SOCIÉTÉ- Mohammad attend patiemment dans le couloir de la clinique d'Avicenne à Téhéran où sa femme subit une fécondation in vitro: face à l'infertilité grandissante en Iran, de plus en plus de couples doivent jongler avec les tabous pour avoir un enfant par insémination artificielle.
L'infertilité a fortement augmenté ces dernières années dans le pays, affirment des experts iraniens en citant notamment comme causes probables la pollution de l'air et une alimentation de mauvaise qualité.
Après avoir attendu dix ans pour avoir un deuxième enfant, Mohammad, 45 ans, lui et son épouse ont décidé de tenter une fécondation in vitro. Mais son plus grand souci, explique-t-il, est que sa famille puisse un jour le découvrir.
"Certaines personnes refusent une fécondation avec le sperme d'un autre homme car plus tard la famille pourrait dire que le sperme vient d'un étranger et refuser ainsi l'héritage à l'enfant", a-t-il déclaré à l'AFP en disant préférer donner seulement son prénom.
Cette fois, c'est pourtant bien le propre sperme de Mohammad qui est utilisé - avec l'ovule d'une autre femme -, mais le couple craint toujours que sa famille ne le croie pas.
Un couple sur cinq
En Iran, les dignitaires religieux ont donné des instructions pour faciliter la fécondation artificielle tout en interdisant l'insémination du sperme autre que celui de son époux directement dans l'utérus d'une femme.
En revanche, l'utilisation des ovules d'une autre femme est moins controversé, même si un "mariage temporaire (sigeh)" est recommandé entre l'homme et la femme qui fait don de ses ovules, pour la durée de l'opération.
Pour ajouter à la confusion, d'autres religieux estiment qu'un ovule fécondé dans un laboratoire -même avec le sperme d'un tiers- est considéré comme ayant sa propre identité et peut donc être introduit dans l'utérus.
Trouver un traitement est devenu plus pressant avec la multiplication des cas d'infertilité parmi les couples iraniens, selon des experts.
"L'infertilité masculine a augmenté fortement", a déclaré à l'AFP Mohammad Mehdi Akhoundi, qui dirige la clinique Avicenne ainsi que la Société iranienne de l'embryologie et de la reproduction biologique.
"Depuis 25 ans que nous traitons les problèmes d'infertilité, la qualité des spermes des Iraniens a considérablement diminué et nous avons également observé des ménopauses beaucoup plus précoces", a ajouté M. Akhoundi, qui avait réalisé l'étude pour l'OMS en 2012.
Pollution et fast-food
Des responsables de deux autres cliniques à Téhéran confirment une importante augmentation de l'infertilité.
"Nous n'avons pas de chiffres précis, mais nous avons noté une multiplication de cas d'infertilité parmi les hommes et les femmes", dit ainsi le directeur de la section in vitro dans un hôpital privé, en préférant garder l'anonymat.
Tous ces responsables mettent en cause en particulier la pollution de l'air, particulièrement à Téhéran, où l'index de la qualité de l'air peut dépasser les 200, alors que la norme considérée comme acceptable par l'OMS se situe entre 0 et 50.
Face à la progression de l'infertilité, l'Iran manque de moyens: le pays a seulement la capacité de procéder à 40.000 fécondations in vitro par an.
A l'heure actuelle, on compte en Iran 60 centres de traitement de l'infertilité, dont la moitié sont privés.
Le coût de l'opération peut être assez élevé. Même dans la clinique Avicenne, un établissement public, les frais d'une fécondation in vitro s'élèvent à environ 70 millions de rials (environ 2.000 dollars), soit cinq fois le salaire mensuel d'un employé.
Et parfois, les couples ont besoin de plusieurs tentatives.
Avicenne a néanmoins enregistré une hausse de 15% du nombre de patients par an.
Dans l'entrée du centre, Parissa, 28 ans, qui vient de subir une fécondation in vitro, raconte ses difficultés. Elle essaye depuis cinq ans d'avoir un enfant. Tout d'abord, elle a dû convaincre son mari réticent, embarrassé par son infertilité. Leur première fécondation a été un succès, mais le foetus est ensuite mort.
Cette fois, les médecins ont utilisé trois ovules en même temps. "Je serais heureuse d'avoir des triplés", dit-elle en souriant, avant de verser quelques larmes. "Je suis passée par tellement d'épreuves que j'accepterai tout ce que Dieu me donnera", confie-t-elle.
L'infertilité a fortement augmenté ces dernières années dans le pays, affirment des experts iraniens en citant notamment comme causes probables la pollution de l'air et une alimentation de mauvaise qualité.
