À 44 ans, le metteur en scène iranien Asghar Farhadi, déjà une légende dans son pays, a remporté son second Oscar du meilleur film étranger pour "Le Client", une récompense qu'il n'est pas venue chercher pour protester contre le décret migratoire de Donald Trump.
Fin janvier, il avait décidé de ne pas se rendre à la cérémonie de remise des prix, dénonçant les restrictions d'entrée aux Etats-Unis imposées par le président américain aux ressortissants d'Iran, de Syrie, du Yémen, de Libye, d'Irak et du Soudan.
Dans une déclaration lue en son nom, Farhadi a indiqué n'avoir pas voulu venir à Los Angeles par solidarité pour les gens qui n'avaient pas été respectés par le décret anti-immigration de Trump.
Un discours fort lu par une astronaute née en Iran
"Diviser le monde entre les catégories 'Etats-Unis' et 'Nos ennemis' crée la peur, une justification trompeuse pour l'agression et la guerre", a dit le réalisateur dans une déclaration lue par l'ingénieure et astronaute née en Iran Anousheh Ansari.
"Ces guerres empêchent la démocratie et les droits humains dans des pays qui ont eux-mêmes été victimes d'agressions. Les réalisateurs peuvent tourner leur caméra pour capturer des qualités humaines partagées et briser les stéréotypes sur diverses nationalités ou religions. Ils créent de l'empathie entre nous et les autres, une empathie dont nous avons besoin aujourd'hui plus que jamais", a-t-il encore souligné.
D'"Une séparation" au "Client"
Asghar Farhadi est devenu célèbre dans le monde grâce à son film "Une séparation", chronique d'un divorce et d'une fillette ballotée entre ses deux parents en train de se déchirer, qui décrit les fractures de la société iranienne.
Sorti en 2011, il avait reçu une moisson de récompenses, dont l'Oscar et le Golden Globe du Meilleur film en langue étrangère, le César du Meilleur film étranger et l'Ours d'Or du Festival de Berlin.
Des prix accordés au cinéma iranien alors que le président ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad était encore au pouvoir.
Les Iraniens ordinaires avaient alors salué sur les réseaux sociaux le discours de Farhadi plaçant l'art, la culture, l'histoire et la fierté nationale au-dessus de la politique et des relations tendues de l'Iran avec les pays occidentaux.
"Le Client", une coproduction française, raconte l'histoire d'un couple d'acteurs qui se défait alors qu'il joue "Mort d'un commis voyageur", la célèbre pièce du dramaturge américain Arthur Miller. Shahab Hosseini et Taraneh Alidousti, deux fidèles du cinéaste, en sont les interprètes principaux.
La structure des scripts de Farhadi "est toujours complexe, mais fluide", avait estimé la critique de cinéma Béatrice de Mondenard, en introduisant "Le Client" à Cannes. "Il cherche à montrer les difficultés inhérentes à la relation entre les gens, les choix auxquels ils sont confrontés, des choix qui questionnent sur nos valeurs et nos convictions", selon elle.
Le contrôle de Farhadi sur la mise en scène et les acteurs est "très précis, jusque dans les moindres détails, et pourtant après maintes répétitions (...) on finit par se sentir libre", selon l'acteur français Tahar Rahim.
Un cinéaste qui transforme la censure en créativité
Asghar Farhadi, qui a longtemps travaillé en Iran, a su transformer les restrictions imposées par le régime à Téhéran, en sources de créativité. "Il existe deux types de censure: la censure officielle et l'auto-censure, ce qui est beaucoup plus dangereux", selon lui.
Il ajoute que, si à l'extérieur du pays "les restrictions ne me pèsent plus" il est "toujours conditionné" par les années passées en Iran.
"J'essaie de regarder cela comme un avantage plutôt que comme un obstacle et d'y répondre de manière créative", avait-il ajouté lors de la consécration d'"Une séparation".
Le tournage de ce film à Téhéran avait dû être interrompu, car Farhadi avait pris position en faveur de certains de ses confrères réalisateurs persécutés.
L'affaire avait été résolue après des excuses, mais le metteur en scène avait reconnu à Berlin que, "comme tout réalisateur iranien", il avait toujours peur de ne pas pouvoir continuer à tourner dans son propre pays.
Parmi ses autres films, "Danser dans la poussière" ("Dancing In The Dust"), "La Fête du feu" ou "Les Enfants de Belleville".
