Sur cette route périlleuse, des familles entière sur le chemin, des enfants, trainés sans le sens propre et figuré. Des petits, qui racontent leur périples, privés de nourriture, d'eau pour certains, dormant dans la boue lors de journées d'intempéries. Des petits qui racontent pourtant leur rêves, des rêves simples mais si inaccessibles pour eux: être scolarisés, avoir un refuge, la paix. Leurs rires se mêlent à des pleures dans un tableau aussi pénible que touchant.
Dans cet univers noirci, des sourires ont pu être arraché du public, les témoignages loin de sombrer pour certains dans le misérabilisme, raconte leur clavaire avec ironie. Des récits pimentés d'anecdotes, signe d'une grande lucidité et de recul.
Un des témoins raconte comment la police macédonienne interroge les Syriens, étonnés qu'il veulent partir en Serbie "un pays qui déteste les musulmans", les préjugés ethniques et religieux sont présents et la volonté du réalisateur de les démonter est palpable. Dans plusieurs scènes, on voit des personnages faire la signe de la croix. Un d'eux a trainé avec lui une grande croix: "J'ai voulu user des signes de l'occident, des symboles qu'ils connaissent, ceux relatifs au christianisme, les interpeller à travers ces signes", a déclaré Ghatfan Ghanoom au HuffPost Tunisie.
Un parti pris
Alors que le régime syrien est fortement critiqué dans le documentaire, le réalisateur n'esquisse nullement les massacres de Daech. "Daech, les Frères musulmans ou autres, sont des mouvements à éradiquer mais ils sont le fruit d'un régime dictatorial", affirme-il au HuffPost Tunisie. Un manquement sciemment fait, infidèle à la réalité dans sa complexité.
Toutefois, au delà des considérations politiques et religieuses, ce qui prime et marque dans le film c'est l'Humain, l'Humain dans sa tumulte et sa résistance, contre vent et marrées. C'est justement le slogan de FIFAK 2016; la résistance contre le vent et les marrées.
Début réussi de FIFAK 2016 réussi avec un film qui ne laisse pas indifférent.
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