PORTRAIT- "Se sentir utile, avoir une mission noble, donner sens à sa vie", est pour Leila Charfi plus qu'un slogan, plus qu'une aspiration, c'est un principe de vie, un vécu. Un parcours riche nourri de maturité et de perspicacité.
Leila Charfi est dirigeante de la Yunus Social Business, une organisation cofondée par le lauréat du prix Nobel de la paix Muhammad Yunus qui vise à développer l’entrepreneuriat social dans le monde. Une organisation présente dans peu de pays, dont la Tunisie et ce depuis 2013.
Avant d'y arriver là, Leila Charfi a parcouru le monde du nord (Canada) au sud (Afrique). Et avant de prendre son envol, elle a étudié en Tunisie, précisément à l'ENSI d'où elle a décroché son diplôme d'ingénieur en informatique. Elle se rend ensuite au Canada pour continuer ses études. Son Master en télécommunication en poche, elle entame ensuite une carrière à Nortel Networks, entreprise spécialisée dans le développement des stations de relais des réseaux mobiles.
Elle se rend après en France où elle enrichit son expérience, toujours dans le domaine des télécoms.
Un parcours qui promet beaucoup déjà. Un bon poste, un certain confort matériel mais Leila a choisi de quitter "cette belle situation", la stabilité pour se lancer dans une autre aventure, animée par le goût de relever des défis mais plus encore par "l'envie de donner sens à sa vie, de mettre mon expérience là où on a besoin de moi", lance-t-elle.
"C'est facile de critiquer, loin, dans son confort, le plus difficile et le plus utile est d'agir, d'essayer de changer les choses, là où on est. Ce qu'il nous faut au delà des réformes étatiques, c'est des réformes au niveau des mentalités, et que chacun commence d'abord par lui-même".
Et d'ajouter: "En occident, ton apport ne diffère pas des autres, tu es un parmi tant de tes semblables, c'est presque ennuyeux. Mon choix de revenir en Tunisie était motivé par la volonté d’être une citoyenne active, de bâtir, de relever les défis, de me donner une mission".
C'est bien avant le 14 janvier, en 2007 qu'elle est retournée en Tunisie, persuadée déjà des besoins du pays.
Dès son retour, elle a été nommée à la direction du Microsoft Innovation Center, premier incubateur tunisien privé, et dont le programme phare était le parrainage de startups.
Et d'ajouter: "Le problème du Tunisien est qu'il est paresseux, qu'il a pris l'habitude d’être assisté. Une habitude qu'il cherche à préserver après aussi bien auprès de ses parents, qu'auprès de l'État. Son ambition se borne à trouver un emploi, de préférence dans la fonction publique".
C'est une condition pour bénéficier de l'accompagnement de la YSB. Mais pas seulement car à côté "la société doit être déjà mise en place et avoir commencé à générer de premiers revenus".
D'où émane le financement de la YSB? "Des investisseurs qui peuvent être aussi bien étrangers que Tunisiens".
Pour attirer les investisseurs étrangers, Leila Charfi mise sur son savoir-faire mais espère un coup de main de l'État. Non, le coup de main en question n'est pas des subventions mais peut être gratuit, c'est juste l'idée de donner une belle image du pays: "Autre que celle entachée par le terrorisme et la violence..." affirme t-elle.
Si cette image négative n'est pas seulement du ressort de l'État, d'autres y sont liés, "entre autres, la rigidité juridique et la paperasse administrative qui engloutissent, en partie, l'esprit d’initiative".
Leila Charfi reste, malgré tout optimiste, "C'est vrai que la culture entrepreneuriale est encore plus un rêve qu'une réalité en Tunisie mais les choses bougent petit à petit et elle est en train de se développer".
Leila espère toujours. Ses espérances ne sont pas des vœux pieux mais un combat de tous les jours où elle a "la chance d'avoir un métier qui n'est pas seulement un travail mais un un engagement qui satisfait son penchant pour le travail associatif, d'où sa double utilité".
"Avec un sentiment de se sentir utile, de donner un sens à ma vie" déclare t-elle. Un sens que Leila Charfi puise aussi dans l'art, elle qui est aussi peintre et passionnée de théâtre. Tout un art de vivre.
Leila Charfi est dirigeante de la Yunus Social Business, une organisation cofondée par le lauréat du prix Nobel de la paix Muhammad Yunus qui vise à développer l’entrepreneuriat social dans le monde. Une organisation présente dans peu de pays, dont la Tunisie et ce depuis 2013.
Avant d'y arriver là, Leila Charfi a parcouru le monde du nord (Canada) au sud (Afrique). Et avant de prendre son envol, elle a étudié en Tunisie, précisément à l'ENSI d'où elle a décroché son diplôme d'ingénieur en informatique. Elle se rend ensuite au Canada pour continuer ses études. Son Master en télécommunication en poche, elle entame ensuite une carrière à Nortel Networks, entreprise spécialisée dans le développement des stations de relais des réseaux mobiles.
