La dette tunisienne reste viable, en dépit de certaines vulnérabilités dues à la forte proportion de la dette extérieure. La Tunisie présente un niveau modéré de risque et sa dette extérieure reste soutenable à moyen terme, c’est ce qui ressort d’une analyse des “Tendances et viabilité de la dette publique tunisienne “, élaborée, sur la base des projections du FMI (Fonds Monétaire International ), par l’Institut tunisien de la compétitivité et des études quantitatives (ITCEQ).
Toutefois, le profil du remboursement du service de la dette publique 2015-2020, est affecté par le fardeau des emprunts contractés avant 2015. L’échéancier de la dette publique sera chargé avant 2020. En effet, le pays devra rembourser à ses créanciers 5,5 milliards de dinars en 2017 (dont le remboursement du placement du Qatar de 500 Millions de dollars américains -environ 1125 MD- qui est finalement retardé) et 4,6 milliards de dinars en 2020 (émission garantie par les Etats-Unis en 2012, d’un montant de 485 Millions de dollars américains), d’après cette analyse publiée vendredi, dans la Tribune de l’ITCEQ, .
Selon les prévisions du budget de l’Etat pour l’exercice 2017, la dette publique devrait atteindre à la fin de 2017, environ 62 660 MD, soit 63,8% du PIB contre 63% à la fin de 2016 et 54,9% à la fin de 2015. Cette dette est répartie sur 42% en euro, 32,6% en dollar, 11,9% en yen et 3,3 % en d’autres devises et 10,2% de droits de décaissement.
Quant au service de la dette publique, il s’élèvera en 2017, à 5825 MD (sans compter le remboursement du principal de la dette de l’emprunt obligataire contracté auprès de Qatar), en hausse de 575 MD, soit de 11 % par rapport à 2016. Ainsi les besoins de financement s’élèvent à 8 505 MD, dont 6 045 MD seront mobilisés en ayant recours à l’endettement extérieur et 2 460 MD par le biais de l’endettement intérieur.
Evolution récente de la dette publique
Cette analyse souligne l’accroissement important de la dette publique durant ces dernières années. Le taux d’endettement a atteint 53,9% en 2015. Cependant, ce taux peut être qualifié de faible par rapport à celui des pays comparables de la région (le Maroc, 63% et la Grèce, 176%).
Le taux d’endettement public s’est aggravé de près de 13 points de pourcentage, passant de 40,7% en 2010 à 53,9% à la fin de 2015. L’encours de la dette publique a atteint 46,087 MD en 2015, soit environ 4,150 dinars par habitant, contre 25,640 MD en 2010, soit 2,430 dinars par habitant. En 2015, la dette extérieure représente 34,9% du PIB et la dette intérieure, 19%.
La structure de l’encours de la dette publique montre la consolidation de la part de la dette extérieure qui est passée de 60,7% à 66,2% entre 2010 et 2015. En 2015, la dette extérieure provient à hauteur de 32,2% du marché financier international, de 49,3% de la coopération multilatérale et de 18,5% de la coopération bilatérale.
Accroissement annuel de 5% des dépenses allouées au remboursement de la dette Toujours selon cette analyse, les dépenses allouées au remboursement de la dette, en principal et intérêts, sont passées de 3,618,4 MD en 2010 à 40,609,3 MD en 2015, soit un accroissement annuel moyen de près de 5%. Ces dépenses ont enregistré un fléchissement d’environ 5,3% en 2015, contre une augmentation de 10% une année auparavant. Le service de la dette intérieure a enregistré une hausse importante en 2013, due au remboursement du principal des lignes BTA (bons de trésor assimilables) et à l’augmentation des taux d’intérêt sur les marchés internationaux.
La dette extérieure resterait viable, à l’exception du cas d’une forte dépréciation du taux de change
Se basant sur les projections du FMI, les analystes de l’ITCEQ ont travaillé sur l’évolution de la dette extérieure tunisienne selon deux scénarios.