Après avoir attendu dix ans pour avoir un deuxième enfant, Mohammad, 45 ans, lui et son épouse ont décidé de tenter une fécondation in vitro. Mais son plus grand souci, explique-t-il, est que sa famille puisse un jour le découvrir.
"Certaines personnes refusent une fécondation avec le sperme d'un autre homme car plus tard la famille pourrait dire que le sperme vient d'un étranger et refuser ainsi l'héritage à l'enfant", a-t-il déclaré à l'AFP en disant préférer donner seulement son prénom.
Cette fois, c'est pourtant bien le propre sperme de Mohammad qui est utilisé - avec l'ovule d'une autre femme -, mais le couple craint toujours que sa famille ne le croie pas.
Un des cousins de Mohammad a vécu une telle épreuve. Né par fécondation in vitro, il a eu des problèmes d'héritage car ses proches le considéraient comme un étranger.
Un couple sur cinq
En Iran, les dignitaires religieux ont donné des instructions pour faciliter la fécondation artificielle tout en interdisant l'insémination du sperme autre que celui de son époux directement dans l'utérus d'une femme.
En revanche, l'utilisation des ovules d'une autre femme est moins controversé, même si un "mariage temporaire (sigeh)" est recommandé entre l'homme et la femme qui fait don de ses ovules, pour la durée de l'opération.
Pour ajouter à la confusion, d'autres religieux estiment qu'un ovule fécondé dans un laboratoire -même avec le sperme d'un tiers- est considéré comme ayant sa propre identité et peut donc être introduit dans l'utérus.
Trouver un traitement est devenu plus pressant avec la multiplication des cas d'infertilité parmi les couples iraniens, selon des experts.
D'après une étude iranienne datant de 2012, un couple iranien sur cinq a des difficultés à avoir un enfant après un an de tentatives, un taux 5 à 8% plus élevé que la moyenne dans le monde, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Et environ 3 millions de couples sont, de fait, incapables d'avoir un enfant.
"L'infertilité masculine a augmenté fortement", a déclaré à l'AFP Mohammad Mehdi Akhoundi, qui dirige la clinique Avicenne ainsi que la Société iranienne de l'embryologie et de la reproduction biologique.
"Depuis 25 ans que nous traitons les problèmes d'infertilité, la qualité des spermes des Iraniens a considérablement diminué et nous avons également observé des ménopauses beaucoup plus précoces", a ajouté M. Akhoundi, qui avait réalisé l'étude pour l'OMS en 2012.
Pollution et fast-food
Des responsables de deux autres cliniques à Téhéran confirment une importante augmentation de l'infertilité.
"Nous n'avons pas de chiffres précis, mais nous avons noté une multiplication de cas d'infertilité parmi les hommes et les femmes", dit ainsi le directeur de la section in vitro dans un hôpital privé, en préférant garder l'anonymat.
Tous ces responsables mettent en cause en particulier la pollution de l'air, particulièrement à Téhéran, où l'index de la qualité de l'air peut dépasser les 200, alors que la norme considérée comme acceptable par l'OMS se situe entre 0 et 50.
Outre les usines polluantes, d'autres facteurs peuvent expliquer la situation, souligne le responsable de l'hôpital privé, comme le manque d'installations de traitements des eaux et une alimentation de mauvaise qualité.
Face à la progression de l'infertilité, l'Iran manque de moyens: le pays a seulement la capacité de procéder à 40.000 fécondations in vitro par an.
A l'heure actuelle, on compte en Iran 60 centres de traitement de l'infertilité, dont la moitié sont privés.
Le coût de l'opération peut être assez élevé. Même dans la clinique Avicenne, un établissement public, les frais d'une fécondation in vitro s'élèvent à environ 70 millions de rials (environ 2.000 dollars), soit cinq fois le salaire mensuel d'un employé.
Et parfois, les couples ont besoin de plusieurs tentatives.
Avicenne a néanmoins enregistré une hausse de 15% du nombre de patients par an.
Dans l'entrée du centre, Parissa, 28 ans, qui vient de subir une fécondation in vitro, raconte ses difficultés. Elle essaye depuis cinq ans d'avoir un enfant. Tout d'abord, elle a dû convaincre son mari réticent, embarrassé par son infertilité. Leur première fécondation a été un succès, mais le foetus est ensuite mort.
Cette fois, les médecins ont utilisé trois ovules en même temps. "Je serais heureuse d'avoir des triplés", dit-elle en souriant, avant de verser quelques larmes. "Je suis passée par tellement d'épreuves que j'accepterai tout ce que Dieu me donnera", confie-t-elle.
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