Sextoys, boules de Geisha, vibromasseur, etc, les accessoires sexuels ne renvoient pas à une frustration ou une sexualité débridée, faisant partie de pratiques érotiques banalisées sous d'autres cieux. En Tunisie, par contre, les interdits prévalent, verrouillent le champ du possible mais pas la sphère de l'imaginaire, pénétrée par toute sortes de fantasmes qui déchaînent les menottes du politiquement correcte. Chez certains, les accessoires en sont les aphrodisiaques.
Par coquetterie, faute de mieux, pour enjouer une vie sexuelle monotone, etc, les stimulateurs sont divers comme l'attestent ces témoignages recueillis sous couvert d'anonymat.
Maître-mot: Jubilatoire
Ranè, 29 ans, a acheté son premier dildo à 27 ans et depuis elle en a acheté d'autres, via une amie qui lui en amène de l'étranger "avec évidemment d'autres atouts", lance-t-elle souriante. Elle parle d'une envie intense d'essayer qui l'a poussée à s'en procurer. "Je suis en couple et j'avoue que ceci a surpris et agacé mon partenaire, y voyant un concurrent potentiel. Il ne me l'a jamais dit mais je sens toujours cette gêne camouflée sous son sourire ironique. Pourtant c'est pour nous deux, pour le bien de notre couple. Le vagin d'une femme est un organe caché, un puits où il faut puiser la jouissance. Un dildo aide à cette découverte".
À la peur de son mari que ce gadget se substitue à lui, elle décrit une crainte infondée: "Rien ne peut remplacer une vie sexuelle guidée par le partage, la communication...".
Si l'homme de Ranè est réticent face à ses arguments, celui de Yosra lui a acheté un dildo de l'étranger et il en profite également, dit-elle. "C'était très intense, orgasmique grâce à sa malléabilité et ceci faisait plaisir à mon mari alors quand on a envie d'une partie de jambes en l'air torride, on fait ressortir notre muse", confie-t-elle.
Pour Leila, le dildlo c'était un cadeau de mariage pour sa cousine, achetée en France: "C'était un petit sous forme de Ral, un autre qui se connecte à iPad et vibre au rythme des chansons...Des trucs plutôt rigolos", raconte-t-elle.
Yasmine, quant à elle, est plutôt séduite par d'autres objets: "Mon mari a ramené un jeux de carte coquin mais on ne l'utilise vraiment pas par contre j'ai ramené deux paires de menottes en fourrure roses et noires avec une utilisation qui se limite à environ quatre fois par an". Yasmine arrose aussi ses amies: "À chaque voyage je ramène une touche cochonne avec moi soit pour moi, soit pour des amies", a-t-elle ajouté.
Ce n'est pas le souci d'aiguiser son couple qui a poussé Asma à acheter un dildo mais faute d'en avoir un. "Le meilleur pompier pour éteindre la flamme du désir quand on est en manque", lance-t-elle. 41 ans et divorcée, c'est sa solution à portée de main en attendant de rencontrer un homme compatible.
Une solution à vrai dire pas totalement à portée de main, car toutes ces femmes ont dû commander de l'étranger leurs accessoires, via des amis qui y vivent, qui les amènent ensuite.
Les bonnes moeurs: une épée Damoclès
Idem pour Cyrine: "J'avais essayé de ramener un truc très soft de Paris mais ça a été confisqué à la douane où on nous regardait comme des terroristes", se souvient-t-elle.
Contactée par le HuffPost Tunisie, l'avocate Fadoua Braham confirme ce soubassement légal pour le refus de vente des accessoires sexuels. La juriste avance que certains ont déposé des demandes d'agrément pour lancer un site spécialisé en la matière mais leur demande a été rejetée sous couvert de l'article 226 du code pénal.