Dans un premier cas, cette analyse souligne que, d’après le FMI, les projections faites selon le scénario de référence (principal scénario qui s’intéresse à l’évolution de la dette et les variables macroéconomiques) montrent que la dette extérieure tunisienne continuera son accroissement. Le ratio dette extérieure rapporté au PIB atteindra un pic en 2018 de 69,4% contre 56,2% en 2014.
Ce ratio commencera à diminuer progressivement à moyen terme pour atteindre 63,8%, en 2020 suivant une dynamique favorable du compte courant. Les besoins bruts de financement qui étaient de 25,7% du PIB en 2014, passeront à 24,8% en 2017, et à partir de 2018, ils commenceront à descendre pour converger à environ 20%, et ce, principalement en raison des échéances relativement longues et des conditions favorables consenties par les bailleurs de fonds.
Cette analyse se réfère dans un second cas, à des scénarios de chocs, révélant “que le ratio dette extérieure par rapport au PIB reste tributaire des chocs négatifs”. Par rapport au scénario de référence, cette dynamique pourrait se détériorer sensiblement. Néanmoins et selon le FMI, la Tunisie semble relativement résistante aux chocs extérieurs et aux crises de confiance grâce aux maturités de long terme de la dette extérieure et aux taux d’intérêt relativement bas sur les marchés financiers extérieurs. Ainsi, la dette extérieure resterait viable, à l’exception du cas d’une forte dépréciation du taux de change réel.
Ainsi, cette analyse relève que le ratio d’endettement extérieur serait ramené à moins de 70% selon les divers types de chocs. Par exemple, un choc positif de croissance économique ou sur le compte courant augmenterait ce ratio à 68,3% du PIB à l’horizon 2020, tandis qu’une augmentation du taux d’intérêt moyen aurait un impact négligeable (une augmentation d’un point seulement). Un choc combiné (du taux d’intérêt et de la croissance) engendrerait une augmentation du ratio d’endettement extérieur à environ 70% en 2020.
Dans le pire des cas, une dépréciation du taux de change réel de 30% relativement au scénario de référence entrainerait un ratio d’endettement de l’ordre de 97,3% en 2018 avant de tomber à 90,2% en 2020, sachant qu’environ plus des deux tiers de la dette publique sont libellés en devises.
Toutefois, le profil du remboursement du service de la dette publique 2015-2020, est affecté par le fardeau des emprunts contractés avant 2015. L’échéancier de la dette publique sera chargé avant 2020. En effet, le pays devra rembourser à ses créanciers 5,5 milliards de dinars en 2017 (dont le remboursement du placement du Qatar de 500 Millions de dollars américains -environ 1125 MD- qui est finalement retardé) et 4,6 milliards de dinars en 2020 (émission garantie par les Etats-Unis en 2012, d’un montant de 485 Millions de dollars américains), d’après cette analyse publiée vendredi, dans la Tribune de l’ITCEQ, .
Selon les prévisions du budget de l’Etat pour l’exercice 2017, la dette publique devrait atteindre à la fin de 2017, environ 62 660 MD, soit 63,8% du PIB contre 63% à la fin de 2016 et 54,9% à la fin de 2015. Cette dette est répartie sur 42% en euro, 32,6% en dollar, 11,9% en yen et 3,3 % en d’autres devises et 10,2% de droits de décaissement.
Quant au service de la dette publique, il s’élèvera en 2017, à 5825 MD (sans compter le remboursement du principal de la dette de l’emprunt obligataire contracté auprès de Qatar), en hausse de 575 MD, soit de 11 % par rapport à 2016. Ainsi les besoins de financement s’élèvent à 8 505 MD, dont 6 045 MD seront mobilisés en ayant recours à l’endettement extérieur et 2 460 MD par le biais de l’endettement intérieur.
Evolution récente de la dette publique
Cette analyse souligne l’accroissement important de la dette publique durant ces dernières années. Le taux d’endettement a atteint 53,9% en 2015. Cependant, ce taux peut être qualifié de faible par rapport à celui des pays comparables de la région (le Maroc, 63% et la Grèce, 176%).