Farhadi est aussi le premier cinéaste iranien à avoir été récompensé par un Bafta, en remportant le prix du meilleur film dans une langue étrangère pour "Une séparation".
Fin janvier, il avait décidé de ne pas se rendre à la cérémonie de remise des prix, dénonçant les restrictions d'entrée aux Etats-Unis imposées par le président américain aux ressortissants d'Iran, de Syrie, du Yémen, de Libye, d'Irak et du Soudan.
Dans une déclaration lue en son nom, Farhadi a indiqué n'avoir pas voulu venir à Los Angeles par solidarité pour les gens qui n'avaient pas été respectés par le décret anti-immigration de Trump.
Un discours fort lu par une astronaute née en Iran
"Diviser le monde entre les catégories 'Etats-Unis' et 'Nos ennemis' crée la peur, une justification trompeuse pour l'agression et la guerre", a dit le réalisateur dans une déclaration lue par l'ingénieure et astronaute née en Iran Anousheh Ansari.
"Ces guerres empêchent la démocratie et les droits humains dans des pays qui ont eux-mêmes été victimes d'agressions. Les réalisateurs peuvent tourner leur caméra pour capturer des qualités humaines partagées et briser les stéréotypes sur diverses nationalités ou religions. Ils créent de l'empathie entre nous et les autres, une empathie dont nous avons besoin aujourd'hui plus que jamais", a-t-il encore souligné.
D'"Une séparation" au "Client"
Asghar Farhadi est devenu célèbre dans le monde grâce à son film "Une séparation", chronique d'un divorce et d'une fillette ballotée entre ses deux parents en train de se déchirer, qui décrit les fractures de la société iranienne.
Sorti en 2011, il avait reçu une moisson de récompenses, dont l'Oscar et le Golden Globe du Meilleur film en langue étrangère, le César du Meilleur film étranger et l'Ours d'Or du Festival de Berlin.
Des prix accordés au cinéma iranien alors que le président ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad était encore au pouvoir.
Les Iraniens ordinaires avaient alors salué sur les réseaux sociaux le discours de Farhadi plaçant l'art, la culture, l'histoire et la fierté nationale au-dessus de la politique et des relations tendues de l'Iran avec les pays occidentaux.
"Le Client", une coproduction française, raconte l'histoire d'un couple d'acteurs qui se défait alors qu'il joue "Mort d'un commis voyageur", la célèbre pièce du dramaturge américain Arthur Miller. Shahab Hosseini et Taraneh Alidousti, deux fidèles du cinéaste, en sont les interprètes principaux.
La structure des scripts de Farhadi "est toujours complexe, mais fluide", avait estimé la critique de cinéma Béatrice de Mondenard, en introduisant "Le Client" à Cannes. "Il cherche à montrer les difficultés inhérentes à la relation entre les gens, les choix auxquels ils sont confrontés, des choix qui questionnent sur nos valeurs et nos convictions", selon elle.
Le contrôle de Farhadi sur la mise en scène et les acteurs est "très précis, jusque dans les moindres détails, et pourtant après maintes répétitions (...) on finit par se sentir libre", selon l'acteur français Tahar Rahim.
Un cinéaste qui transforme la censure en créativité
Asghar Farhadi, qui a longtemps travaillé en Iran, a su transformer les restrictions imposées par le régime à Téhéran, en sources de créativité. "Il existe deux types de censure: la censure officielle et l'auto-censure, ce qui est beaucoup plus dangereux", selon lui.
Il ajoute que, si à l'extérieur du pays "les restrictions ne me pèsent plus" il est "toujours conditionné" par les années passées en Iran.
"J'essaie de regarder cela comme un avantage plutôt que comme un obstacle et d'y répondre de manière créative", avait-il ajouté lors de la consécration d'"Une séparation".
Le tournage de ce film à Téhéran avait dû être interrompu, car Farhadi avait pris position en faveur de certains de ses confrères réalisateurs persécutés.
L'affaire avait été résolue après des excuses, mais le metteur en scène avait reconnu à Berlin que, "comme tout réalisateur iranien", il avait toujours peur de ne pas pouvoir continuer à tourner dans son propre pays.
Parmi ses autres films, "Danser dans la poussière" ("Dancing In The Dust"), "La Fête du feu" ou "Les Enfants de Belleville".
Farhadi est aussi le premier cinéaste iranien à avoir été récompensé par un Bafta, en remportant le prix du meilleur film dans une langue étrangère pour "Une séparation".
Retrouvez les articles du HuffPost Tunisie sur notre page Facebook.