Grande et élancée, Faten El Housseinne se dit confiante en elle-même aujourd'hui, "légère". Ce qu'elle a perdu en poids l'a gagné en gaieté et en assurance. Maman de deux enfants et mariée depuis 11 ans, Faten, 37 ans, pesait, il y a un an, 130 kg et elle a atteint aujourd'hui 79 kg, et ce, non sans beaucoup d'efforts.
Ses efforts ne consistaient pas en des régimes ou de la pratique d'une activité sportive régulière comme c'est le cas généralement, Faten a opté pour une solution radicale après avoir essayé sans assiduité quelques régimes; elle s'est fait enlever deux tiers de son estomac, l'opération s'appelle Sleeve gastrectomie.
"J'ai décidé de prendre les choses en main"
La privatisation de ce plaisir "qui lui restait face à l'épuisement quotidien, au stress, était une souffrance", a-t-elle ajouté. Un rapport à la nourriture comme un défoulement qui l'a empêchée de suivre avec rigueur un régime, dont un qui avait parfaitement fonctionné avec elle. Le sport, Faten n'a jamais essayé.
Le déclic
Faten a décidé d'agir après une opération de l'appendicite suite un incident étrange. Après avoir subi cette opération, le chirurgien vient lui parler pour lui prédire un avenir bien sombre: "Il m'a dit que dans quelques années, quand j'aurai 40 ans, je reviendrai vers lui pour une opération aux genoux, que j'aurai l'hypertension et toutes sortes de maladies, et pire encore, que je ne verrai pas mon fils adulte et diplômé. Des paroles qui m'ont fortement choquée", se souvient-elle.
Lors de cet incident, Faten avait entendu de la part de l'équipe médicale, présente avec le chirurgien en question, la suggestion d'une opération Sleeve gastrectomie qui serait adéquate pour elle.
Depuis, la jeune femme "a décidé de prendre les choses en main". "J'ai gardé le nom de cette opération en tête. Pendant deux années, je me suis documentée dessus".
Faten a bien attendu avant de sauter le pas: "J'attendais de m'acquitter de mes crédits pour pouvoir collecter l'argent nécessaire. J'ai attendu aussi l'évolution de la situation d'une connaissance qui l'avait subie. En la voyant perdre du poids, mon mari qui était réticent au départ, m'a encouragée à la faire".
"Au-delà de l'aspect financier, les patients qui allaient subir de telles interventions ne sont pas encadrés psychologiquement contrairement à ce qui se passe ailleurs, alors que l'apport des psychologues et psychiatres est primordial", ajoute Faten.
Elle n'a pas suivi de psy pourtant, se disant blindée, bien préparée et bien entourée par sa famille et parce que "les psy c'est 50 dinars la séance, ça me coûterai encore plus cher", dit-elle.
Faten a bien vécu l'opération, bien suivie par son chirurgien "qui avait joué aussi le rôle du psy des fois".
La suite était plus dure, Faten devrait réapprendre à manger et en petites quantités. "Lors de la première période, je ne pouvais rien manger, que des liquides, si par appétit j'essayais de le faire, je vomissais au bout de la deuxième cuillère. C'était pénible pour moi la privatisation sur le plan psychologique; de voir les bons plats et de ne pas pouvoir en manger", se souvient-elle.
Car maintenant Faten reprend à manger de tout, mais en petites portions, son estomac lui refuse plus.
Un apprentissage lent dont elle a récolté les fruits: au bout d'une année, la jeune femme a perdu la moitié de son poids initial.
Désormais, Faten se découvre aussi: "avant je ne m'arrêtais jamais devant une boutique de vêtements pour femmes, je faisais coudre mes habits, et ils consistaient souvent en des pantalons noirs et des hauts amples. Aujourd'hui, je peux porter ce que je veux, même si je n'ai pas encore intégré ce changement, croyant toujours que je dois choisir de grandes tailles; j'opte par réflexe pour la taille 46 par exemple alors que ce n'est plus ma taille".
Outre l'aspect esthétique, Faten dit sentir une certaine impesanteur liée à la perte du poids: "Je suis plus légère, je n'ai plus de douleurs aux genoux et au dos, plus de transpiration excessive, plus de ronflement.
Récemment j'ai passé une soirée de mariage à danser, avant, à peine je faisais quelques pas que je regagnais ma place par gêne".
Et le changement n'est pas plaisant que pour Faten, mais également pour son mari et tout son entourage, agréablement à la découverte de sa nouvelle mine confiante qui a gagné en joyeuseté.
Ses efforts ne consistaient pas en des régimes ou de la pratique d'une activité sportive régulière comme c'est le cas généralement, Faten a opté pour une solution radicale après avoir essayé sans assiduité quelques régimes; elle s'est fait enlever deux tiers de son estomac, l'opération s'appelle Sleeve gastrectomie.