Une interdiction contournée
Une interdiction contournée par les circuits officieux, comme les faux profils Facebook constatés qui proposent ces accessoires: Anissa raconte ainsi qu'elle a été sollicitée par un inconnu sur Facebook, ce dernier proposait ses offres en la matière. Comment ce vendeur a pu en vendre en grande quantité sans être inquiété par les douaniers? Amira a une petite idée sur le sujet: "Je n'ai jamais essayé de les ramener en Tunisie mais je connais un homme qui a un Sex Shop et qui les envoie en quantité en Tunisie dans un magasin qui les vend en arrière-boutique au centre de Tunis avec en menu; gode, tenue latex et tout ce qui va avec. En 2011, les douaniers étaient moins regardant".
D'autres pour échapper au verrouillage de la douane, usent d'autres moyens comme en détacher le collier et éparpiller les composants dans tous les sacs, confie Amira.
Par coquetterie, faute de mieux, pour enjouer une vie sexuelle monotone, etc, les stimulateurs sont divers comme l'attestent ces témoignages recueillis sous couvert d'anonymat.
Maître-mot: Jubilatoire
Ranè, 29 ans, a acheté son premier dildo à 27 ans et depuis elle en a acheté d'autres, via une amie qui lui en amène de l'étranger "avec évidemment d'autres atouts", lance-t-elle souriante. Elle parle d'une envie intense d'essayer qui l'a poussée à s'en procurer. "Je suis en couple et j'avoue que ceci a surpris et agacé mon partenaire, y voyant un concurrent potentiel. Il ne me l'a jamais dit mais je sens toujours cette gêne camouflée sous son sourire ironique. Pourtant c'est pour nous deux, pour le bien de notre couple. Le vagin d'une femme est un organe caché, un puits où il faut puiser la jouissance. Un dildo aide à cette découverte".
Comment? La jeune femme décrit une volonté de joindre l'utile à l'agréable. Suivant la méthode de calcul de son cycle mensuel comme un moyen contraceptif, elle est astreinte à ne pas avoir de rapports sexuels pendant une certaine période du mois: "C'était mon prétexte pour convaincre mon homme; jouir d'une vie sexuelle différente, dénuée de risques. Ceci me permet de me découvrir surtout: un dildo on peut le manipuler comme on veut, pas un pénis. On essaye avec d'autres zones, non atteintes par un coït, et on peut ainsi savoir ce qui nous stimule le plus pour pouvoir guider son partenaire. Finalement ça sert à pimenter notre sexualité à deux."
À la peur de son mari que ce gadget se substitue à lui, elle décrit une crainte infondée: "Rien ne peut remplacer une vie sexuelle guidée par le partage, la communication...".
Si l'homme de Ranè est réticent face à ses arguments, celui de Yosra lui a acheté un dildo de l'étranger et il en profite également, dit-elle. "C'était très intense, orgasmique grâce à sa malléabilité et ceci faisait plaisir à mon mari alors quand on a envie d'une partie de jambes en l'air torride, on fait ressortir notre muse", confie-t-elle.
Pour agrémenter sa sexualité, Alya, 37 ans, a commandé des menottes, quelques lingeries fantaisistes et un vibromasseur pour son conjoint, "histoire de casser la routine", affirme-t-elle. "Il suffit de commencer à en acheter pour ne plus s'en passer presque quand on a envie d'émoustiller sa sexualité. Une mise en scène exaltante de temps en temps c'est son secret pour subjuguer son partenaire. Etre en couple avec quelqu'un depuis des années installe une certaine lassitude, alors, pour jaillir cette étincelle propre au commencement, il faut se montrer créative sur ce plan", explique Alya.
Pour Leila, le dildlo c'était un cadeau de mariage pour sa cousine, achetée en France: "C'était un petit sous forme de Ral, un autre qui se connecte à iPad et vibre au rythme des chansons...Des trucs plutôt rigolos", raconte-t-elle.