Elle se rend après en France où elle enrichit son expérience, toujours dans le domaine des télécoms.
Un parcours qui promet beaucoup déjà. Un bon poste, un certain confort matériel mais Leila a choisi de quitter "cette belle situation", la stabilité pour se lancer dans une autre aventure, animée par le goût de relever des défis mais plus encore par "l'envie de donner sens à sa vie, de mettre mon expérience là où on a besoin de moi", lance-t-elle.
"Je pensais que j'ai déjà fait le tour, voyagé, beaucoup appris de mon travail dans des firmes multinationales, j'avais hâte de retrouver mon pays, de contribuer à sa construction", affirme-t-elle comme un clin d’œil aux Tunisiens qui choisissent de ne plus revenir au pays.
"C'est facile de critiquer, loin, dans son confort, le plus difficile et le plus utile est d'agir, d'essayer de changer les choses, là où on est. Ce qu'il nous faut au delà des réformes étatiques, c'est des réformes au niveau des mentalités, et que chacun commence d'abord par lui-même".
Et d'ajouter: "En occident, ton apport ne diffère pas des autres, tu es un parmi tant de tes semblables, c'est presque ennuyeux. Mon choix de revenir en Tunisie était motivé par la volonté d’être une citoyenne active, de bâtir, de relever les défis, de me donner une mission".
C'est bien avant le 14 janvier, en 2007 qu'elle est retournée en Tunisie, persuadée déjà des besoins du pays.
Dès son retour, elle a été nommée à la direction du Microsoft Innovation Center, premier incubateur tunisien privé, et dont le programme phare était le parrainage de startups.
Un poste qui lui a permis de côtoyer l'Afrique. "Une Afrique dynamique. Là bas l'esprit entrepreneurial existe par nature. Une question d'instinct, inculqué du fait que chez ces populations, inventer les moyens de vivre est une question de survie. Malgré une infrastructure et un accès à internet défaillants, comparé à la Tunisie, ils sont beaucoup plus en avance par rapport à nous dans le développement des applications mobiles, des télécoms. En Tunisie, citez-moi un exemple d'une application qui a marché!", déplore-t-elle.
Et d'ajouter: "Le problème du Tunisien est qu'il est paresseux, qu'il a pris l'habitude d’être assisté. Une habitude qu'il cherche à préserver après aussi bien auprès de ses parents, qu'auprès de l'État. Son ambition se borne à trouver un emploi, de préférence dans la fonction publique".
Des travers qu'elle aspire à éradiquer en devenant la directrice de YSB, où sa mission est d'encourager les projets innovants à caractère social, en d'autres termes l'entrepreneuriat social. Son organisation accompagne déjà quatre projets où la recherche du gain est corroborée par le souci de résoudre un problème social, en l'occurrence les difficultés d'accès à l'éducation, à la santé, ou visant une population fragile: "Un de nos projets par exemple vise à résoudre la question de l’emploi des femmes rurales à Kairouan".
C'est une condition pour bénéficier de l'accompagnement de la YSB. Mais pas seulement car à côté "la société doit être déjà mise en place et avoir commencé à générer de premiers revenus".
D'où émane le financement de la YSB? "Des investisseurs qui peuvent être aussi bien étrangers que Tunisiens".
Pour attirer les investisseurs étrangers, Leila Charfi mise sur son savoir-faire mais espère un coup de main de l'État. Non, le coup de main en question n'est pas des subventions mais peut être gratuit, c'est juste l'idée de donner une belle image du pays: "Autre que celle entachée par le terrorisme et la violence..." affirme t-elle.
Si cette image négative n'est pas seulement du ressort de l'État, d'autres y sont liés, "entre autres, la rigidité juridique et la paperasse administrative qui engloutissent, en partie, l'esprit d’initiative".
Leila Charfi reste, malgré tout optimiste, "C'est vrai que la culture entrepreneuriale est encore plus un rêve qu'une réalité en Tunisie mais les choses bougent petit à petit et elle est en train de se développer".
Leila espère toujours. Ses espérances ne sont pas des vœux pieux mais un combat de tous les jours où elle a "la chance d'avoir un métier qui n'est pas seulement un travail mais un un engagement qui satisfait son penchant pour le travail associatif, d'où sa double utilité".
"Avec un sentiment de se sentir utile, de donner un sens à ma vie" déclare t-elle. Un sens que Leila Charfi puise aussi dans l'art, elle qui est aussi peintre et passionnée de théâtre. Tout un art de vivre.
Retrouvez les articles du HuffPost Tunisie sur notre page Facebook.