"J'ai décidé de prendre les choses en main"
Faten raconte avoir toujours été ronde, avec des phases d'amaigrissement et de reprise de poids. Une rondeur qui s'est transformée avec le temps, les accouchements, etc, en obésité. "Je suis quelqu'un de gourmand, pour qui la bouffe est plus qu'un plaisir, un soulagement, qui me remontait le moral. Avant, mon délice solitaire constituait à manger mon paquet de chocolat ou mon gâteau à 2h du matin une fois mon mari et mes enfants endormis", raconte-t-elle.
La privatisation de ce plaisir "qui lui restait face à l'épuisement quotidien, au stress, était une souffrance", a-t-elle ajouté. Un rapport à la nourriture comme un défoulement qui l'a empêchée de suivre avec rigueur un régime, dont un qui avait parfaitement fonctionné avec elle. Le sport, Faten n'a jamais essayé.
Autant dire qu'avec ce rythme, rien ne prédisait une perte de poids quelconque. Et Faten s'est bien installée dans cet état de fait: "Malgré mon poids, j'étais tout le temps souriante, j'avais de l'humour. Je ne me sentais pas particulièrement complexée mais avec le recul, je me suis rendue compte que je l'étais quelque part, je sentais une certaine infériorité par rapport à mes soeurs et les autres membres de ma famille, mais elle était bien camouflée derrière ma gaieté", confie-t-elle.
Le déclic
Faten a décidé d'agir après une opération de l'appendicite suite un incident étrange. Après avoir subi cette opération, le chirurgien vient lui parler pour lui prédire un avenir bien sombre: "Il m'a dit que dans quelques années, quand j'aurai 40 ans, je reviendrai vers lui pour une opération aux genoux, que j'aurai l'hypertension et toutes sortes de maladies, et pire encore, que je ne verrai pas mon fils adulte et diplômé. Des paroles qui m'ont fortement choquée", se souvient-elle.
Lors de cet incident, Faten avait entendu de la part de l'équipe médicale, présente avec le chirurgien en question, la suggestion d'une opération Sleeve gastrectomie qui serait adéquate pour elle.
Depuis, la jeune femme "a décidé de prendre les choses en main". "J'ai gardé le nom de cette opération en tête. Pendant deux années, je me suis documentée dessus".
Faten a bien attendu avant de sauter le pas: "J'attendais de m'acquitter de mes crédits pour pouvoir collecter l'argent nécessaire. J'ai attendu aussi l'évolution de la situation d'une connaissance qui l'avait subie. En la voyant perdre du poids, mon mari qui était réticent au départ, m'a encouragée à la faire".
Outre le courage, Faten avait besoin de 10 mille dinars. L'opération s'effectue dans une clinique et n'est pas prise en charge par la couverture sociale: "En Tunisie, on continue à percevoir les actes médicaux liés à l'obésité comme étant un luxe, revêtant un aspect uniquement esthétique or ce n'est pas le cas, l'obésité morbide est une maladie et doit être prise en charge convenablement", déplore-t-elle.
"Au-delà de l'aspect financier, les patients qui allaient subir de telles interventions ne sont pas encadrés psychologiquement contrairement à ce qui se passe ailleurs, alors que l'apport des psychologues et psychiatres est primordial", ajoute Faten.
Elle n'a pas suivi de psy pourtant, se disant blindée, bien préparée et bien entourée par sa famille et parce que "les psy c'est 50 dinars la séance, ça me coûterai encore plus cher", dit-elle.
Faten a bien vécu l'opération, bien suivie par son chirurgien "qui avait joué aussi le rôle du psy des fois".
La suite était plus dure, Faten devrait réapprendre à manger et en petites quantités. "Lors de la première période, je ne pouvais rien manger, que des liquides, si par appétit j'essayais de le faire, je vomissais au bout de la deuxième cuillère. C'était pénible pour moi la privatisation sur le plan psychologique; de voir les bons plats et de ne pas pouvoir en manger", se souvient-elle.
Car maintenant Faten reprend à manger de tout, mais en petites portions, son estomac lui refuse plus.
Un apprentissage lent dont elle a récolté les fruits: au bout d'une année, la jeune femme a perdu la moitié de son poids initial.
Désormais, Faten se découvre aussi: "avant je ne m'arrêtais jamais devant une boutique de vêtements pour femmes, je faisais coudre mes habits, et ils consistaient souvent en des pantalons noirs et des hauts amples. Aujourd'hui, je peux porter ce que je veux, même si je n'ai pas encore intégré ce changement, croyant toujours que je dois choisir de grandes tailles; j'opte par réflexe pour la taille 46 par exemple alors que ce n'est plus ma taille".
Outre l'aspect esthétique, Faten dit sentir une certaine impesanteur liée à la perte du poids: "Je suis plus légère, je n'ai plus de douleurs aux genoux et au dos, plus de transpiration excessive, plus de ronflement.
Récemment j'ai passé une soirée de mariage à danser, avant, à peine je faisais quelques pas que je regagnais ma place par gêne".
Et le changement n'est pas plaisant que pour Faten, mais également pour son mari et tout son entourage, agréablement à la découverte de sa nouvelle mine confiante qui a gagné en joyeuseté.
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