Le taux d’endettement public s’est aggravé de près de 13 points de pourcentage, passant de 40,7% en 2010 à 53,9% à la fin de 2015. L’encours de la dette publique a atteint 46,087 MD en 2015, soit environ 4,150 dinars par habitant, contre 25,640 MD en 2010, soit 2,430 dinars par habitant. En 2015, la dette extérieure représente 34,9% du PIB et la dette intérieure, 19%.
La structure de l’encours de la dette publique montre la consolidation de la part de la dette extérieure qui est passée de 60,7% à 66,2% entre 2010 et 2015. En 2015, la dette extérieure provient à hauteur de 32,2% du marché financier international, de 49,3% de la coopération multilatérale et de 18,5% de la coopération bilatérale.
Accroissement annuel de 5% des dépenses allouées au remboursement de la dette Toujours selon cette analyse, les dépenses allouées au remboursement de la dette, en principal et intérêts, sont passées de 3,618,4 MD en 2010 à 40,609,3 MD en 2015, soit un accroissement annuel moyen de près de 5%. Ces dépenses ont enregistré un fléchissement d’environ 5,3% en 2015, contre une augmentation de 10% une année auparavant. Le service de la dette intérieure a enregistré une hausse importante en 2013, due au remboursement du principal des lignes BTA (bons de trésor assimilables) et à l’augmentation des taux d’intérêt sur les marchés internationaux.
La dette extérieure resterait viable, à l’exception du cas d’une forte dépréciation du taux de change
Se basant sur les projections du FMI, les analystes de l’ITCEQ ont travaillé sur l’évolution de la dette extérieure tunisienne selon deux scénarios.
Dans un premier cas, cette analyse souligne que, d’après le FMI, les projections faites selon le scénario de référence (principal scénario qui s’intéresse à l’évolution de la dette et les variables macroéconomiques) montrent que la dette extérieure tunisienne continuera son accroissement. Le ratio dette extérieure rapporté au PIB atteindra un pic en 2018 de 69,4% contre 56,2% en 2014.
Ce ratio commencera à diminuer progressivement à moyen terme pour atteindre 63,8%, en 2020 suivant une dynamique favorable du compte courant. Les besoins bruts de financement qui étaient de 25,7% du PIB en 2014, passeront à 24,8% en 2017, et à partir de 2018, ils commenceront à descendre pour converger à environ 20%, et ce, principalement en raison des échéances relativement longues et des conditions favorables consenties par les bailleurs de fonds.
Cette analyse se réfère dans un second cas, à des scénarios de chocs, révélant “que le ratio dette extérieure par rapport au PIB reste tributaire des chocs négatifs”. Par rapport au scénario de référence, cette dynamique pourrait se détériorer sensiblement. Néanmoins et selon le FMI, la Tunisie semble relativement résistante aux chocs extérieurs et aux crises de confiance grâce aux maturités de long terme de la dette extérieure et aux taux d’intérêt relativement bas sur les marchés financiers extérieurs. Ainsi, la dette extérieure resterait viable, à l’exception du cas d’une forte dépréciation du taux de change réel.
Ainsi, cette analyse relève que le ratio d’endettement extérieur serait ramené à moins de 70% selon les divers types de chocs. Par exemple, un choc positif de croissance économique ou sur le compte courant augmenterait ce ratio à 68,3% du PIB à l’horizon 2020, tandis qu’une augmentation du taux d’intérêt moyen aurait un impact négligeable (une augmentation d’un point seulement). Un choc combiné (du taux d’intérêt et de la croissance) engendrerait une augmentation du ratio d’endettement extérieur à environ 70% en 2020.
Dans le pire des cas, une dépréciation du taux de change réel de 30% relativement au scénario de référence entrainerait un ratio d’endettement de l’ordre de 97,3% en 2018 avant de tomber à 90,2% en 2020, sachant qu’environ plus des deux tiers de la dette publique sont libellés en devises.
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