Yasmine, quant à elle, est plutôt séduite par d'autres objets: "Mon mari a ramené un jeux de carte coquin mais on ne l'utilise vraiment pas par contre j'ai ramené deux paires de menottes en fourrure roses et noires avec une utilisation qui se limite à environ quatre fois par an". Yasmine arrose aussi ses amies: "À chaque voyage je ramène une touche cochonne avec moi soit pour moi, soit pour des amies", a-t-elle ajouté.
Ce n'est pas le souci d'aiguiser son couple qui a poussé Asma à acheter un dildo mais faute d'en avoir un. "Le meilleur pompier pour éteindre la flamme du désir quand on est en manque", lance-t-elle. 41 ans et divorcée, c'est sa solution à portée de main en attendant de rencontrer un homme compatible.
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Une solution à vrai dire pas totalement à portée de main, car toutes ces femmes ont dû commander de l'étranger leurs accessoires, via des amis qui y vivent, qui les amènent ensuite.
Les bonnes moeurs: une épée Damoclès
Et il faut des amis dignes de confiance et capables de prendre le risque pour les faire passer par la douane tunisienne. Si pour certains, il n'y a pas eu de problèmes particuliers comme l'attestent les témoignages de Asma, Youad, Yosra et Ranè, pour d'autres ce n'était pas une partie de plaisir.
Et selon plusieurs témoignages, ce sont les menottes qui bloquent essentiellement, comme c'était le cas pour Zahra. "C'était terrible, les douaniers n'ont pas compris de quoi il s'agissait, c'était pourtant visible, une paire de menottes avec des fourrures roses. Un message non intercepté par le douanier qui l'a fait sortir devant tout le monde du sac, m'interrogeant longuement sur son utilité".
Idem pour Cyrine: "J'avais essayé de ramener un truc très soft de Paris mais ça a été confisqué à la douane où on nous regardait comme des terroristes", se souvient-t-elle.
Amine raconte quant à lui comment il a essayé de vendre un sextoy via un site de vente en ligne connu en Tunisie, une annonce retirée du site trente minute après. Le HuffPost Tunisie a essayé d'en savoir plus auprès du responsable du site. Ce dernier s'est montré catégorique quant à l'interdiction de poster ce genre d'annonces en recourant à l'article 226 du code pénal qui énonce qu"Est puni de six mois d'emprisonnement et d'une amende de mille dinars quiconque porte publiquement atteinte aux bonnes mœurs ou à la morale publique par le geste ou la parole ou gène intentionnellement autrui d'une façon qui porte atteinte à la pudeur. Est passible des mêmes peines prévues au paragraphe précédent quiconque attire publiquement l'attention sur une occasion de commettre la débauche, par des écrits, des enregistrements, des messages audio ou visuels, électroniques ou optiques."
Contactée par le HuffPost Tunisie, l'avocate Fadoua Braham confirme ce soubassement légal pour le refus de vente des accessoires sexuels. La juriste avance que certains ont déposé des demandes d'agrément pour lancer un site spécialisé en la matière mais leur demande a été rejetée sous couvert de l'article 226 du code pénal.
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Une interdiction contournée
Une interdiction contournée par les circuits officieux, comme les faux profils Facebook constatés qui proposent ces accessoires: Anissa raconte ainsi qu'elle a été sollicitée par un inconnu sur Facebook, ce dernier proposait ses offres en la matière. Comment ce vendeur a pu en vendre en grande quantité sans être inquiété par les douaniers? Amira a une petite idée sur le sujet: "Je n'ai jamais essayé de les ramener en Tunisie mais je connais un homme qui a un Sex Shop et qui les envoie en quantité en Tunisie dans un magasin qui les vend en arrière-boutique au centre de Tunis avec en menu; gode, tenue latex et tout ce qui va avec. En 2011, les douaniers étaient moins regardant".
D'autres pour échapper au verrouillage de la douane, usent d'autres moyens comme en détacher le collier et éparpiller les composants dans tous les sacs, confie Amira.
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